ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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8« L’EXPOSITION BE PARIS « Le cabinet italien avait à peine signifié sa résolution de ne pas prendre une part officielle à l’Exposition de 1889, qu’un Comité se formait au delà des Alpes pour favoriser par tous les moyens possibles, la participation des indus- triels et des commerçants à ces grandes assises du travail. Il y a là un fait caractéristique et qui peut n’êlre pas sans conséquences si, comme nous l’espérons, il suscite en d’autres pays des interventions analogues. » Le Comité national pour la participation des Italiens à l’Exposition de 1889 se constitua, en effet, sous la présidence de M. Villa, vice-prési- dent de la Chambre, ancien ministre et ancien président de la dernière Exposition nationale italienne, avant qu’il fût question d’aucun autre Comité des pays participant à l’Exposition. L’interpellation développée le 25 juin 1887 à la chambre par M. Cavallolti en détermina l’ori- gine. L’honorable député milanais annonçait en môme temps que M. Sonzogno, dont la renom- mée sympathique à la France n’est pas à faire, mettait à la disposition du Comité 50,000 francs. Le discours de M. Cavallotti fut l’apologie du centenaire de la Révolution française; l’initia- tive de M. Sonzogno en fut, pour ainsi dire, l’apothéose. Quatrejours après, le Comité se mita l’œuvre ; le 7 juillet il publiait un manifeste « Aux Ita- liens » ; en octobre, M. Villa se rendait à Paris pour prendre toutes les mesures nécessaires conjointement avec la Direction générale de l’Exposition, et tout semblait marcher comme sur des roulettes. Mais lorsque la guerre des tarifs éclata brusquement à côté d’autres cir- constances politiques défavorables des deux côtés des Alpes, le Comité fut sur le point de se dissoudre. C'est à cette même époque (mars 1888) qu’avait lieu, d’autre part, une manifestation des artistes italiens établis à Paris, sous la présidence de M. Pasini, grand prix à l’Expo- sition universelle de 1878, manifestation des plus sympathiques à la participation de l’Italie à l’Exposition. En juin suivant eut lieu, à la salle Beethoven, une assemblée de négociants et industriels italiens qui se prononça dans le même sens, après des démarches faites par les uns et par les autres à Rome, où, le 4 mai, on s’était formellement engagé, d’un commun accord, à poursuivre l’œuvre si dignement commencée. Le Bollettino delle Finanse et In- dustrie, organe officiel du Comité italien, pu- bliait en effet : « C’est à partir de la séance du 4 mai que l’on peut dire que l’on a commencé à travailler d’une manière efficace. » On forma à Paris, une section du Comité cen- tral de Rome; on choisit, parmi divers projets présentés pour la façade de la section italienne, celui de M. Mafredi, professeur d’architecture à ('Université de Rome; on réunit un millier d’exposants, dont le nombre eût été double si l’emplacement disponible eût pu être doublé; on s’assura, parmi ces exposants, le concours d’un nombre considérable de personnalités marquantes, aussi bien dans l’art que dans l’industrie; on finit, en somme, par assurer d’ores et déjà à la section italienne un succès certain. Tout cela, comme nous avons dit, sans aucune intervention gouvernementale et moyen- nant des souscriptions privées auxquelles ont tout particulièrement contribué des cham- bres de commerce et la colonie italienne de Paris, qui a voulu, par ce fait, donner une nouvelle marque de considération à la France. L’esprit et le cœur du peuple italien ont su donc apporter dans leur merveilleuse intuition, un concours des plus efficace à l’Exposition de 1889. Encore un mot au sujet de la façade de la section italienne, dont nous donnons le dessin : il ne s’agit pas d’unefaçade à grande impression, mais d’un ouvrage très délicat, très fin, très coquet, emprunté à l’époque de la Renaissance, mélangé de réminiscence du gothique italien. La largeur du fronton est de 25 mètres, et la galerie s’étend sur une longueur de 60 mètres environ. Au-dessus de l’entrée principale figure l’écusson de la maison de Savoie. Quelques- uns de nos confrères italiens ont trouvé que le travail deM. Mafredi est, sans comparaison, beaucoup plus joli que ce qui avaitété fait pour la section italienne en 1878. Il faut en féliciter l’auteur. Nous ajouterons que M. Mafredi est encore tout jeune, ce qui n’empêche pas qu’il ait été lauréat au concours pour le monument national à la mémoire de Victor-Emmanuel. Nous terminons en reproduisant la belle et cligne conclusion du manifeste du Comité national Italien, dont nous avons parlé plus haut : « C’est avec ces sentiments que l’Italie res- suscitée, l’Italie qui étudie, l’Italie qui travaille, envoie, des bords du Tibre, un salut affecineux à la France. Elle est sûre que dans l’embrasse- ment symbolique des deux drapeaux qui s’élè- veront