ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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X L’EXPOSITION DE PARIS LES TRAVAUX DE L'EXPÜSITION UNIVERSELLE Les travaux de l’Exposilion sont arrivés au moment où les notions de mesure et de temps sont bouleversées, et tous, actuellement, depuis le plus humble des terras- siers jusqu'au plus élevé des cliels de service, dépensent une somme de travail vrai- ment surhumaine afin que lu maison soit prête et parée à la dato où Paris et la France recevront leurs hôtes. La Galerie dös Machines, que nous reproduisons en pleine activité de travail, donnera une idée assez exacte de la façon dont on procède au Champ de Mars. A peine les terrassiers ont-ils régalé, pilonné et nivelé le sol, à peine la forme de sable est-elle étendue sur le béton, vite, les lambourdiers accourent, et les scellements ne sont pas achevés que voilà, les parqueteurs en train de scier, d'assembler et de clouer les frises. A côté, coude à coude, les maçons terminent les massifs de briques aussi unis que des glaces, résistant comme dos blocs de roc, et destinés à recevoir les lourdes machines envoyées de tous les coins du monde. Partout les caniveaux des transmissions sont terminés, les mortiers pris, les enduits secs; de tous côtés s’alignent les pièces de fonte, se dressent les armatures d'acier, se hérissent les roues dentelées, se tordent les bielles compliquées, s’enchevêtrent les fines ferrures. Les mécaniciens liment, ajustent, rivent, percent et boulonnent, pendant que les trains qui s'e succèdent sans interruption sur la voie — dont la suppression n’aura lieu que le 20 — soufflent, halètent, sifflent à l’aise dans cette cathédrale élevée à la vapeur — la divinité du jour. Bien curieuse, la vue qu’on découvre de la rotonde dont nous donnons un croquis et qui est placée à l'intersection de la Galerie des Machines et de la Galerie des Industries diverses. De la plate-forme située à mi-hauteur, où s’est mis le dessinateur, MENUISIERS ANGLAIS. on domine, d’un côté, l’immense nef do cont quinze mètres de portée, et, de l’autre, l’artère de trente-cinq mètres de large, sorte de vestibule qui partage en deux le Palais des Industries diverses et qui aboutit au parc, en débouchant sous le dôme principal, juste dans l’axe de la Tour Eiffel. Je dis : principal, car les trois architectes qui ont dirigé les travaux du Champ de Mars ont tenu à avoir chacun leur coupole. M. Formigé a élevé — symétriquement — celle des Beaux-Arts et des Arts libéraux; M. Bouvard est l’auteur du dôme prin- cipal, le plus haut de tous, celui dont je viens de parler, et M. Dutert a exécuté celui représenté dans notre dessin. C’est ù ce dernier que je donnerais volontiers la palme, car la courbe en est harmonieuse, les proportions élégantes et la conception absolu- ment personnelle. La partie supérieure est éclairée par de vastes verrières largement traitées dont les tonalités douces s’unissent à merveille avec les peintures décoratives qui ornent la couronne basse. L’ensemble de cotte œuvre remarquable a été conçu sans la préoccupation de reproduire une voûte romaine, byzantine ou romane; elle a été traitée dans une donnée nettement moderne qu’on ne saurait assez louer et qui, au point de vue pour ainsi dire intellectuel, sert de préambule logique à la Galerie des Machines, à cette audacieuse et grande construction qui ne doit rien aux formules anciennes ni aux théories empiriques des siècles morts. La perspective de la Galerie des Industries diverses reproduite ici qui, hier, était exacte, ne le sera plus demain. Les portes des classes dont on aperçoit vaguement la silhouette monumentale à travers l’enchevêtrement des échafaudages doivent être, au moment où j’écris, entièrement débarrassées do la cuirasse de madriers qui les enserrait. Maçons, menuisiers, charpentiers, sculpteurs sont partis; ils ont été rem- placés par les peintres, los décorateurs, les céramistes et les doreurs. Les exposants n’attendent pas, d’ailleurs, que la place soit tout à fait nette pour s’installer. La statue hissée sur son haut piédestal, qu’on aperçoit dans le haut de la galeriej est celle CÉRAMISTES ANNAMITES. d Étienne Marcel, envoyée par la maison Thiébault, et, devant, le joli monument à la Fontaine, da M. Dumilâtre, est au levage. Les Français ne sont pas seuls à l’œuvre. Les nations étrangères ont délégué leurs plus habiles ouvriers pour travailler à leur installation, et rien n’est plus pittoresque ni plus amusant que cette tour de Babel où l’on voit le Parisien alerte et blagueur pousser la varlope, manier la bcsaiguë ou promener la brosse en chantant la chanson des Blés d or, à côté de l'Anglais qui rabote flegmatiquement ses planches et qui, grâce à sa barbe de prophète, à son melon de feutre, à son veston à carreaux, con- serve l’aspect plein de dignité d’un parfait gentleman. Quant à l’artisan de l’Extrême- Orient, Japonais, Chinois, Annamite, Tonkinois, avec son costume exotique, ses outils nationaux, ses gestes caractéristiques, ses altitudes spéciales, il est, depuis son arrivée, le clou du chantier et il mériterait à lui seul une élude que je réserverai peut-être pour un prochain article. Frantz Jourdain. MENUISIERS JAPONAIS