L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
CHEMIN DE FER-TRAMWAY
DE L’EXPOSITION
La surface attribuée à l’Exposition
universelle do 1889 est de beaucoup
supérieure à celle qui fut occupée par les
expositions précédentes. Outre le Iroca-
déro, elle englobe le Champ de Mars et
l’Esplanadc des Invalides, avec la partie
intermédiaire du quai d'Orsay sur une
longueur de 1,500 mètres environ, soit,
au total, une superficie de 90 hectares.
Le visiteur qui, entrant par la porte
située près du Ministère des Affaires
étrangères, voudrait contourner l'Espla-
nade des Invalides, en longeant la palis-
sade, puis suivre le quai, faire également
le tour du Champ de Mars, pour Iraverser
enfin la Seine sur le pont d’iéna et sortir
sur la place du Trocadéro, aurait (‘aviron
7 kilomètres à parcourir, soit une heure
un quart de marche au pas accéléré.
Avec un semblable développement, il
était absolument nécessaire de mettre à
la disposition du public un moyen de
locomotion pratique, rapide et peu dis-
pendieux. Il fut donc décidé que l’inté-
rieur de l’Exposition serait desservi par
un chemin de fer.
La ligne dont Iß parcours a été adopté
(V. p. 99) a donc son point de départ vis-
à-vis de Fanglc du Ministère des Affaires
étrangères, près de la Seine; elle traverse
FEsplanade dans sa largeur et suit le
quai intérieurement à la clôture de
l’Exposition, entre les deux rangées
d’arbres les plus éloignées de la berge.
Elle traverse ainsi l’avenue de Latour-
Maubourg en passage à niveau, passe
en tunnel sous le carrefour de l’avenue
Rapp cl de l'avenue Bosquet, croise
l’avenue de la Bourdonnais, s’engage
dans la tranchée qui limite le Champ de
Mars en avant de la tour de 300 mètres,
et tourne ensuite à angle droit pour
longer l’avenue de Suffren jusque près de
l’Écolc militaire, où se trouve la station
terminus.
La longueur totale de ce tracé est dç
plus de 3 kilomètres.
La surveillance de l’exécution des
travaux a été confiée à M. J. Char ton,
ingénieur en chef adjoint du contrôle
des constructions métalliques, qui s’est
particulièrement occupé de l'installation
des voies ferrées au Champ de Mars.
Outre les deux gares extrêmes, trois
stations intermédiaires ont été prévues
aux points suivants, sur le quai d’Orsay :
la première au carrefour Malar, la
seconde en face du Palais des Produits
alimentaires, la troisième à l’angle du
quai et de l’avenue de Suffren.
Le matériel fixe, comme d’ailleurs
aussi le matériel roulant, est fourni par
la Société Decauville.
La voie est double, avec une entre-
voie de 2 mètres.
Le mode de traction adopté en principe
est la vapeur. Les locomotives seront de
plusieurs modèles. L’une des plus inté-
ressantes est celle du capitaine Péchot.
Cettemachine,dite locomotive Duplex,
a été combinée spécialement pour les
usages de l’armée, et en particulier pour
le transport du matériel de siège et de
place.
On emploiera également les locomo-
tives du type Mallet, bien connu et jus-
tement apprécié, appelées à servir dans
les mêmes conditions que les précédentes.
Les wagons servant au transport des
voyageurs seront de divers modèles. Il
ostpourtantprobablequelcscaissesseules
présenteront des dispositions variées,
mais qu’elles seront toutes supportées par
des trucs d’un type uniforme, semblable
à celui qui a été adopté par le Ministère
de la Guerre.
L’usage des lignes à écartement réduit
ayant pris depuis quelques années un
(lévcloppementconsidérable;, tant pour les
usages industriels et les services mili-
taires que pour le transport des voyageurs
et rétablissement de voies depénétration
aux colonies, tout ce qui concerne des
installations semblables est à l’ordre du
jour. Aussi le chemin de fer-tramway de
AI. Decauville, outre les services qu’il
rendra aux nombreux visiteurs de (Expo-
sition, présentera-t-il, au point de vue
technique, un réel intérêt, tant par la
voie que par le matériel employé.
