L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
L’EXPOSITION DE PARIS
107
« Après avoir passé en revue les das- |
ses 51, 57, 52, 62, 50, 58, placées contre
la rue des Générateurs, il remontera, du
côté de F avenue de La Bourdonnais, par
les classes françaises 43, 41, 42, 45, 47, j
38, 39, 44, 46, 35, 32, 30, 33, 35, 60, i
36, 37, et atteindra la 2e partie des expo-
sitions étrangères : Grande-Bretagne,
Colonies anglaises, Danemark, Belgique,
Pays-Bas, Autriche-Hongrie.
« Puis il visitera le Palais des Beaux-
Arts, et, remontant le Champ de Mars
par les jardins de la Tour Eiffel, il don-
nera un coup d’œil aux chalets nor-
végiens et suédois, aux pavillons des
manufactures de l’Etat. L’Histoire de
l’habitation, si spirituellement restituée,
grâce à l’imagination de notre illustre
architecte Garnier, le conduira au Pano-
rama transatlantique de Poilpot et aux
expositions de nos grands ports de com-
merce.
« La visite au Champ de Mars propre-
ment dit se termine ici.
« Restent les annexes.
« On y arrive par l'extrémité de rave-
nue la Bourdonnais.
« Tout le quai, du Champ de Mars à
(Esplanade des Invalides, est consacré à
l’agriculture. D’abord, les classes 73 bû,
73 ter et 74 tiennent tout le côté de la
Seine jusqu’au pont de l’Alma, tandis que
les produits, le matériel et la machinerie
agricoles s’étendent du côté du chemin
do fer Decauville. Au milieu, — toujours
du côté du fleuve, — le pavillon des Pro-
duits alimentaires. Enfin, de l’autre côté
du pont de l'Alma jusqu’à F Esplanade, le
reste de la classe 74, la machinerie agri-
cole en mouvement, puis les expositions
agricoles étrangères, au milieu desquelles
l’Espagne par son importance se distingue
en première ligne. Avant l’EspIanade,
ou plutôt en y arrivant, il verra un moulin
anglais, une laiterie de la même nation
et une boulangerie hollandaise.
« Le voici sur l’EspIanade.
« En descendant par la droite, vers les
Invalides, le pavillon des Postes et Télé-
graphes s’offre à lui, puis les instruments
de sapeurs-pompiers, et enfin la vaste et
intéressante Exposition du Ministère de la
Guerre.
« En descendant du côté gauche, la
matière exotique ne lui manquera pas.
Toutes les colonies militaires et protecto-
rats de la France défilent devant lui :
d’abord, l’Algérie et la Tunisie, avec
leurs fabriques, leurs bazars et leurs pro-
duits; Madagascar, 1 Annam etleTonkin.
Un village alfourou, un bazar canaque,
un village pahouin, un théâtre annamite
et un village cochinchinois. Et puis... le
Panorama de Tout-Paris. »
Le visiteur qui — en un jour — aura
pu accomplir cette lourde tâche, méri-
tera certainement un prix de persévé-
rance et de ténacité; mais il n’aura pas
perdu sou temps. Le voyage n’est pas
malsain ; nous l’avons accompli tout d’une
haleine, pour en vérifier la possibilité et
pouvoir la certifier. Nous l’avons fait
ensuite par étapes, le divisant en quatre,
puis en huit, et nous nous en sommes
mieux trouvé.
M. Berger, l’aimable et intelligent di-
recteur de l’exploitation à l’Exposition,
a tout prévu pour faciliter les voies et
chemins au visiteur. S’il a soif, les
brasseries, cafés et bars de tout genre
et de tout pays lui offrent à chaque pas
des boissons nationales ou étrangères.
S’il a faim, les restaurateurs ne man-
quent pas non plus. Soixante établisse-
ments débitent du solide et du liquide.
Il y en a pour tous les goûts, de chers,
d’autres à bon marché, des français, des
anglais, des belges, des italiens, des
hollandais, des russes et des chinois.
Depuis le restaurant où l'on peut dépen-
ser ce que l'on veut, jusqu’au fourneau
économique vendant des portions à dix
centimes, on trouve tout an Champ de
Mars. On peut y manger dans toutes les
langues et à tout prix.
Jules Richard.
