ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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Side af 462 Forrige Næste
9 i L’EXPOSITION DE PARIS Président de la République a remis, lors de sa visite, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur; M. Lisch, architecte en chef, auquel il a conféré à la même occasion la croix d’ofli- cier. M. Carnot avait été reçu dans cette visite des travaux par M. Delarbre, vice-président de la Compagnie, assisté de M. Marin, directeur, en l’absence du président M. Edw.Blount, indis- posé. Ce dernier, l’un des fondateurs des chemins de fer français, a été ainsi privé de recueillir lui-même, après cinquante années de sa vie consacrées aux chemins de fer de l’Ouest, les compliments décernés par le chef do l’Etat à une œuvre dont l’initiative lui appartient. G. Cerbelaud. LE PLAN DU PREMIER ÉTAGE DE LA TOUR EIFFEL Les piliers de la Tour sont désignés par des numéros. Le pilier n" 1 est celui qui se trouve à gauche, près de la Seine, pour les visiteurs arri- vant par le pont d’Iéna. Le pilier qui se trouve derrière celui-ci, du côté de Paris, porte le n0 2. Le pilier de droite, le plus rapproché de la Seine, est le n° 4; et celui qui se trouve derrière lui, le n° 3. Dans chacun des quatre piliers, il y aura un ascenseur perpétuellement en fonction. Dans les piliers n° 4 et n° 2, seront les ascenseurs du système Combaluzier, et des ascenseurs du sys- tème Otis dans les nos 1 et 3. Les quatre ascen- seurs aboutissent au premier étage aux angles intérieùrs des piliers. Deux escaliers seront mis à la disposition des visiteurs à pied. Celui de montée dans le pilier n° 4, celui de descente dans le pilier n“ 2. Ces deux escaliers, et ceux qui conduisent au deuxième étage, aboutissent aux angles exté- rieurs des piliers. il s’ensuit que chaque plan de pilier, au pre- mier étage, porte une amorce d’ascenseur en dedans, et une amorce d’escalier en dehors. Les deux autres angles sont occupés par des bouti- ques. Derrière les escaliers, un bureau de tickets. Nous voici sur la plate-forme du premier étage. Sachez d’abord, que le pourtour extérieur de cette plate-forme est un immense carré de 70 mètres (39 de côté, enfermant près de 5,000 mètres superficiels. Je suppose l’arrivée au premier étage par le pilier n° 4, par ascenseur ou par escalier. On remarque aussitôt que le premier étage a deux niveaux : celui des restaurants, balcons et ter- rasses, et celui des galeries du pourtour, plus bas d’un mètre environ. Cette différence est rationnelle et ingénieuse, en ce qu’elle permet aux visiteurs des galeries de circuler sans obstruer la vue de ceux des restaurants et des terrasses. Douze escaliers mettent ces deux plans en communication. Dès que vous mettez le pied sur le premier étage, vous avez la sensation de l’entrée dans une ville. Arrivant par le pilier 4, vous avez, à gauche, le Restaurant Flamand, à droite le Res- taurant Anglo-Américain ; en face, la façade si gracieuse du Restaurant Russe et celle du Res- taurant Français. Si vous vous avancez sur la vaste terrasse qui s’étend devant vous, vers l’intérieur, vous arrivez devant une ouverture immense, béante; à travers vous voyez, comme au fond d’un abîme, la fontaine de Saint-Vidal, les jardins, les lacs, le départ des piliers de la Tour; tout en raccourci, tout petit,'ainsi que Pantagruel devait voir Paris du haut de sa grandeur. Au milieu de ce paysage vu à vol d’oiseau, les hommes circulent comme des êtres lilliputiens. On s’identifie tellement avec le colosse de fer qui vous porte, que l’on voit tout, au-dessous de soi, avec des yeux de. géant. Chaque façade de restaurant a son caractère national. Devant chacun d’eux règne un balcon arrondi, partant des pans coupés des terrasses intermédiaires et formant un gracieux dessin d’ensemble. Le gouffre béant a environ 25 mètres d’ouverture. Comme le montre le plan, chaque restaurant occupe un rectangle de 24 mètres de façade et 14m,90 de profondeur. Dans l’intérieur de chacun, c'est une vaste salle richement décorée selon le style national du restaurant. Cette salle occupe toute la sur- face du bâtiment, moins deux escaliers condui- sant à deux terrasses de premier étage donnant vers l’intérieur de la Tour. Sous ces escaliers sont ménagés les offices et des water-closets. La façade extérieure de chaque restaurant donne sur une longue terrasse de plain-pied avec la salle, dominant, comme je l’ai dit, la galerie du pourtour, et d’où la vue est merveil- leuse à quelque restaurant que l’on soit. Il fau- dra consommer quatre bocks pour se rendre compte du plaisir qu’il y aura, à s’asseoir sur chacune de ces terrasses si différentes de l’une à l’autre. Ici c’est l’admiration et l’extase qui pousseront à la consommation. Les caves et les cuisines au sous-sol sont vastes et commodes. En sous-sol, à 55 mètres au-dessus du sol du