Le cahier des charges réglemente
l’exploitation de cette ligne par le con-
cessionnaire . Les départs des trains
devront avoir lieu toutes les dix minutes,
de chacune des stations terminus, depuis
9 heures du matin jusqu’à minuit; soit,
par conséquent, six trains par heure ou
54 trains par jour dans chaque sens.
Quoique sur presque toute sa longueur,
la voie soit complètement défendue contre
la circulation du public, on a jugé prudent
d'imposer un faible maximum de vitesse,
qui est de 10 kilomètres à l’heure. Cette vi-
tesse devra mémo être réduite à 4 kilo-
mètres en certains points du parcours, et
en particulier aux passages à niveau où
chaque train sera, en outre, précédé d’un
pilote.
La longueur des trains ne devra pas
excéder 50 mètres, et chacun d’eux sera
muni d’un frein à arrêt instantané.
Le prix du transport est fixé uniformé-
ment à 0 fr. 25 par personne, et à 0 fr. 50
pour le wagon-salon, quelle que soit la
longueur du trajet.
Les voyageurs pourront se munir à
l’avance de leurs billets, qui seront ven-
dus dans de nombreux dépôts; il suffira
de montrer ces billets à des gardiens pour
pénétrer dans le wagon, et, à la sortie,
ils seront déposés dans les tourniquets.
Si le chemin de fer-tramway doit être
un moyen de transport commode pour
circuler à I intérieur de l’Exposition, il
présentera ainsi un autre avantage : la
station de départ sera située à 250 mètres
à peine du pont de la Concorde. On voit
combien il sera commode, au lieu de
gagner le Trocadéro ou la Porte Rapp,
d'aller simplement monier en wagon à
quelques pas du Palais-Bourbon et de
pouvoir se rendre ainsi jusqu'à la Galerie
des Machines, au fond du Champ de
Mars.
La sécurité est complètement assurée;
dans chaque gare, il y a un disque ma-
nœuvrant à distance, et, dans les deux
passages à niveau le disque ne peut s’ou-
vrir que lorsque la barrière est fermée.
Tous les trains sont annoncés par un
système de cloches électriques aboutis-
sant aux passages à niveau et à la station
suivante. Enfin, il y aura dans chaque
gare un service téléphonique.
F. Frédéric Moreau,
Ingénieur civil des Mines.
L’HABITATION HUMAINE
HISTOIRE DE LA MAISON
A TRAVERS LES SIÈCLES
I
l’habitation préhistobiqüe.
L’homme préhistorique, c’est l’homme avant
l’histoire, l'homme tel que nous le font connaître
les découvertes géologiques, sans le secours
des documents écrits ou traditionnels à l’aide
desquels on écrit l’histoire *.
En prenant pour caractéristique la matière
principale qui a servi à fabriquer les armes et
les ustensiles usuels, les savants ont divisé en
trois âges les temps préhistoriques : l’âge de la
pierre, pendant lequel l’usage des métaux était
inconnu; l’âge du bronze; Fàge du fer. L’im-
portance et le nombre des découvertes ont
bientôt rendu ces divisions insuffisantes, et il a
fallu recourir à des subdivisions. C’est ainsi
qu'on a, dans l’âge de la pierre, distingué la
période de la pierre taillée ou paléolithique et
la période de la pierre polie ou néolithique.
M. Garnier a choisi, pour la période préhistori-
que les spécimens suivants : 1° abri sous roche
(paléolithique) ; 2° hutte de l’époque du renne
(paléolithique) ; 3° dolmens et menhirs (néolithi-
que); 4° cités lacustres (néolithique) ; 5° habi-
tation de l’âge du fer.
Tout d’abord, l’homme n’eut pour outils que
I. Au lieu de donner des descriptions séparées de
chacune des constructions édifiées par les soins de
M. Charles Garnier, nous avons pensé que nos lecteurs
préféreraient avoir un travail d’ensemble, indiquant
les transformations successives subies par la maison à
travers les âges, les faisant pour ainsi dire assister à la
naissance de chacun des styles qui se sont succédé
dans l’architecture des demeures de nos pères.