L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
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L’ACHÈVEMENT DE LA TOUR EIFFEL
5e Galerie — Pourtour.
A gauche : — Oyseliers, Fayanciers, Oiseliers.
A droite : Lingiers.
Petits bâtiments à gauche en dehors de l'enceinte.
Conciergerie.
4e Galerie.
Pavillon 1. Md’ de Laine et de Couvertes. —
Tapissiers. — Chaussetiers. — Brodeurs et
Gaigniers.
Pavillon 2. Vin d’Espagne. — Oranges de Por-
tugal. — Double bière. — Fruitiers, Ros-
solio.
Pavillon 3. Marionnettes. — Voltigeurs. — Or-
viétan. — Blanqueurs.
Pavillon 4. Gasteaux, Pain d’Episses. — Saucis-
siers jambonniers. — Espiciers. — Confitu-
riers.
Pavillons 5. Sculpteurs. —Menusiers. — Char-
pentiers. — Tourneurs.
Bien certainement, il y a loin, de cette
foire, aux prodiges que le génie humain,
surexcité par l’émulation, offrait aux
visiteurs du Champ de Mars en 1878,
aux prodiges qu’on a pu contempler en
1867. Mais les contemporains, en voyant
tant de belles choses apportées de si loin
et rassemblées sous les regards de la
foule, n’en avaient pas moins quelques
droit d’imiter Fauteur de cette gravure,
et d’appeler la foire Saint-Germain un
raccourci des délices et des merveilles
du mondé...
Cette foire, où se rencontraient des
marchands d’Italie, d’Allemagne, d’An-
gleterre, où l’on pouvait admirer les
productions de cette Chine, qui passait
alors pour une contrée fabuleuse, était
réellement une Exposition universelle,
un centre de négociations commerciales
et de marchés importants. Brioché et ses
Marionnettes, Audinot et son spectacle
d’enfants, Misler et ses parades, le
théâtre de la foire tout entier avec ses
chefs-d’œuvre de verve burlesque, l’Ar-
ménien Pascal et ses garçons porteurs de
café, toutes les attractions, en un mot,
qui vinrent successivement se disputer la
vogue, ne représentèrent jamais, dans
cette foire, qu’un élément très populaire
sans doute, mais très accessoire. Ils
furent, avec plus d’originalité et d’esprit,
ce qu’étaient autour de l’Exposition de
1867, ces clablisements de tout genre,
buffets, cafés-concerts, théâtres qui atti-
raient les oisifs sans empêcher les tra-
vailleurs de poursuivre tranquillement
leur œuvre. Nihil novi sub sole, c’est
toujours à cela qu’il faut en revenir,
mémo quand, à propos de la grande
exhibition du Champ de Mars, on s’efforce
de se figurer, par la pensée, ce que devait
être une Exposition universelle an
xvne siècle.
Edouard Dbumont.
LE SUCCÈS DE L’EXPOSITION
PARMI LES ÉTRANGERS
Après-avoir renseigné nos lecteurs, dans un
article précédent, au sujet de la participation I
des États et pays du monde entier à l’Exposition
universelle, il est bon de constater comment,
malgré le cordon sanitaire qu’on aurait voulu 1
établir tout autour de notre France, le succès !
de l’Exposition parmi les étrangers dépasse |
d’ores et déjà les prévisions les plus opti-
mistes.
Laissons parler les faits.
Nous avons relevé comme États et pays
non participants à l’Exposition : l’Allemagne,
la Bulgarie, Costa-Rica, Hawaï, Honduras,
Liberia, la République d’Orange, la Turquie,
et ajoutons le Montenegro, qui ne partici-
pèrent également pas à l’Exposition de 1878.
Il n’y a donc rien de changé vis-à-vis de l’Ex-
position de 1889 à leur égard, sauf que, en
1878, les artistes allemands envoyèrent leurs
œuvres au Champ de Mars, après autorisation
de Berlin, sans concourir toutefois pour les
récompenses. Or, du moment que leur partici-
pation personnelle est aussi nombreuse que
remarquable, bien que cette fois il n’y ait pas
d’autorisation officieuse, il se peut que le com-
missariat général des Beaux-Arts classe les
artistes allemands dans un salon spécial, ce
qui sera très apprécié par les intéressés, et qui
démontrera en même temps à tous que, concours
officieux ou non, les artistes de tous les pays
tiennent à la consécration de leurs œuvres,
même à l’Exposition du Centenaire dont on
s’effrayait tant.
