L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
SÖ
•H
de Philippe le Bel, plan au commencement du
règne de Charles V, plan archéologique xine et
xviie siècles ; plan de Munster, plan de G. Braun,
plan dit de Tapisserie, plan de Gaignières, plan
dit de Bâle, plan dit de Saint-Victor, plan de
Belleforest, plan de François Quesnel, plan de
Vassalien, plan de Mathieu Brériot, plan de
Melchior Tavernier, plan des Golonnelles, plan
de G. Boisseau, plan de Goncboust, plan de
Bullet-Blondel, plan de Jouvin de Rochefort,
plan de Nicolas de Fer, plan de B. Jaillot, plan
de Lacaille, plan de l’abbé de la Grive, plan
Rousse), plan de Turgot, plan de Vaugondy,
plan de Deharme, plan de Jaillot et plan de Ver-
niquet. .
Dans ces divers plans, le vieuxParis se montre
à travers les âges avec ses agrandissements suc-
cessifs. Cet atlas est un véritable monument
historique.
M. le géomètre en chef a fait ensuite repro-
duire le plan de Parts en 1789 à l'échelle de
l/3000eet le plan de Paris en 1889 à la môme
échelle; ce dernier comprenant les bois de Bou-
logne et de Vincennes et indiquant les divisions
administratives.
Un autre plan de Paris, toujours à l’échelle
de 1/5000°, indiquera les percements effectués
depuis 1871 (avenue de l’Opéra, boulevard
Saint-Germain, rues du Louvre, Monge, Caulain-
court, avenues de la République, Ledru-Rollin,
Parmentier, Niel et Mac-Mahon, etc.), ainsi que
les édifices publics élevés depuis cette époque.
Il y aura aussi un atlas comprenant les plans
de Paris par arrondissements, avec les numéros
des maisons aux angles des voies.
Un plan spécial indiquera les percements pro-
jetés, ainsi que les divisions administratives.
Sur un plan à l’échelle de I/IOOOO seront
indiqués les squares et parcs municipaux, les
mairies, les établissements scolaires et univer-
sitaires, les édifices des divers cultes, les édifices
départementaux, les halles et marchés, les
abattoirs, les entrepôts, les théâtres et les fon-
taines monumentales.
Les bois de Boulogne et de Vincennes auront
leurs plans spéciaux.
Enfin, pour terminer cette partie de l’Exposi-
tion de la Ville, mentionnons un atlas de la
triangulation de la capitale.
IA FONTAINE MONUMENTALE
M. Coutan, l’auteur si justement accla-
mé de la fontaine monumentale qui se
trouve au Champ de Mars, devant le
dôme central, est certainement un amou-
reux de l’art contemporain. Bien qu’il
n’ait pas encore osé briser tous les vieux
moules, le sentiment aussi bien que
l’exécution de celle œuvre magistrale
sont absolument modernes.
Assise dans son original bateau dont
la Liberté tient le gouvernail et où chante
à la proue le coq gaulois, la République
vole triomphalement sur les flots, accla-
mée par le progrès, la science, l’art. Des
triions joufflus et d’affriolantes naïades
accompagnent en gambadant l’apothéo-
tique cortège.
L’essentiel, dans une œuvre de ce
genre, est que la silhouette soit mouve-
mentée, que l’ensemble soit décoratif, que
les figures soient bien vivantes et que les
détails ne soient pas écrasés par l’archi-
tecture qui lui sert de cadre. Eh bien!
l’œuvre de M. Coutan possède toutes ces
qualités; de sorte que cette fontaine, qui
est un excellent morceau de sculpture,
sera un des joyaux de FExposition.
Notre gravure la reproduit on plein
jour. Malgré les difficultés inouïes que ce
travail présente, nous espérons pouvoir
bientôt montrer à nos lecteurs cette même
fontaine la nuit, au moment où les gerbes
d’eau sont teintées de reflets lumineux
d’un effet réellement magique.
Frantz Jourdain.
1889
CHANT SÉCULAIRE
Le jury constitué sous la présidence de Théo-
dore de Banville, par le Ministre du Commerce
et de l’industrie, pour le choix à faire parmi les
pièces de vers présentées au concours du « chant
séculaire » destiné à être mis en musique, a
décernélapremièremédailleàM. Gabriel Vicaire,
l’auteur du poème que nous avons le plaisir de
donner à nos lecteurs.
CHŒUR UES PEUPLES.
Dans la forêt du vieux monde,
Marchant, peinant sans repos.
Priant sans qu'on nous réponde.
Nous allons, mornes troupeaux.
Du même pas implacable
L'heure vient, l’heure s’enfuit ;
Le même poids nous accable,
C’est toujours la sombre nuit.
Interroge encor l’espace.
Guetteur, du haut de la tour,
Que te dit le vent qui passe?
Quand donc paraîtra le jour?
LE GUETTEUR.