LE PHARE ÉLECTRIQUE
DE LA TOUR EIFFEL
Le phare électrique installé dans la
rotonde aménagée au sommet de la Tour
Eiffel, est pareil aux plus puissants des
phares qui ont été installés sur les côtes
de Fi’ance. La lampe électrique placée au
centre aura une force de 100 ampères.
Une particularité, légitimée par le but
patriotique de l’Exposition, la signale
toutefois à l’attention du public. Elle porte
trois lentilles colorées en bleu, blanc et
rouge, de sorte que les couleurs nationales
font lentement le tour de la coupole. De
l’enceinte de l’Exposition, il est impos-
sible de voir le phare. Ce n’est que de
1,500 mètres environ qu’on peut l’aper-
cevoir : par exemple, de l’EspIanade des
Invalides, de la place de la Concorde, du
Palais de l’industrie. Portant à 97 kilo-
mètres, et par conséquent visible de très
loin, lorsque le temps est favorable, ce
phare permet de déterminer les lois de la
réfraction atmosphérique.
Sa partie tournante est mise en rotation
par un courant accessoire venant du bas
de la Tour, comme le courant principal.
On a également mis en place deux
projecteurs électriques, qui, de la Tour,
promènent sur Paris do puissants rayons
lumineux. Ces projecteurs n’ont pas
moins, chacun, de 90 centimètres de dia-
mètre. Placés à 290 mètres, près des
appartements de M. Eiffel, au-dessous du
phare, ils portent, par les temps clairs,
jusqu’à la distance de 10,000 mètres
environ. Ils sont identiques à ceux en
service sur les cuirassés de noire flotte.
Leur puissance lumineuse égale celle de
10,000 becs carccl, et l’intensité totale de
leur rayon lumineux équivaut à environ
huit millions de carcels.
En concentrant les deux faisceaux sur
un même objet, on peut donc atteindre à
une intensité de 16 millions de carcels.
Les fils conducteurs de l’électricité qui
doit éclairer les projecteurs et le phare
sont aménages dans l’armature de la Tour.
L’exécution de ce travail aura duré près
d’un mois environ. Le moteur est ins-
tallé dans la base do la pile 3, où sont
déjà logés les appareils hydrauliques
de la Tour.
DEUX COLLABORATEURS
DE M. EIFFEL
ivi Adolphe Salles
M. Salles, collaborateur de M. Eiffel, est né à
Marseille, en 1858. li entra en 1877 à l’Ecole
polytechnique et en 4879 à l’ÉcoIe nationale des
mines, dont il sortit ingénieur civil des mines.
— Envoyé en mission en Espagne en 1882
pour faire l’étude des gisements de fer de la
province de Bilbao et des exploitations de
cuivre de la province de Iluelva; envoyé en
mission en -1883 dans l’est de la France, la Lor-
raine allemande et le Luxembourg pour étudier
et faire un rapport sur les gisements de fer
oolithique, leur exploitation et sur I industrie
métallurgique de cette région, M. Salles, en
1884, fut nommé ingénieur de la direction à
Paris de la Compagnie des mines, forges et
fonderies d’Alais, dans laquelle il introduisit la
•fabrication de l’acier au moyen des fours à sole
en fer chromé. 11 y resta jusqu’en 1886, époque
à laquelle M. Eiffel, dont il a épousé la fille en
1886, se l’adjoignit comme collaborateur de ses
travaux et lui confia plus particulièrement
comme fondé de pouvoirs la direction de l'en-
treprise générale des écluses du canal de
Panama et celle de toutes les installations de la
Tour de 300 mètres.
M COMPAGNON
M. Jean Compagnon, né à Reyrieux, près
Trévoux (Ain), en 1838, est un ouvrier fils de
ses œuvres.
Après un apprentissage de trois années
comme charpentier, il quitta son pays natal en
1855 pour venir à Paris, voir l’Exposition uni-
verselle, et travailla chez divers entrepreneurs
de charpente, fréquentant, le soir, l’école des
adultes au Conservatoire des Arts et Métiers,
pour se perfectionner, et cela pendant trois
années.
En 1859, il était chef d’équipe charpentier au
viaduc de Vincennes, lorsqu’il fit la connaissance
du directeur des travaux des ponts métalliques