ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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122 L’EXPOSITION DE PARIS AU SOMMET DE LA TOUR EIFFEL Quiconque, arrivant pour la première fois à Paris, voudra embrasser d un coup d'œil la vaste étendue de la capitale et se faire une idée de sa grandeur, devra se faire conduire aussitôt à la Tour Eiffel. Arrivé là, il s’installera commodément dans un des ascenseurs, qui en moins de sept minutes le transportera au sommet <“t le déposera surla dernière plate-forme ; il lui sera donné alors d’admirer le mer- veilleux panorama qui se déroule à ses pieds. Le spectacle qu’il sera appelé à contempler est de ceux qui donnent à l’âme des sensations inconnues, sensa- tions exquises, qui, une fois ressenties, ne s’oublient jamais. Cette vue à vol d’oiseau de la grande ville, bruyante et grouillante de vie, a quelque chose de surnaturel. Alors que les ascenseurs ne fonc- tionnaient pas encore l’ascension était longue et difficile. Une échelle en fer large d’un mètre, conduit à la première plate-forme, haute de 56 mètres ; la pile dans laquelle on s’est engagé, prend aussitôt des proportions gigantesques; l’échelle est soutenue par un enchevêtre- ment de barres de fer qui semblent énormes si l’on veut les comparer aux autres piliers de la Tour dont les treillis semblent formés d’une, infinité de cor- nières. Plus l’on monte, plus Fillusion grandit. La pile où nous nous trouvons est si éloignée des trois autres, qu’elle semble ne point faire partie de l’édifice ; on la croirait isolée et indépendante de ses sœurs. Nous approchons du 1er étage. De là, nous dominons les vastes chantiers de l’Exposition. Là-bas, tout au fond, un fourmillement d’insectes à peine percep- tibles : ce sont les ouvriers vaquant à leur travail ; de-ci, de-là, de longues plates- bandes vert clair : ce sont les jardins et les parcs, avec leurs pelouses vertes. Au milieu du Champ de Mars, d’immenses vitrages reluisent au soleil : ce sont les galeries des Expositions diverses, les sec- tions des Beaux-Arts et des Arts libéraux. Plus près enfin, au pied de la Tour, les deux cascades monumentales du Parc semblent deux flaques d’eau, larges comme la main, sur lesquelles une bande de cygnes vient mettre une note blanche. La première plate-forme a une super- ficie de 4,200 mètres carrés. Tout autour s’étend une galerie couverte, légère et gracieuse, large de 2™,60, et longue de 283 mètres, avec 4 restaurants, — un bar anglo-américain, — une brasserie flamande, un restaurant russe et un res- taurant français. Une seule échelle hélicoïdale verticale, haute de 160 mètres, unit la deuxième plate-forme au point culminant de l’édi- fice, c’est-à-dire à la troisième plate- forme. Ici, le spectacle est merveilleux ; nous sommes à une hauteur deux fois supé- rieure à cello de la [dus haute des pyra- mides et la vue s’étend à plus de 120 ki- lomètres. A nos pieds, au nord, nous distinguons sur la montagne Sainte-Geneviève hé- rissée de bâtiments, lo Panthéon, le gra- cieux campanile de Saint-Étienne-du- Mont, la tour Clovis et la coupole de la Sorbonne. Puis, toujours au nord, les tours Notre-Dame, l’IIôtcl-Dicu, la Pré- fecture de Police, lo Palais de Justice, le Tribunal de Commerce, la Cour de cas- sation, et plus près, le toit grec de la Chambre des députés, le Palais du Quai d’Orsay, Sainte-Clotilde avec ses clochers ajourés et la coupole doré des Invalides, dont la flèche s’élance hardiment vers le ciel. Un peu plus à gauche, notre regard s’arrête sur une statue étincelante dans la clarté du soleil, gracieuse et élancée, c’est le Génie de la Bastille. Plus loin, Saint-Paul, l’IIôtel-de-Ville, le Louvre, la Place de la Concorde, l’Opéra, Saint- Vinccnt-do-Paul et la façade de la Gare <ln Nord avec son couronnement de sta- tues. Dans le fond, un amoncellement de maisons, d’échafaudages et de bâtisses en construction : c’est Montmartre