ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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6 L’EXPOSITION DE PARIS d’appareils, et ce développement d’arbres de transmission de force mesurant quatorze cenls mètres, avec des ponts roulants, à. la hauteur de ces arbres, portant les visiteurs d’un bout à l’autre du palais. Dans le plan général de l’Exposition, sur les bas côtés, tout autour des palais règne un large chemin de ceinture. Là s’élèveront, d’un côté le bazar égyptien, les okels de vente, les souks tunisiens, les cafés maures, et une vaste écurie pour cent ânes blancs, bas et commodes, à larges selles, destinés à la location pour transporter les visiteurs d’un parc à l’autre, en guise de fauteuils roulants. Plus loin s’élèvera la maison japonaise dans le goût de celle de 1878, les kiosques marocains, les pavillons per- san et siamois. Le bas-côté qui regarde Paris est réservé aux pavillons industriels des grands établissements métallurgiques ou miniers, avec leurs petits parcs pour les pièces colossales, et les fac-si- milés des marteaux-pilons démesurés. Si de là nous redescendons jusqu’au fleuve, sur sa rive gauche, en bordure sur les quais, sont l’Exposition du matériel de la navigation, du sauvetage, de la pêche, de ses engins, etc., et la Compagnie transatlantique, qui convie le public à s’embarquer sur une partie, vraie grandeur, du pont d’un transatlantique, la Champagne. L’arrière et l’avant de ces pa- quebots sont ingénieusement représentés en trompe-l’œil, et l’illusion est complétée par le déploiement d’une toile panoramique représen- tant la rade du Havre. Le groupe de l’agriculture occupe, depuis le quai d’Orsay jusqu’à l’esplanade des Invalides sur la contre-allée, 30,000 mètres de surface, jusqu’à l’esplanade des Invalides tout entière divisée en deux grandes parties séparées par l’allée qui accède au dôme, et réservée aux colonies françaises, au ministère de la guerre, à l’exposilion de l’économie sociale, et même à un café de tempérance où on ne boira que du thé, de l’eau claire et de la limonade. Dans un coin, à l’angle, vers l’hôtel de Sagan, s’élèvera le panorama dit Tout-Paris, où on verra défiler quinze cents personnes connues, se promenant comme par hasard, et meublant la chaussée, les trottoirs, les balcons des clubs et du Grand Hôtel, les tables de café et les voilures de l’a- venue de l’Opéra. Enfin, le long du ministère des affaires étrangères, dans des espaces spé- ciaux, on nous a ménagé tout un prolongement de la France, un village de chacune de nos colonies, avec leurs types d’indigènes ; les habi- tations et les animaux, la flore, la faune du pays, les monuments les plus curieux. Voilà le tableau dans son ensemble ! Si c’est le soir que vous venez le contempler du haut du portique où nous sommes placé, tout éclate, tout flamboie sous la voûte du ciel, c’est la fête de l’électricité. Tous les systèmes modernes de lampes à air ou à incandescence sont là en pleine activité; et trois cent mille becs carcels font de la nuit le jour, dépassant en intensité deux fois la puissance de l’éclairage municipal au gaz de toute la ville. Si c’est le jour, le ciel est clément, un air transparent et léger enveloppe ce prodigieux panorama, et un gai rayon du soleil de France, le soleil sans morsure, doux comme l’espérance, salue les pavillons de toutes les nations qui flottent au vent. Charles Yriarte. LA. PREMIÈRE EXPOSITION A PARIS EN 1708 I Le 9 fructidor de l’an VI (1798), le ministre de l’intérieur, qui avait dans scs attributions les arts et les manufactures (le ministère du commerce n’était pas encore créé, et encore moins celui du commerce et de l’industrie), adressait aux autorités départementales une circulaire pour leur annoncer que le gouvernement d’alors, qui était Je Directoire, avait formé le projet d’offrir au public un spec- tacle d’un genre nouveau, à savoir celui d’une exposition des produits de l’indus- trie française. Il faut remarquer cette expression : un spectacle; car c’était bien ainsi que le gouvernement l’entendait ; il comptait donner une fête, une