sur le Trocadéro, éclairés par le même rayon de soleil, le cœur des deux nations se rappellera les liens qui les unissent dans leurs origines, dans l’histoire et dans l’avenir. » Voilà, une conclusion à laquelle tout le monde se ralliera avec le plus vif enthousiasme. Ch. Albert. LES BONS A LOTS DE L’EXPOSITION Voici en quelques mots l'économie du système adopté pour couvrir les dépenses de l’Exposi- tion. Il est créé 1,200,000 bons de 25 francs, chacun de ces bons portant avec lui 25 entrées à l’Exposition que l’acheteur du bon peut utili- ser lui-mème, ou donner ou céder à des tiers. Les bons de 25 francs sont remboursables au capital, dans un délai de 75 ans et donnent lieu au gain d’un lot par des tirages au sort. C’est l’application du procédé de la reconstitu- tion des capitaux. Pour assurer le rembourse- ment des 1,200,000 bons à25 francs, c’est-à-dire le capital de 30 millions, dans un délai de 75 ans, et pour payer des lots assez importants aux numéros gagnants, il suffit de réserver un capital d'environ 6 millions. On voit donc que l’opération consiste à vendre à la fois des entrées à l’Exposition et des billets de loterie, et que, sur 30 millions ainsi réalisés. 25 millions restent libres pour l’Exposition, après prélèvement de la somme nécessaire pour la loterie et la reconstitution du capital. Sur ces 24 millions on a prélevé une somme suffisante pour la fabrication et la vente des bons, la publicité, la commission de vente, etc., somme qu’on peut évaluer, à raison de 2 francs par bon, à 2,400,000 francs. Avec le reliquat de 21 à 21 millions et demi, l’État dégage la Société de garantie qui avait pris la responsabilité de compléter, jusqu’à concurrence de 18 millions, les recettes de toute nature de l’Exposition. Enfin, l’État trouve encore un écart de 3 millions et demi qui, venant en augmentation du budget de l’Exposition, pourront être employés à sub- venir aux frais de visites des ouvriers, à l’exo- nération de sociétés, etc. Les avantages de ce système sont énormes. En premier lieu, il permettra de conserver les magnifiques bâtiments construits en vue de l'Exposition qui auraient dû sans cela être détruits et vendus sous forme de matériaux. Cela eût été, comme tout le monde le pense, un acte de vandalisme. La création des bons assure, en outre, à l’Ex- position un nombre de visiteurs tel qu'aucune exhibition n’en aura vu autant. Ce dont ne se plaindront certes pas les exposants. Enfin, les preneurs y trouveront eux-mèines un grand intérêt puisque les 25 francs qu’ils ont déboursés et dont ils auront bénéficié sous forme d’entrées à l’Exposition leur seront rem- boursés dans un temps plus ou moins long et qu’ils courront, en plus, la chance de gagner un lot très important. Voici comment le remboursement s’effec- tupra : Ces bons participeront à 81 tirages, dont 6 pendant l’Exposition, à la fin de chaque mois. Les cinq premiers tirages comprendront cha- cun un lot de 100,000 francs, un lot de 10,000 francs, 10 lots de 1,000 francs et 100 lots de 100 francs. Le sixième tirage, celui du 3-1 octobre, un lot de 500,000 francs, 2 lo^s de 10,000 francs, 10 lots de 1,000 francs, et 200 lots de 100 francs. Pendant les 75 années suivantes, il y aura un tirage par an. Pendant les 10 premières années : un lot de 50^000 francs, 100 lots de 1,000 francs, et 120 lots de 400 francs. Enfin, pendant les 65 dernières années : un lot de 10,000 francs, un lot de 2,000 francs, 200 lots de 100 francs, 1,000 lots de 25 francs. Finalement, tous les bons restant la dernière année seront remboursés à 25 francs. Comme on le voit, tout le monde ne peut que gagner à cette ingénieuse combinaison. Le pu- blic l’a compris, d’ailleurs : la souscription a été couverte plus de sept fois. LES JARDINS DU CHAMP DE MARS • Les Parisiens avaient fait une réputation méritée au magnifique Parc qui occupait la partie du Champ de Mars voisine de la Seine. Les plantes les plus belles et les plus rares y étaient en plein épanouissement; et, en nul autre endroit de Paris, l’on ne pouvait voir d’aussi beaux massifs de rhododendrons. Deux lacs, peuplés de cygnes et de canards, étalaient leurs miroirs d’argent aux pieds des rochers couverts de plantes alpines, d’où tombaient des cascades. Mais il a bien fallu, le cœur saignant, mettre la pioche des terrassiers dans ces pelouses ra- vissantes, dans ces merveilleux massifs, et déloger les grands arbres acclimatés au sol du Parc. La Tour de trois cents mètres allait mettre ses pieds monstrueux là où étaient les plantes rares et les fleurs délicates. Un éléphant piéti- nant une toile d’araignée! Mais M. Laforcade n’est pas seulement un artiste hors de pair; c’est aussi un père pour ses plantes. Et il n’a eu garde de laisser celles du Parc du Champ de Mars livrées aux bruta- lités de la « terrasse ». Les arbustes furent soi- gneusement enlevés et mis en subsistance en