Les ailes de la nuit couvrent le monde immense.
Seuls, de leur vol épais éveillant le silence.
Les noirs esprits planent sur moi !
LA HAINE.
Peuples, tremblez! J’ai pour apôtres,
La mort et l’effroi.
Sans même savoir pourquoi,
Ruez-vous les uns sur les autres.
l’ioxorance.
Peuples, reconnaissez ma loi,
J’ai soufflé sur vos yeux et scellé votre bouche.
LA TÏBANNIE.
Mords ton frein, esclave farouche.
Sous mes pieds orgueilleux je te sens désarmé.
LE DÉSESPOIR.
Au tombeau, pour toujours, Lazare est enfermé.
CHOEUR DES PEUPLES.
J’interroge l’étendue :
Partout la nuit saiïs amour!
O sentinelle perdue.
Vois-tu poindre enfin le jour?
LE GUETTEUR.
Frères, debout; levez la tète,
Voyez, voyez, le Ciel blanchit;
Le coq a chanté, l’air fraîchit.
Entendez-vous ces cris de fête?
C’est le jour, c'est le jour. Nous sommes délivrés.
Chaînes, tombez; croulez, prisons. L’aube est venue.
Mes yeux mouillés de pleurs Font reconnue.
Hauts les cœurs, haut le front, peuples régénérés ;
Voyez sourire dans la nue
Cette vierge aux cheveux dorés.
LA FRANCE.
(Stances)
O vous tous qui pleurez, je suis la douce FratlCØ.
J’ai, de sou lourd sommeil, éveillé le Destin.
Je romps l’antique loi, j’apporte l’espérance;
A mon front resplendit l'étoile du Matin.
De la nuit du passé, comme la fraîche aurore.
Dans l’azur glorieux je m’envole en riant,
Levez-vous et chantez, vous qui donnez encore;
Voyez l’ombre s’enfuir et flamber 1 Orient.
J’ai, comme le printemps, les mains pleines de roses.
Je dis, comme l’Amour, le mot qui rajeunit.
Ouvrez-vous, tristes cœui’s, à la beauté des choses;
Oiseaux battus du vent, faites un nouveau nid.
J’ai vaincu la discorde et j’ai tué la haine.
Laboureurs, dans la paix creusez votre sillon.
Peuples, embrassez-vous, j’ai brisé votre chaîne.
Envolez-vous, esprits, comme le papillon.
Lazare, lève-toi, lève-toi. Les ténèbres
Tressaillent d’épouvante aux lueurs du flambeau.
Déchire d’un seul coup tes vêtements funèbres :
Soulève, libre et fier, la pierre du tombeau.
Je suis le clair soleil qui dissipe le rêve,
L’aube de délivrance et le jour enchanté.
Regarde en plein azur l’avenir qui se lève,
Marche dans la justice et dans la vérité.
LE PAYSAN.
O jour de fête et d’allégresse,
Doux présage qui m’a souri !
Au vent léger qui me caresse,
Mon petit champ a refleuri.
Allez, mes grands bœufs. Plus d’entrave.
Notre misère va finir.
Le paysan n’est plus esclave,
Il sème en chantant l’avenir.
LE SOLDAT.
O mère patrie, féconde,
Combien tes fils t’aimeront mieux.
Toi qui brises les fers du monde,
Avec un éclair de tes yeux !
Veux-tu mon sang, veux-tu ma vie?
A l’ennemi faut-il courir?
Mon sort sera digne d’envie
Si tu me regardes mourir.
LA FRANCE.
Depuis l’heure sublime où l’immortelle aurore
Illumina le genre humain,
Un siècle a fait sa tâche et je reviens encore.
Peuples, vous prendre par la main.
CHOEUR DES FRANÇAIS.
Peuples, nous vous tendons la main.
LA FRANCE.
Ma voix, comme jadis, domine la tempête.
Parmi l’azur, l’or et les fleurs,
Les nations gaiement agitent, sur ma tête,
Leurs drapeaux aux mille couleurs.
CHŒUR DBS FRANÇAIS.
Marions gaiement nos couleurs.
LA FRANCE.
J’ouvre à tous les vaillants l’arène pacifique.
Assez de larmes, plus de sang!
Frères, bâtissez-nous un monde magnifique
Dans l’avenir resplendissant.
CHŒUR DES FKANÇAIS.
Salut, monde resplendissant!
CHŒUR GÉNÉRAL.
Douce France, ô libératrice.
Que ton nom soit partout chanté.
Qu'il jamais ta beauté fleurisse
Au soleil de la Liberté !
Gabriel Vicaire.
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LA FONTAINE LUMINEUSE
DE
L’EXPOSITION UNIVERSELLE
Nous reproduisons et nous décrivons
d’autre part la fontaine érigée par le sculp-
teur Coutan entre la Tour Eiffel et le dôme
central, dans le parc de l’Exposition uni-
verselle. Notre gravure représente la fon-