L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARTS
LE PARIS DE L’EXPOSITIDN
LA NOUVELLE GARE SAINT-LAZARE
Dimanche, 8 avril’dernier, le président de la
République visitait les travaux de la gare Saint-
Lazare et procédait, en quelque sorte, à l’inau-
guration officielledes nouveauxbâtiments,pres-
que entièrement terminés et livrés au service
public. C’est en vue de satisfaire aux mouve-
ments extraordinaires de voyageurs auxquels
donne lieu sa destination spéciale, que la gare
Saint-Lazare a dû être améliorée à diverses
reprises.
Certes, il y a loin de l’immense gare d’aujour-
d’hui à celle de 1837, modeste « embarcadère »
du chemin de fer de Saint-Germain, situé entre
les rues de Londres et de Stockholm, vers la
place de l’Europe. Les phases successives j>ar
lesquelles la gare Saint-Lazare a passé depuis
cette époque correspondent à l’ouverture des
diverses lignes qu’elle a été appelée à desservir,
et ont coïncidé aussi avec les années d’Exposi-
tion qui ont été comme les époques d’échéance
de ces transformations.
L’anné 1889 était naturellement indiquée
comme la date d’achèvement de nouveaux tra-
vaux dont le besoin se faisait depuis longtemps
sentir. Dans ces dernières années, on avait fait de
véritables tours de force pour arriver à expédier
sans accidents, et sans retards, des quantités
prodigieuses de voyageurs. Pour en donner une
idée, il nous suffira de citer les chiffres sui-
vants :
Le 13 août 1887^ il est parti de la gare Saint-
Lazare, entre 6 heures du matin et minuit, sur
les grandes lignes seulement, plus de 21,000 voya-
geurs répartis dans 71 trains ; 9 trains express,
emportant près de 7,000 voyageurs à l’extré-
mité du réseau, ont été expédiés en 45 minutes
(de 6 h. 30 à 7 h. 05 du soir). Si l’on ajoute aux
chiffres déjà très respectables de la grande ligne
ceux qui concernent la banlieue, on arrive au
total formidable de 26 millions de voyageurs
expédiés et reçus par an à la gare Saint-Lazare,
ce qui donne un mouvement moyen de
70,000 voyageurs par jour ; les jours de courses,
de revue, -de grandes fêtes, ce nombre s’est élevé
jusqu’à près de 250,000!
Pour continuer à assurer d'une façon normale
de semblables besoins de circulation, il fallait
absolument agrandir tous les aménagements de
la gare. Nous allons voir qu’on a réalisé ce pro-
gramme d’une façon très heureuse et sans se
départir des règles de l’économie la mieux
comprise. Dans ce but, on a conservé tout ce
qui pouvait encore utilement servir et l’on a
reporté les limites de la gare au périmètre cir-
conscrit par les rues Saint-Lazare, d’Amsterdam,
de Londres, la place de l’Europe et la rue de
Rome. En même temps, on agrandissait la
cour d’arrivée des grandes lignes, sur la rue
d'Amsterdam et les salles de distribution des
bagages ; on remaniait toutes les voies de départ
et d’arrivée des trains; on construisait au-dessus
de ces voies de nouvelles halles couvertes; on
installait des appareils hydrauliques pour la
manœuvre des machines et des wagons ; on
transformait enfin (oui le système des aiguilles
et des signaux, et l’on s’occupait d’organiser
l’éclairage électrique.
Les bâtiments de la gare proprement dite
subissaient une transformation plus radicale
encore.
De ce côté, le programme comprenait deux
parties distinctes : 4° le dégagement des abords
et accès de la gare ; 2° l’extension et la modifi-
cation des aménagements intérieurs.
Le dégagement des abords comportait l'élar-
gissement de 20 ’à 30 mètres de la rue Saint-
Lazare entre la place du Havre et la rue de
Rome et l’agrandissement de la cour du Havre
par la suppression des ailes à arcades qui la
bordaient. Ces travaux entraînaient forcément
la démolition de l’ancien bâtiment principal
tout entier et l'on fut amené par suite à recon-
struire une façade générale régnant de la rue de
Rome à la rue d’Amsterdam. Cette façade com-
prend à chacune de ses extrémités un grand
bâtiment à trois étages flanqué de deux pavil-
lons et percé au rez-de-chaussée de larges baies
en plein cintre donnant accès à un escalier mo-
numental. Le bâtiment situé du côté de la rue
de Rome sert d’entrée principale aux lignes de
banlieue, il se prolonge sur cette rue et renferme
la grande salle des titres, les caisses et les
bureaux de l’administration centrale (conseil
d’administration, direction, secrétariat général).
Celui qui lui fait pendant sur la cour du Havre
est raccordé à la partie des anciens bâtiments
qu’on a conservés dans la rue d'Amsterdam. Son
rez de-chaussée est affecté au départ des voya-
geurs de grandes lignes et sa partie supérieure
aux bureaux des services de l’exploitation.
Les deux bâtiments extrêmes spnt reliés entre
eux par une façade intermédiaire régnant le
long d’une rue intérieure de 18 mètres de lar-
geur faisant communiquer les deux cours.