Mais il faut ajouter autre chose.
En 1878, le Brésil, le Chili, la Colombie,
l’Équateur, le Mexique, le Paraguay, la Répu-
blique Sud-Africaine, la Roumanie, la Serbie,
Saint-Domingue, les colonies anglaises du Cap,
de Victoria, de la Nouvelle-Galle du Sud, de la
Nouvelle-Zélande, l’île Maurice, les Indes an-
glaises et l’Espagne avec Cuba, Porto-Rico et
les Philippines n’étaient pas du tout au grand
complet comme aujourd’hui.
En 1878, il n’y avait que le Pérou qui s’était
fait élever une façade particulière. Quant aux
autres Etats de l'Amérique centrale et méri-
dionale, ils s’étaient constitués en syndicat,
formant une Exposition collective.
En dehors de cela, le Nicaragua, officielle- !
ment représenté cette année, ne l’était alors que !
par une exposition agricole et ethnographique j
organisée par un de nos grands industriels,
M. Menier, ancien député de Seine-et-Marne. ■
L’Exposition de 1889, par contre, a pu arriver
à s’assurer la participation, non seulement, on
peut dire, de toute l’Amérique, mais une parti-
cipation de premier ordre, étant donné que tout
pays d’outre-mer a un palais ou un pavillon spé-
cial, luxueusement aménagé, ce qui constitue
,un des plus grands attraits du Champ de Mars.
En somme, le succès de l’Exposition parmi les
étrangers, comme nous le disions au commen-
cement de cet article, est non seulement un fait
certain, mais il met en relief les sympathies
.acquises au gouvernement de la République,
depuis 1878, par le nombre des États et pays
■participant à l’Exposition qui alors se tinrent
à l’écart. Nous ajoutons qu’il y en a parmi eux
dont le concours a une portée politique.
Après ces considérations et les nouvelles
annonçant de partout l’affluence des étrangers
I à l’Exposition de 1889, si, en 1878, le nombre
total des visiteurs s’est élevé à 16,102,089, il
n'y a pas de doute que la prochaine statistique
■ de l’Exposition du Centenaire sera en mesure de
constater, par des chiffres bien plus considé-
’ râbles, l’entraînement universel qui se produit
pour la deuxième Exposition ouverte à tout le
monde par la République française.
G. A.
La Tour de 300 mètres a pris dans les
préoccupations du Parisien une trop
grande importance pour que la fête de
famille que M. Eiffel y a donnée le
31 mars n’ait pas revêtu aussitôt le
caractère d’une réjouissance publique,
dont nous devons fixer le souvenir.
Dès une heure et demie, à la tète de
deux cents invités parmi lesquels se trou-
vaient M. Berger, directeur général de
l’Exposition, et la plupart de ses chefs de
service, M. Contamin, M. Chautemps,
président du Conseil municipal, etc., etc.,
M. Eiffel avait commencé l’ascension.
Trois quarts d’heure après seulement le
cortège débouchait, à 273 mètres de hau-
teur, sur ce que l’on peut appeler la
quatrième plate-forme, un plancher inter-
médiaire ayant été établi pour le service
des ascenseurs entre ce dernier point et
le deuxième étage de la Tour.
Mais l’ascension n’est pas terminée.
Un étage encore, et l’on se trouve sous
la coupole ronde partagée en quatre
chambres, dont trois seront réservées
aux savants et la quatrième à M. Eiffel.
Au-dessus de la coupole, un phare. Ici,
déjà, plus d’escaliers. Un énorme mât de
fer creux d’un diamètre de 60 centimètres
environ, et à l'intérieur duquel sont
scellés des barreaux de fer servant
d’échelle, conduit au sommet. C’est par
là qu’une dizaine de personnages officiels,
seuls admis dans cette partie de la Tour,
ont accédé à la dernière plate-forme, une
étroite terrasse circulaire d’où l’œil se
perd, émerveillé, aux quatre coins de
l’horizon.
Notre gravure représente cette terrasse
au moment même où M. Eiffel hissait au
sommet de la Tour le drapeau national.
A ce moment 21 coups de canon sont
tirés sur la troisième plate-forme. C’est
alors que 1\I. Contamin s’avance vers
l’éminent ingénieur et le félicite chaude-
ment.
Quelques minutes après, le groupe
officiel, traversant la troisième plate-
forme, toastait au champagne, en l’hon-
neur de M. Eiffel, et regagnait bientôt
le pied de la Tour où les ouvriers étaient
réunis pour le lunch.