L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
L’EXPOSITION D’HORTICULTURE
AU TROCADÉRO
C’est la première fois que l’exposition
<1 horticulture a conquis son autonomie.
Jadis disséminée un peu partout, dans les
jardins, le long des bâtiments, elle servait
à l'ornementation générale; les plantes,
les arbres et les fleurs n’avaient pas une
place fixe sur le territoire du Champ de
Mars. Si l’on voit encore dans noire
grande Exposition, de-ci do-là, quelques
splendides parterres, de magnifiques mas-
sifs de rhododendrons et autres plantes
décoratives, ils no sont que des acces-
soires. L'Horticulture, c’est le jardin du
Trocadéro. On craignait au début qu’elle
y fût noyée dans l’espace; or, l’espace a
fait défaut au dernier moment ; la Belgique
avait demandé 2,000 mètres, elle a dû se
contenter de 100 mètres. Son envoi est
très intéressant, moins cependant quecelui
de sa voisine la Hollande, dont les coni-
fères sont hors ligne.
Quant à l’exposition française, elle est
splendide et nous ne saurions trop la
recommander à l’attention du visiteur.
La France possède le climat le plus favo-
rable à la culture îles fleurs et des ar-
bustes. Elle en exporte des quantités
considérables. — Nos rosiéristes expé-
dient leurs quenouilles jusque dans l’Amé-
rique du Sud; nos types de roses se
comptent par plusieurs milliers, et, tous
les ans, on en crée de nouveaux. En
bouquets et pour la décoration des appar-
tements, nous consommons annuellement
pour une cinquantaine de millions de
plantes et fleurs diverses. Dans Paris, les
boutiques do fleuristes sont presque aussi
nombreuses que les caféset les marchands
de liquide; c’est une rage, un délire. La
mode est aux fleurs et nous nous en féli-
citons.
Est-ce à ce besoin nouveau, très encou-
ragé par les femmes, que l liorlicullurc
doit sa grande conquête d'une exposition
spéciale et séparée? Nous le croyons et
nous en remercions la plus belle moitié
du genre, humain.
C’est à M . Hardy, le célèbre directeur de
l’Ecole de Versailles, et à M. le comte Ho-
race de Choiseul, un amateur do première
lorce, que revient la gloire d’avoir su tirer
aussi bon parti de noire grande industrie
floralo et horticole. Plusieurs exposants,
horticulteurs distingués, MM. Dcfrcsne
et Croux entre autres, ont apporté leur
concours empressé. Ils ont envoyé l’un
et l’an ire des conifères de toute beauté.
Les sommes dépensées par M.V1. Defresne
et Croux pour que la France soit digne-
ment représentée s’élèvent à des chiffres
inusités. On parle de 70,000 francs, mais
aussi quels résultats! Auquel des deux le
jury décornera-t-il la pomme? Nous ne
pouvons le prévoir. Si nous avions voix
au chapitre, nous les placerions ex œquo
en tète de tous les horticulteurs du
monde.
L’Exposition des fleurs présentera celte
particularité que le visiteur pourra se
promener sans cosse dans le Trocadéro
avec la certitude d’y rencontrer toujours
à voir.
Les concours, en effet, se succéderont
avec les saisons des fleurs. Il y en aura
onze dans lesquels on verra défiler par
groupes de 15 à 100 exemplaires les
plantes pouvant servir à Forncmentation
des jardins en plein air sous le climat de
Paris : dos agaves, dos amaryllidées, des
azalées, dos bégonias, des calcéolaires,
des chrysanthèmes, des clématites, dos
dahlias, des fougères, des fuchsias, des
grenadiers, des héliotropes, des iris,
des kamias, des liliacées, des magnolias,
des mahonias, des myrtes, dos œillets, des
orangers, dos orchidées, des pélargo-
niums, des pensées, dos pétunias, des
pivoines, des rosiers, des tulipes, des ver-
veines, des yuccas, des zinnias. Nous en
passons, car il y a 87 espèces indiquées
sur le programme, sans compter les arbres
fruitiers, les plantes de serre, etc., etc.