Champ de Mars! Lorsque vous monterez et que vous verrez, vous direz que les phrases que vous venez de lire ne 'sont ni baroques, ni fantaisistes. M. Eiffel vous élève à des hauteurs où les termes terre-à-terre de cette terre sur laquelle nous rampons, ont besoin d’être corrigés, modifiés, élargis. LES ANNAMITES A L’ESPLANADE DES INVALIDES L’Esplanade des Invalides, qui est comprise dans les enceintes de l’Exposition, en est cer- tainement l’une des parties les plus curieuses, grâce à la variété et à l’intérêt des expositions qui s’y trouvent installées. La longue avenue centrale, qui part de la Seine et aboutit à la grille des Invalides, a été conservée; à droite, le Pavillon du Ministère des Postes et Télégraphes, le Palais du Ministère de la Guerre, l’Exposition de l llygiène, les con- structions du groupe de l’Econoinie sociale et d’autres choses encore ; à gauche, l’Exposition des Colonies françaises et des pays de pro- tectorat. Nous aurons à revenir souvent sur les con- structions de l’Algérie et de la Tunisie En ces derniers temps, tout l’intérêt s’est trouvé porté du côté de la Cochincliine, de l’Aiinam et du Tonkin, où les travaux ont été poussés avec activité depuis l’arrivée des ouvriers de l'Ex- trême-Orient. Ils étaient au nombre de vingt et un : un Chi- nois, un Annamite et dix-neuf Tonkinois. Le Chinois est un maître compagnon char- pentier, qui a travaillé à la préparation de toutes les pièces de bois, taillées et sculptées en Cochinchine; il a assisté à leur numérotage et à leur emballage, et a dirigé les ouvriers fran- çais chargés de les assembler et de les mettre en place. L’Annamite est un peintre extrêmement habile, qui est employéaux décorations délicates et vraiment artistiques. Les dix-neuf Tonkinois ont été occupés à des ouvrages divers dans les palais de la Cochin- chine et du Tonkin ; mais la plupart sont pein- tres-décorateurs, et plusieurs ne manquent pas d’un certain talent. Nous les avons vus à l’œuvre; ils ont décoré la façade du Pavillon Cochinchi- nois; ils ont peint, dans chaque panneau de cette façade, des paysages ou des scènes de la vie annamite, et fait de charmants encadre- ments de fleurs, de dragons et d’ornements aux couleurs vives. Rien n’est plus amusant que de suivre leur travail : ils se mettent plusieurs à la décoration du même panneau, ils tracent ensemble le dessin de leur sujet qu’ils compo- sent et exécutent fans modèle, et, une fois la composition terminée, ils passent le pinceau à une autre équipe, qui met la couleur et donne les teintes à l’esquisse; puis l'auteur revient inscrire en caractères annamites le titre de son œuvre. Tout cela est fait très vite, avec une sûreté de main surprenante. Ces ouvriers sont d’IIanoï ou des environs ; ce sont presque tous de très jeunes gens, au type chinois: yeux bridés, pommettes saillantes, peau jaune. Ils portent une sorte de blouse longue, noire ou verte, serrant la poitrine et fendue sur les côtés, un pantalon blanc très flottant et sur la tête un petit turban noir à ailettes. Ils sont sobres, dociles et polis; lorsqu’ils rencontraient l’un des ingénieurs surveillant leurs travaux, ils s’arrêtaient, et, portant la main au turban, faisaient lesalut militaire. Nous avons pénétré dans le réfectoire qu’on leur avait organisé sous la pagode d’Angkor, au moment où ils prenaient leur repas ; à notre arrivée, tous se sont levés, puis, sur un signe, ils se sont accroupis de nouveau, assissurles talons autour d’une longue planche qui leur sert de table. Ils prennent deux repas, qu’ils préparent eux- mêmes, l’un de viande et l’autre de poisson, et toujours avec une forte ration de riz. Ils avaient apporté un approvisionnement de riz et de pois- sons séchés et salés ; m^is Je poisson s’est dété- rioré pendant le voyage, et il a fallu le jeter; du reste, ils ne s’en plaignent pas, car on l’a remplacé par du poisson frais. Les gardiens chargés de les surveiller leur donnaient les plus grands soins; un médecin leur a fait de fréquentes visites, et prescrit toutes les précautions nécessaires pour éviter les fluxions de poitrine à redouter pour des gens accoutumés à un climat plus doux ; toute l’équipe a été vaccinée; l’opération ne s’est pas faite sans causer une certaine émotion parmi les patients. L’Administration n’a reculé devant aucun sa- crifice : bons repas, bon gîte et le reste. On leur a fait connaître les curiosités de la capitale; ils ont passé une soirée au Nouveau-Cirque et se sont particulièrement intéressés aux écuyères, très curieux de savoir si elles portaient des maillots. Émerveillés de ce qu’ils avaient vu, ils ont passé une partie de la nuit à se commu- niquer leur impressions. Le Palais Cochinchinois auquel ils ont tra- vaillé est une très intéressante construction con- çue dans le pur style annamite. Tout en rez-de- chaussée, il se compose d’un pavillon central,