L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
119
de signaler d’intéressantes auditions pour les-
quelles un local moins vaste est nécessaire et
auxquelles on assistera dans la petite « salle,
des Congrès » au Trocadéro.
Nous citerons d’abord celles de la « Société
de musique de chambre pour instruments à
vent » dirigée par M. Taffanel, association de
quelques merveilleux artistes telle qu'il n’en
existe point de comparable et qui est appelée
à faire l’admiration des étrangers : ses trois
séances sont fixées aux 25, 28 juin et 2 juillet.
La « Société des Compositeurs » donnera
deux concerts dans le même local ; enfin
M. Delsart y organise aussi, pour la fin de mai,
deux séances de musique de chambre ancienne
et moderne, dans lesquels seront entendus d’an-
ciens instruments, entre autres le clavecin, que
M. Diémer a ressuscité avec une si parfaite habi-
leté.
Terminons en signalant, pour le jeudi 4 juil-
let, les concours internationaux et auditions de
musiques pittoresques, comprenant les instru-
ments caractéristiques, tels que le tambourin,
le galoubet, le biniou, la cornemuse, la vielle,
la mandoline, la guitare, etc. Ce concours doit,
parait-il, amener à Paris des instrumentistes de
première force et sera certainement des plus
curieux.
Chaules Darcouhs.
LES CHIFFRES DE L’EXPOSITION
Le Palais des Beaux-Arts et des Arts
libéraux, los vestibules Rapp et Desaix,
le bâtiment des Expositions diverses et le
Palais des Machines couvrent une surface
totale de 219,200 mètres carrés. A l’Ex-
position de 1867 il n’y avait que 153,000
mètres carrés couverts au Champ de
Mars.
La surface totale mise à la disposition
des différentes sections étrangères est
supérieure à cello qu’elles occupaient en
1878. Elle est de 88,000 mètres carrés
dans l’enceinte môme des divers palais et,
pour satisfaire aux demandes, il a fallu
autoriser la construction de nombreux
palais spéciaux. L’Exposition des États-
Unis, entre autres, occupe à elle seule
une surface do plus de 8,000 mètres
carrés.
Rappelons encore ce que tout le monde
sait déjà, que la Tour Eiffel a 300 mètres
de haut, 100 mètres de côté à la base, et
que l’espace compris entre ses - quatre
piliers est exactement d’un hectare. Le
dômecentral a 60 mètres do hauteur ; ilest
relié par une galerie de 30 mètres de
largeur au Palais des Machines; celui-ci,
avec ses galeries annexes, a 420 mètres
de longueur, 145 mètres de largeur et
4a mètres de hauteur au sommet.
Le Palais des Beaux-Arts et celui dos
Arts libéraux ont chacun 230 mètres do
longueur sur 80 mètres de largeur. La
coupole qui s'élève au milieu de chacun
d’eux est élevée de 54 mètres.
Le volume total des terrassements exé-
cutes pour niveler le Champ de Mars et
faire les jardins a été de plus de 200,000
mètres cubes.
La longueur des galeries souterraines
est de 700 mètres. La longueur totale
dos égouts est de 3,500 mètres; celle de
la canalisation du gaz, de 3,000 mètres,
et celle des conduites d’eau de près de
15 kilomètres.
A l’Exposition de 1855, la première où
il lut donné de voir des machines en
mouvement, la force motrice était de 350
chevaux ; à l’Exposition de 1867, elle était
do 635 chevaux; à l’Exposition de 1878,
de 2,500 chevaux; àl’Expositionde 1889,
elle s’élève environ à 5,500 chevaux. Les
générateurs à vapeur qui la fournissent
aux machines occupent une surface totale
do 1,600 mètres carrés; ils doivent éva-
porer 49,600 litres d’eau à l’heure au
minimum.
Enfin l’éclairage électrique, qui cons-
titue la nouveauté de l’Exposition de
1889, puisque l'électricité industrielle
existait à peine en 1878, comprend
1.150 lampes à arc et 10,000 lampes à
incandescence représentant, en tout, plus
de 180.000 becs carcels. Cet éclairage
est réparti entre le Palais dos Machines,
le dôme central et la galerie qui y fait
suite, les terrasses des Expositions diver-
ses, celles des Palais des Beaux-Arts et
des Arts libéraux el le parc; mais ce
(lui constitue un des spectacles les plus
merveilleux de l’Exposition, ce sont les
fontaines lumineuses, entre autres celle
qui représente la France éclairant le
monde. De puissants foyers électriques,
placés au-dessous des bassins, éclairent
intérieurement les gerbes d’eau jaillis-
santes, et celles-ci, rendues lumineuses
par les rayons colorés et rélléchis par un
système de miroirs, retombant en cas-
cades d’or, d’émeraudes el de rubis.