Au premier étage de la gare, c’est-à-dire au
niveau des quais, la grande salle des Pas-Perdus,
autrefois réservée aux seules lignes de banlieue,
a été prolongée sur toute la longueur de la
façade; elle servira, désormais, de salle de dé-
part unique pour toutes les destinations. On y
accède par une série d’escaliers largement éta-
blis, et dont les principaux correspondent aux
grandes entrées des deux bâtiments dont nous
venons de parler. Cette salle immense, d’une
longueur totale de 190 mètres, a été débarrassée
des bureaux de distribution de billets qui sont
installés maintenant dans des annexes con-
struites en élargissement de la galerie sur la
façade même de la gare. On a eu soin de peindre
en couleur claire les parties pleines du comble
vitré qui la recouvre afin que cette longue
galerie, malgré sa hauteur, ne parût pas écrasée
par sa toiture. Sur la face de la galerie opposée
aux annexes s’ouvrent les salles d’attente qui
communiquent aux quais de départ; l’accès de
ceux-ci est défendu, non plus par de simples
barrières, mais par une grille élégante munie
de portes afin de mieux « canaliser » le courant,
des voyageurs arrivant et partant. Des inscrip-
tions mobiles et lumineuses, analogues à celles
placées aux extrémités des quais à la gare du
Nord, permettront aux voyageurs de se diriger
sans hésitation vers le train qu’ils doivent
prendre. Cette précaution sera particulièrement
appréciée dans une gare où les trains d’un même
groupe ont trois ou quatre destinations diffé-
rentes (groupe de Versailles : Versailles-omnibus,
Versailles-direct, l’Etang-la- Ville, les Mouli-
neaux) et où sur certaines lignes (celle d’Auteuil,
par exemple), ils se succéderont, à dater du
mois prochain, à raison de 11 et même 15 trains
par heure, soit un train toutes les quatre mi-
nutes.
Une autre des innovations importantes que
comporte la nouvelle gare est celle qui rend
absolument indépendants les départs et les arri-
vées et qui empêche par suite toute rencontre
entre des courants de voyageurs marchant en
sens contraire. A cet effet, la grande galerie ne
sert qu’aux départs et les voyageurs arrivant
trouvent au bout des quais, dans la gare même,
des escaliers qui les conduisent dans le sous-
sol, d’où iis sortent directement sur la rue inté-
rieure par de larges issues. Ce sous-sol contient
aussi les installations nécessaires au service
d’enregistrement et de livraison des bagages
pour les lignes de banlieue.
Au départ des grandes lignes, dans le bâti-
ment de la place du Havre, les voyageurs trou-
veront, dans le vestibule du rez-de-chaussée,
les bureaux de distribution des billets et d’en-
registrement des bagages. Ceux-ci chargés sur
des tricycles tarés seront pesés sur des bascules
automatiques, et montés aussitôt au niveau des
quais au moyen d’ascenseurs et de plans incli-
nés mis en mouvement par la pression hydrau-
lique. Notons qu’un de ces ascenseurs sera
spécialement réservé pour l’usage des personnes
malades, âgées, infirmes ou même seulement
paresseuses, qui ne pourraient ou ne voudraient
monter les escaliers conduisant aux salles de
départ. Les cours de la gare et les rues qui
l’environnent sont entièrement pavées en bois.
Enfin, par suite de la concentration des départs
de grandes lignes dans la cour du Havre, la
rue d’Amsterdam sera débarrassée désormais
de son encombrement légendaire; la sortie seu-
lement. des voyageurs de Normandie continuant
à s'effectuer par l’ancienne cour d’arrivée el la
place créée à cet effet en haut de la me.
Entre la rue Saint-Lazare élargie et la rue
intérieure qui longe la façade de la gare, il res-
tait un vaste terrain appartenant à la Compa-
gnie. La Ville de Paris n'ayant pas donné suite
au projet d’établissement d’un square sur cet
emplacement, on eut l'idée de l'utiliser pour y
construire un hôtel Terminus anologue à ceux
qui existent déjà dans certaines gares en Angle-
terre, en Allemagne et même en France. Relié
directement, à la hauteur du premier étage,
avec la salle des Pas-Perdus, par une passerelle
jetée sur la rue intérieure, il doit permettre aux
voyageurs d’Angleterre et surtout, à ceux venant
d’Amérique par le Havre, de trouver immédia-
tement un gîte des plus confortables après un
long et fatigant voyage. La Compagnie de
l’Ouest, ne voulant pas exploiter elle-même cet
établissement, dut chercher un fermier présen-
tant toutes les garanties possibles d’une bonne
gestion. Elle le trouva dans la personne de la
Société du Louvre qui venait justement de sup-
primer son hôtel principal de la rue de Rivoli
pour agrandir ses magasins.
L’hôtel Terminus consiste en une vaste con-
struction rectangulaire complètement isolée
sur ses quatre faces et comportant cinq étages
élevés sur rez-de-chaussée et sous-sol. En rai-
son de la faible largeur du terrain (40 mètres
de large pour 10Ü mètres de long), il fallut
renoncer à donner à la cour intérieure les di-
mensions nécessaires pour l’admission des
voilures. Cette cour est divisée en trois parties
séparées par des galeries; celle du milieu, cou-
verte d’un comble avec plafond vitré établi à la
hauteur du troisième étage et supporté par de
hautes arcades, forme un somptueux hall-salon.
Les deux autres parties, à droite et à gauche,
sont également couvertes d'un vitrage et affec-
tées l une à une salle de restaurant, l’autre à la
table d'hôte; elles communiquent avec les cafés
établis au pourtour de l’hôtel. L’entrée princi-
pale sc trouve dans l’axe de la façade sur la rue
Saint-Lazare. Le portique à trois arcades, ou-