L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
L’EXPOSITION DE PARIS
99
des silex plus ou moins grossièrement appro- ।
priés aux usages les plus primitifs de la chasse
et de la guerre. Cet outillage imparfait lui
permit de se procdrer les ressources indispen-
sables à son existence, mais non de construire
de toutes pièces des habitations. 11 choisit donc
pour abri les grottes, les cavernes et les abris
naturels formés par la superposition des roches;
il habita même des excavations, de simples
trous creusés dans la terre et recouverts de
branchages. Peu à peu, il apprit à fermer les
grottes par de grosses pierres posées de champ,
à diviser les cavernes en chambres communi-
quant parfois entre elles, à se préserver plus
habilement des intempéries. Vers la fin de
l’époque paléolithique, alors que le renne
devenait plus abondant que le grand ours et le
mammouth, il se construisit des huttes, soit
avec de l’argile séchée, soit avec des branchages
entrelacés; le jour, la porte était relevée, comme
le montre notre figure, et maintenue horizonta-
lement par deux perches enfoncées dans le sol.
Pendant la période paléolithique, l’homme
ignora les rudiments de l’agriculture et ne sut
domestiquer aucun animal. Ne sachant rien
faire produire à la terre, il se nourrissait de
fruits sauvages, de chasse et de pêche ; comme
le renne, il immigrait du nord au sud ou du
sud au nord, suivant les variations de la tempé-
rature, c’est-à-dire qu’il était essentiellement
nomade. Incapable de s’assurer quelque bien-
être, il ne manquait cependant pas d’intelli-
gence, puisque les cavernes qu’il habitait sont
ornées de dessins gravés sur les parois et que
ses armes et ses outils sont sculptés. Ces dessins
et sculptures représentent des hommes, des
femmes, des mains, des chasseurs d’aurochs, etc.
Ils montrent que notre ancêtre avait alors
la figure allongée et étroite, la physionomie
souriante et madrée, le corps velu, le pouce très
opposé aux autres doigts.
La période néolithique marque un progrès
considérable. Au point de vue spécial qui nous
occupe, l’homme commence à édifier des cités
lacustres ; il élève sur terre des habitations
circulaires plus confortables ; il établit près des
carrières de véritables ateliers pour travailler
la pierre; il recherche le voisinage des sources,
des rivières et de la mer, enfin il a des
sépultures célèbres sous le nom de dolmens.
La demeure terrestre était exposée à la visite
des bêtes féroces et à l’attaque de l’ennemi, qui
peut fermer les issues en entassant d’autres
pierres ; aussi, le riverain des lacs eut-il l’idée
de fonder son habitation sur des pilotis durcis
au feu. Il se constitua ainsi, au milieu des lacs,
de véritables cités, des palafittes. Les lacustres
de l’âge néolithique domestiquèrent le chien,
le bœuf, la chèvre, le mouton, le porc; ils cul-
tivèrent les céréales, tout en continuant à pêcher
et à chasser ; ils se vêtirent de peaux cousues
ou non cousues, de tissus de lin ou de chanvre;
ils apprirent l’art du cordier, du vannier, du
potier. On a trouvé une foule d’objets de cette
époque : couteaux, nucléus, percuteurs, scies,
grattoirs, flèches, poignards, haches polies,
parures en coquilles et en dents d’animaux.
Voulez-vous avoir une idée de ce qu’était une
cité lacustre ? Écoutez, sur ce point, M. N. Joly,
professeur à la Faculté des sciences de Toulouse.
« Qu’on se figure, dit-il, une multitude de
pieux de 15 à 30 pieds de longueur sur un dia-
mètre qui varie de 3 à 9 pouces, et s'élevant de
4 à 6 pieds au-dessus des eaux tranquilles. Que
l’on se représente ces pieux plus ou moins
espacés, rangés les uns parallèlement, les autres
perpendiculairement au rivage et formant par
leur ensemble un cercle ou un rectangle. Le
plus souvent enfoncés dans la vase du lac au-
dessus duquel ils s’élèvent, ils sont parfois sou-
tenus, quand la nature du sol n’a pas permis de
les y faire pénétrer, par des amas de pierres
déposés à leur base. Relions par la pensée tous
ces pieux au moyen de traverses, fixées elles-
mêmes par des chevilles de bois. Il ne s’agira
plus que d’y établir une espèce de plate-forme,
destinée à supporter les habitations et construite
au moyen de planches épaisses ou de troncs
d’arbres refendus, grossièrement équarris et
rattachés entre eux par de forts liens, des che-
villes de bois ou même par des éparts et des
rainures en queue d’aronde. Enfin, plaçons sur
cette charpente des cabanes ovales, arrondies
ou rectangulaires, de 10 à 15 et même 27 pieds
de diamètre, dont les parois seront formées de
poteaux perpendiculaires, reliés ensemble par
une espèce de clayonnage en branches, revûtuà
l’intérieur d’un ciment argileux. Recouvrons
chaque cabane d'un toit d’écorce, de chaume,
de joncs, de roseaux, de fougères ou de mousse;
laissons une porte pour l’entrée; pratiquons à
l’intérieur une trappe communiquant avec le
lac. Pour siège et pour table un tronc d’arbre;
pour lit un tas de mousse. Enfin, entourons cha-
cune de ces rustiques demeures d’une rangée
de pieux ayant leur extrémité libre à fleur
d’eau pour empêcher l’abordage des pirogues
ennemies; établissons une espèce de pont ou de
passerelle en bois, qui reliera les cabanes au
rivage, et nous aurons une idée suffisamment
exacte des habitations lacustres. »
La présence de l’homme à la même époque,
sur les bords de la mer, est attestée par les
amas de rejets de cuisine (Kijoekkenmöddings)
que l’on a trouvés en grand nombre sur les
côtes du Danemark, de la Suède, de l’Irlande,
de la France occidentale, de la Sardaigne, du
Portugal, du Brésil, de Cuba, des États Unis et
du Japon. Dans ces amas, on rencontre des
milliers et des milliers de coquilles qui forment
des monticules ou des bourrelets.
Mais ce qui est intéressant à constater chez
l’homme néolithique, c’est le soin qu’il apporte
à la sépulture des morts. Les monuments que
l’on a longtemps qualifiés par erreur de drui-
diques ou de celtiques et qui sont connus au-