L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
taine au repos; elle donne ainsi une idée
de l’œuvre du statuaire, niais ce qu’elle ne
saurait rendre, c’est son aspect lorsque I tons les sens : magnifique dans la journée,
trois cents gerbes d’eau en jaillissent dans | le spectacle devient, le soir, absolument
La manœuvre des glaces colorées
dans les sous-sols de la fontaine.
Fig. 1. —
prodigieux : éclairés intérieurement, ces
trois cents jets d’eau deviennent incandes-
cents; ils se projettent en gerbes de feu. re-
tombent en une pluie d’étincelles, puis brus-
quement le décor change : de jaune d’or,
il devient rouge, vert ou bleu, puis ces
diverses teintes se transforment, se fondent
les unes dans les autres, allant du rubis et
de l’émeraude aux nuances opalines les plus
délicates; c’est féerique, et la fontaine lu-
mineuse sera un des enchantements inou-
bliables de l’Exposition.
Peut-être essayerons-nous quelque jour,
en appelant à notre secours toutes les res-
sources delà polychromie moderne, de ren-
dre l’impression de ces tableaux indescrip-
tibles; en attendant, nous allons expliquer
par quels moyens, fort simples du reste,
s’obtiennent ces effets prestigieux.
Comme presque toujours, nous trouvons
ici l’application ingénieuse d’un principe
decouvert depuis longtemps. C’est, en effet,
dès 1841, qu’un physicien suisse, Colladon,
imaginait la fontaine lumineuse représentée
par la figure ci-contre.
A est un vase dont les parois opposées
sont percées de deux ouvertures : l’une par
où s’écoule le liquide, l’autre où se loge un
verre grossissant. Si l’on approche une
lampe de celui-ci, les rayons lumineux,
rendus convergents par la lentille, sont
absorbés par le liquide et y restent eiyj|ri-
sonnés, illuminant non seulement la veine
principale, mais jusqu’à ses moindres gout-
telettes, qui se transformenten autant d’étin-
celles. Notre figure montre la marche du
rayon lumineux a b ainsi absorbé, qui, au
lieu de sortir du vase suivant la ligne c o,
comme si celui-ci était vide, est successi-
vement réfléchi suivant les lignes o p, p q,
q r, etc., d’où le nom de réflexion totale,
donné au phénomène.
Nous venons de supposer le jet liquide
projeté horizontalement; s’il est vertical,
l’expérience réussit tout aussi bien; il suffit
de placer le foyer lumineux sous l’ajutage,
de manière à projeter les rayons verticale-
ment aussi, et d’interposer une lame de
verre entre le jet et le foyer; enfin, si au-
dessous de la lame de verre incolore on en
lait glisser une seconde, colorée en rouge
ou en bleu, le jet d’eau se teintera de rouge,
de bleu, ou de violet si les verres rouges sont
superposés.
Remplaçons maintenant la lampe à huile
de Colladon par un puissant foyer électrique
renfermé dansunprojecteurM, et nous pour-
ri«. 3. — A, A, bassin. — a, b, glace isolant l’appa-
reil lumineux du jet d’eau. — m, n, tuyau d’arrivée
de l’eau. (Un écran, masqué par des touffes de roseaux,
cache l’appareil lumineux au spectateur.)
rons éclairer non plus seulement un filet
d’eau, comme dans une expérience de labora-