C’est un spectacle vraiment féerique et
une des grandes attractions de l’Exposi-
tion.
L’HABITATION HUMAINE
HISTOIRE DE LA MAISON
A TRAVERS LES SIÈCLES
(Suite.)
111
l’habitation dans l’antiquité classique
Tous ceux qui ont étudié l’art antique sont
unanimement d’avis que la première place ap-
partient à la Grèce et que les artistes de ce
pays ont seuls atteint, dans l’ancien monde, la
perfection de formes qui donne à. l’intelligence
la sensation et l’émotion du beau. Et pourtant,
l’art grec n’est point un art isolé, ne devant
rien aux civilisations antérieures. Il se rattache
au contraire par un lien visible à l’art oriental,
ou, pour parler plus exactement, il n'est, qu’un
anneau de cette longue chaîne qui, partant de
la vallée du Nil, ne touche la Grèce et J Italie
qu’api ès les vallées du Tigre et de l’Euphrate,
le plateau de l’Iran et les plaines de l'Asie Mi-
neure. Avant d’étudier l’habitation des Grecs,
il importait donc d’étudier celles des peuples
de l’ancien Orient.
L’Égypte est l’aïeule des nations classiques;
c’est par elle que nous commencerons. La mai-
son y était généralement luxueuse, tout parti-
culier cherchant, dans la mesure de ses res-
sources, à avoir une habitation qui se rappro-
chât autant que possible par son aménagement
et ses agréments du palais même des Pharaons.
Comme la plupart des villes étaient construites
non loin du Nil, on avait jugé prudent de les
rehausser artificiellement au-dessus du niveau
des crues annuelles. Sur l’emplacement du
quartier que l’on voulait bâtir, on commençait
par élever des murs épais en brique crue, qui
se croisaient en forme de damier. On remplissait
les intervalles avec de la pierre, et c’est sur
cette base que l’on disposait les fondations de
l’édifice. Généralement, les maisons étaient
basses (un rez-de-chaussée, un premier étage et
une terrasse couverte); elles s’élevaient entre
cour et jardin. La terrasse était parfois garan-
tie du soleil au moyen d’un toit léger, soutenu
par des colonnettes de bois et peint de couleurs
brillantes. Les architectes employaient comme
matériaux des pierres ou des briques crues
d’un pied de long sur un demi-pied de large.
Les murs étaient revêtus de stucs, peints ou
ornés de scènes religieuses et domestiques. Des
entrelacs, méandres et ornements de toute es-
pèce ornaient les plafonds, tandis que sur le
plancher étaient étendues des nattes tressées en
jonc de couleur.
Les terrasses avaient l’avantage de fournir
aux habitants un lieu commode de rendez-vous
tant pour s’y reposer le soir que pour y dor-
mir en certaines saisons. Elles achevaient de
donner à l’édifice égyptien cet aspect, trapu et
ramassé qui le caractérise. La vallée du Nil
n’est pas accidentée; elle est comme une vaste
plaine coupée de canaux qui se développe à
l’infini entre la plaine et le désert. Or. la na-
ture exerçant sur l’art une influence nécessaire,
l’édifice égyptien devait, en principe, s’étendre
beaucoup plus en longueur qu’en hauteur, il a
la forme d’un vaste trapèze. Celle observation,
générale pour les grands monuments, subit
(jiielques exceptions pour l’habitation privée,
où la fantaisie et les nécessités domestiques
parlent toujours plus fort que l’art.
Comme artistes, les Assyriens et les Chal-
déens sont évidemment inférieurs aux Égyp-
tiens, mais les uns et les autres ont leur part
d influence. Certains motifs d ornementation
que l’on retrouve plus lard en Europe sont, à
n’en pas douter, d’origine mésopotamienne,
tandis que l’Égypte se reconnaît dans la sta-
tuaire, dans la représentation du corps humain.
Lorsqu on étudie l’histoire de l’ancienne Asie,
il n’est pas de peuple plus intéressant à étudier
que le peuple assyrien. Ces monarques nini-
vites, toujours en lutte, toujours assoiffés de
sang et de carnage, sont bien les spécimens les
plus typiques de ce que peut produire de sau-
vage et de barbare une civilisation exclusive-
ment guerrière. Dans un bas-relief qui, malgré
les injures du temps, est parvenu jusqu’à nous,
on voit un roi d’Assyrie assis dans un bosquet