ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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120 L’EXPOSITION DE PARIS à côté de la reine. Sur une table, des mets et des coupes, en haut, dans le feuillage, la tête salée et préparée du monarque vaincu par les troupes assyriennes ! Ce trait, tout répugnant qu’il est, est significatif. Les Assyriens vécurent de la guerre : le jour où ils cessèrent de com- battre, c’en fut fini de leur puissance. Un pareil peuple, on le conçoit, ne songeait guère aux tranquilles jouissances de l’art, et ce n’est pas sur les bords du Tigre que l’on doit chercher les restes grandioses d’une civilisation vraiment artistique. La reconstitution de la maison assyrienne n’est pas saps présenter des difficultés. Les Chaldéo-Assyriens, n’ayant pas à leur disposition la pierre comme en Égypte, construisaient leurs demeures en argile, en bri- ques crues ou cuites, c’est-à-dire qu’elles étaient incapables de résister aux intempéries. Aussi lés ruines du bord du Tigre et de l’Euphrate sont-elles absolument informes. La maison chaldéo-assyrienne a l’aspect d’un coffre aux faces horizontales ou verticales ; la disposition en talus ne s’y rencontre pas. Les murs en briques sont recouverts de briques cuites au four, soi- gneusement jointes et souvent émaillées. Ils sont très épais, pour intercepter les rayons solaires, extrêmement chauds dans ce pays, et souvent cette épaisseur même obligeait l’archi- tecte à éclairer l’édifice par Je plafond. La fenê- tre fut donc presque inconnue en Assyrie. Un petit peuple établi en Syrie, les Phéniciens, que l’on a justement appelés les Anglais de l’an- cien monde, trafiquaient aussi bien avec l’As- syrie qu’avec l’Égypte. Ils subirent donc l’in- fluence artistique de ces deux pays et ils la propagèrent, avec leurs marchandises, dans tout Je bassin de la Méditerranée. Les villes de la Phénicie étaient entourées de fortes murailles destinées à les protéger contre l’ennemi. Comme elles étaient très peuplées, les maisons avaient une assez grande hauteur, afin de pouvoir loger toute la population, et les rues, très étroites, mé- nageaient un espace très restreint. Les riches négociants avaient hors des murs des maisons de campagne où le terrain ne manquant pas La. Fontaine monumentale de Coutan : Vue de profil. — (D’après la photographie de M. E. Daudin.) comme en ville, ils pouvaient se livrer à 1 aise à leurs caprices les plus ruineux. Les maisons étaient pourvues de terrasses bétonnées, d’où l’eau descendait dans les citernes particulières, car le manque d’eau courante nécessitait la conservation de l’eau de pluie. Elles avaient des cours intérieures entourées de portiques, et, aux étages supérieurs des galeries en bois cou- vertes, en forme de loggia. Le type représenté par M. Garnier se distingue particulièrement par la place importante accordée au bois dans la construction et l’ornementation. La décora- tion ne manque ni d’élégance ni de légèreté. Une sorte de berceau carré surmonte l’angle gauche de i’édifice, dont l’ornementation est très soignée. M. Garnier a tenu à nous donner une resti- tution de la maison hébraïque. Nous n’avons pas à le regretter, mais n’aurait-il pas été plus intéressant de sacrifier l’architecture hébraïque et de consacrer un édifice à cet architecture perse que les fouilles de M. et Mme Dieulafoy ont fait connaître au public français? Simple remarque, qui ne veut être aucunement déso- bligeante. La maison Israélite, faite de briques crues, avait un plafond en poutres de palmier ou de sycomore, que recouvrait une couche de terre battue. « Murs et toits, disent MM. Perrot et Chipiez, devaient être épais, pour que la tem- pérature de l’intérieur se ressentît moins des variations du dehors. Ce n’est pas tout à fait la maison du fellah syrien d’aujourd’hui; la demeure de celui-ci est souvent surmontée d’une coupole qui lui donne plus dë hauteur et de solidité. « Chez les Hébreux, toutes les habitations, comme beaucoup encore de celles qu’on ren- contre dans les villages syriens, se termi- naient par une terrasse sur laquelle on passait la nuit dans certaines saisons; aussi, les lois religieuses, qui prennent souvent le caractère de ce que nous appelons des règlements de police, avaient-elles recommandé d’entourer cette ter- rasse d’un parapet pour que les dormeurs et les enfants ne risquassent pas de rouler à terre. La plupart des maisons n’avaient qu’un rez-de- chaussée; pourtant certaines maisons, certaines fenêtres, sans doute surtout celles de l’apparte- ment des femmes, étaient munies de treillis analogues à ceux des moucharabiés de la maison arabe contemporaine. » Ajoutons que la maison hébraïque emprunte au type égyptien sa forme générale, massive et carrée, mais sans faire usage des colonnes, qui dans les monu- ments anciens de l’Égypte, jouent un si grand rôle et qu’on retrouve également dans ceux de la Phénicie. A l’intérieur était une cour, avec puits ou citerne, (A suivre.) P- Legrand.