Mais ce n’est pas tout, six cents mètres
carrés de tonte permettront d’exposer à
l’abri du soleil, de la pluie et du vent des
collections immenses et sans cosse renou-
velées de fleurs coupées. C’est un coin
réservé aux femmes. Comme beaucoup
d’entre elles voudront emporter quelque
gracieux souvenir de l’Exposition, elles
trouveront, —c’est une idée qui appartient
à AI. Horace de Choiseul, — elles trouve-
ront avant de quitter le Trocadéro, au
pied du pont d’Iéna, un vaste salon en
plein air où l’on pourra acheter des fleurs
coupées. Ce salon contient en outre un
vaste plan mural du parc où sont indiqués
et numérotés les emplacements de chaque
exposant et le détail de son exposition.
Tout le monde ne sait pas distinguer à
première vue les plantes qui composent
la place de Paris et de ses environs, et
chacun sera bien aise de se renseigner
exactement sur le nom et les proprié-
taires de celles remarquées quelques ins-
tants auparavant.
En somme, c’est un spectacle qui ne
sera jamais le même puisqu’il changera
tous les quinze jours.
La grande curiosité du parc du Troca-
déro sera la collection japonaise.
Les Japonais ont éprouvé des malheurs
clans l’expédition de leurs arbres. Mau-
vais emballeurs, paraît-il, les jardiniers
du Japon n’avaient pas pris des précau-
tions suffisantes contre une traversée do
quarante jours, et leurs envois sont arrivés
en grande partie avariés. Néanmoins, ce
qui reste est très intéressant et assez con-
sidérable encore. Nous recommandons
tout spécialement des oignons de lis d'une
grosseur invraisemblable. S’ils fleurissent
on leur temps, nous verrons les plus beaux
échantillons de lis du monde entier.
A coté des fleurs et des plantes exoti-
ques dont l'épanouissement complet est
encore un problème que résoudra, en bien
ou en mal, la température des six mois
de l’Exposition, on peut d'ores et déjà
admirer une collection étonnante d’arbres
japonais.
Les horticulteurs européens no sont
pas bien d’accord sur la direction donnée
à ces arbres par les jardiniers japonais.
En effet, on prétend d’un côte que ces
arbres minuscules, — ils ont presque tous
deux pieds de liant, — sont le produit
d'un art singulier cultivé spécialement
au Japon : l’art de rabougrir la nature.
Par des soins savamment calculés, le jar-
dinier japonais parviendrait à maintenir
dans des proportions lilliputiennes des
essences colossales d’ordinaire. Dans une
étagère en forme do rochers, on peut voir
au Trocadéro six arbres vigoureux, bien
portants, constitués de telle façon qu ils
ont pu supporter sans dommages celle
fatale traversée de quarante jours dont
nous parlions tout à l’heure. Or, ces
arbres appartiennent à des espèces que
nous connaissons bien en France et qui
atteignent habituellement des hauteurs
de trente à quarante pieds et parfois da-
vantage. Les échantillons apportes au
Trocadéro ont tous de 45 à 65 centi-
mètres.
Par contre, quelques horticulteurs
affirment que ces produits-là sont très
communs au Japon et qu’il n’est besoin
d’aucun artifice pour les maintenir dans
la taille où nous les admirons.
Nous ne nous chargeons pas, bien en-
tendu, de dire où est la vérité; mais nous
ne craignons pas de prédire que les
arbres en question seront très regardés.
Les plantes du Japon méritaient d’ail-
leurs qu’on leur rendit de très grands
honneurs dans une exposition d’horti-
culture, puisqu’elles sont entrées dans la
mode française, comme tout ce qui vient
de ce pays lointain.
Jules Richard.
LES PLANS DE PARIS
a l’exposition de la ville de paris
On a réuni d’abord en atlas les anciens plans
de Paris, au nombre de plus de trente; plan.de
la cité gauloise, plan de Lutèce, plan sous le
règne de Philippe-Auguste, plan sous le règne