et le Sacré-Cœur. Au delà, plus de monu- ments; l’Arc de Triomphe seul s’élance au-dessus d'un océan infini de maisons à six étages, semblables à des casernes; puis à gauche, un entrelacement de lon- gues allées vertes : ce sont les riches quartiers de Marbeuf et les innombra- bles voies qui aboutissent à l’Arc de Triomphe. Faisons maintenant volte-face : Devant nous s’étend le Palais du Trocadéro avec scs deux ailes, ses gigantesques minarets et sa gracieuse coupole orientale que surmonte la statue de la Victoire. L’or, les mosaïques, les marbres polychromes qui la recouvrent, resplendissent dans la gaie clarté du soleil et le monument com- mémoratif de l’Exposition de 1878 se transforme subitement à nos yeux en un de ces merveilleux palais que chantait la sultane Shéhérazade. Derrière le Trocadéro, tout le versant qui descend en pente douce jusqu aux bords de la Seine a conservé son carac- tère suburbain. C’est un amoncellement de maisonnettes gracieuses, de villas élé- gantes, avec leurs gaies persiennes et leurs galeries vitrées. Dans le lointain se dresse la masse grise du Mont-Valérien. puis le viaduc du Point-du-Jour franchis- sant la Seine sur scs vastes arcades, dont la blancheur fait encore ressortir les sombres collines boisées de Ville-d’Avray, (’e Saint-Cloud, de Sèvres, de Meudon et de Clamart. De l’autre côté du fleuve, près des fortifications et dos bastions, un amas de maisons basses et pauvres, de bâtiments noirs, une forêt de cheminées vomissant des torrents de fumée : ce sont les*quartiers de Grenelle, de Javel et du Gros-Caillou ; c’est aussi le Champ de Mars auquel nous revenons après avoir promené nos regards sur l'horizon tout entier. M. EIFFEL M. Eiiïel (Alexandre-Gustave) est né à Dijon (Côte-d’Or), en 1832. Sorti de l’École centrale des arts et manufactures à l’âge de vingt et un ans, le jeune ingénieur trouva bientôt l’oc- casion de se distinguer. En 1858, il fut attaché, comme chef de service, à l’exécution du grand pont métallique de Bordeaux; et c’est à cette époque que commença à s’établir sa renommée, qui ne fit que progresser pour atteindre l’extension qu’elle a acquise aujourd’hui. A Bordeaux, M. Eiffel fit avec succès l’appli- cation, alors toute récente, de l’air comprimé à la fondation des piles. M. Eiffel construit ensuite successivement le pont de la Nive, à Bayonne, ceux du réseau central à Capdenac et à Florac, où il perfec- tionna l’emploi de la presse hydraulique an fonçage à l’air comprimé des piles tubulaires. En 1867, M. Krantz, commissaire général de l’Exposition universelle, lui confie l'étude des arcs de la Galerie des Machines et le charge de vérifier expérimentalement le résultat de ses calculs. M. Eiffel s’acquitte de cette tâche avec tout le talent qu’on lui reconnaissait, et résume ses travaux dans un mémoire dans lequel il détermine le module d’élasticité des pièces composées. En 1868, il construit, sous la direction de M. Nordling, ingénieur de la Compagnie d’Or- léans, les viaducs sur piles métalliques de la ligne de Commeutry à Gannat. On en était encore à l’emploi presque exclusif de la fonte pour la construction des piles de pont; plus tard, M. Eiffel y introduit le fer avec autant de hardiesse que de succès. 11 introduit de même l’acier dans ses constructions de tabliers, les rendant à la fois plus légers, plus solides et plus économiques. Le lançage des ponts à poutres droites lui doit des perfectionnements et des procédés personnels remarquables. Il adopte, pour le lancement des grands tabliers rigides, les leviers et châssis à bascule de son invention, et le montage en porte à faux que personne avant lui n’avait osé réaliser. Le premier essai date de 1869, au viaduc de la Sioule. Bientôt après, il lance d’une seule pièce, à Vianna, en Por- tugal, un tablier de 563 mètres de longueur; au viaduc de la Tardes, près de Montluçon, un lançage analogue se fait à 100 mètres de