fête de plus, et cette fête devait se greffer sur celle qui se célébrait tous les ans pour la fondation de la République, le 1er vendémiaire (22 septembre); elle devait avoir pour durée les cinq jours complémentaires qui fermaient, comme on sait, l’année répu- blicaine, tandis que le 1er vendémiaire inaugurait la nouvelle année. Fidèle à la tradition, et pour marcher sur les traces de ses prédécesseurs, le Directoire ne laissait échapper aucune occasion d’appeler, d’attirer le peuple au Champ de Mars et de lui offrir des jeux et des spectacles aussi variés que pos- sible. Pour le seconder dans cette voie, il avai l trouvé en la personne de son ministre de l’intérieur, François de Neufchâteau, unauxiliaire précieux. Aux fêtes déjà éta- blies, fête du 14juillet, fête du 10août,fète de la Liberté, etc., il en avait été ajouté de nouvelles, dont la plus récente était une cérémonie d’un caractère assez ori- ginal, imaginée cette année même (an VI) et qui était destinée, sous le nom de F'ête de la souveraineté du peuple, à rappeler aux électeurs la haute impor- tance de leurs droits politiques. Mais c’était surtout à la fête du 1er ven- démiaire, à celle qui devait rappeler rétablissement du nouveau régime, que le Directoire cherchait à donner plus d’éclat et plus d’attrait en y introduisant des éléments nouveaux. Ce qui l’avait mis en goût, c’était la fête organisée dans le courant de l’année pour célébrer l’entrée triomphale des monuments d’arts et de sciences conquis par l’armée française pendant la glorieuse ' campagne qu’avait terminée le traité de Campo-Formio. Après le succès éclatant de cette fête. la célébration de celle du 1er vendémiaire eût été bien pâle si le Directoire n’avait trouvé moyen d’en rehausser l’éclat pai quelque chose d’inusité, et comme, en ces occasions, c’était François de Neuf- château qui le tirait d’embarras, comme c’était également lui qui avait réglé tous les détails de la fête célébrée antérieure- ment pour les funérailles de Hoche, ce fut encore à François de Neufchâteau que le gouvernement s’adressa dans cette circonstance. Le ministre, nous le savons, tint con- seil. Différentes propositions lurent émi- ses. Il y en eut un qui fut d’avis qu’on organisât une fête villageoise, une foire reproduisant sur une grande échelle ces fêtes de village « qui amènent, disait-il, beaucoup de gaieté » ; un autre opina pour qu’aux divertissements habituels on joignit une exposition des œuvres de la peinture, de la sculpture et de la gravure. Cette idée d’exposition frappa l’esprit do François de Neufchâteau, qui enleva tous les suffrages en proposant une exposition des produits de l’industrie française, laquelle devait être, dans l’opinion de ceux qui l’approuvèrent, le moyen d’at- traction, la nouveauté, la surprise de la fête prochaine du 1er vendémiaire. II Le Directoire ne considéra d’abord cette exposition que comme une fête superposée à une autre; mais François de Neufchâteau, qui, bien qu’ayant com- mencé par la poésie, n’en avait pas moins l’esprit pratique, François de Neufchâ- teau, disons-nous, y attachait une portée beaucoup plus grande. II insistait pour que le gouvernement encourageât de tout son pouvoir les arts utiles qui contribuent à la prospérité de la nation, « ces arts, disait-il dans la circulaire dont nous avons parlé plus haut, qui nourrissent l’homme, qui fournissent à tous ses besoins, et qui ajoutent à ses facultés naturelles par l’invention et l’emploi des machines », ces arts « qui sont à la fois le lien de la société, Famé de l’agriculture et du commerce, la source de la plus féconde de nos jouissances et de nos richesses ». Ces arts, il est vrai, n’avaient pu encore se développer ni prendre tout leur essor à cause des entraves sans nombre qui s’étaient opposées à leurs progrès ; mais la liberté, ajoutait François de Neufchâ- teau, la liberté les vengerait de ce long et injuste oubli. La France, grâce au gé- nie de scs artistes, grâce aux conquêtes de scs guerriers (allusion aux objets d’art rapportés de l ltalic), était deve- nue l’asile des Beaux-Arts; scs musées