ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS hauteur, sur des p'Ies espacées de 104 mètres d’axe en axe; à Cubzac, sur la rivière, sans échafaudages et par un montage audacieux en porte à faux, 72 mètres de vide sont surmontés de même A Tan-An, en Cochinchine, loin de toute civilisation et de toute aide humaine, 80 mètres de portée sont franchis par les mêmes procédés. Les ponts en arc lui réservaient d’autres grands succès. Sur le Douro, à Porto, on reste émerveillé de voir une travée de 160 mètres d’ouverture et de 42m,50 de flèche portant les rails du chemin de fer à 61 mètres au-dessus du niveau du fleuve. A Garabit, dans le Cantal, autre étonnement. C’est à 122 mètres de hauteur, sur 165 mètres, que passe un viaduc aérien. La colonne Ven- dôme, dressée sur les tours Notre-Dame, atteindrait juste la clef de voûte de cette œuvre colossale, qui les couvrirait l’une et l'autre de son arc-en-ciel de fer. Citons également le grand pont-route de Szegedin (Hongrie); la gare de Pesth; la colos- sale ossature de la Liberté éclairant le monde; le pavillon de la Ville de Paris à l’Exposition universelle de 1878 ; la façade principale de cette exposition (grande galerie et dômes); la grande coupole tournante et flottante de l’observatoire de Nice, de 28 mètres de diamètre, qui, à l’aide d’un flotteur annulaire (système Eiffel), plon- geant dans un liquide incongelable est, malgré son poids, qui est de plus de 100,000 kilo- grammes, mue par une seule personne avec la plus grande facilité ; et enfin les écluses géantes de 11 mètres de chute qui vont réunir l’Atlan- tique et le Pacifique, au Canal de Panama. Comme on le voit, c’est dans la construction des ponts que l’ingénieur excelle et déploie ses talents. Faire des ponts semble avoir été le but de sa vie. C’est pour récompenser ce hardi novateur que le président du Conseil a tenu, un mois avant l’Exposition, à lui décerner une croix gagnée sur le champ de bataille industriel. M. Eiffel aime qu'on associe à son œuvre ses collaborateurs grands ou petits, MM. Adolphe Salles, son aller ego et son gendre, Gobert, Nouguier, Sauvestre et Compagnon, tous ses braves ouvriers en un mot, qui ont coopéré, chacun dans leurs attributions, à l’édification du colosse de fer. Ils ont été à la peine; il aime qu’ils soient aux honneurs. Le monde entier va venir admirer la Tour de 300 mètres. Il applaudira et acclamera l’in- génieur qui, par son énergie et son intelli- gence, a su porter si haut la renommée de l’industrie française. LE PALAIS CENTRAL DES COLONIES Le Palais central, pour éviter des ré- pétitions sans nombre, abrite sous son toit toutes les colonies qui n’ont pu avoir de bâtiment particulier. Sa forme est originale. Si elle n’est pas d’un style type, elle résume, par sa disposition et la décoration qui la com- plète, les divers services auxquels le bâti- ment est affecté. D un côté, dans les galeries du rez-de- chaussée, on y voit la fabrique d’étoffes. de tapis, de châles du célèbre Rhunegna, le Rothschild de l’Inde anglaise. Comme il est venu établir une partie de ses ma- nufactures sur nos possessions, il ex- pose au titre français, bien que sujet anglais. Devant une riche et large vitrine bon- dée de ses produits, travaillent une dou- zaine d’ouvriers indigènes. En face de lui, l’Inde officielle, sa production et son industrie. Les deux compartiments qui suivent sont occupés par les envois de la Réunion et de Tahiti ; les derniers compartiments appartiennent, l’un à Mayotte et l’autre à la Nouvelle-Calédonie; cette dernière, vu son importance, tient encore toute la salle extrême. De l’autre côté, les cases d’entrée sont remplies par Obock, Saint-Pierre et Miquelon d’une part, par l’Assinie de l’autre; puis se succèdent le Congo, le Gabon, le Sénégal, qui a deux compar- timents. Un autre compartiment est consacré aux missions coloniales, service qui cor- respond, pour les Colonies, à noire service des missions scientifiques du Ministère de l’instruction publique; enfin, au fond, la Martinique et la Guyane. Entre les deux séries que nous venons d’énu- mérer, dans les salles donnant sur le péristyle faisant face à la rue centrale et devant les jardins, on a transporté la cu- rieuse Exposition permanente des Colo- nies, que beaucoup de Parisiens ignorent peut-être, bien qu’elle soit logée habituel- lement au rez-de-chaussée du Palais de l’industrie. Espérons qu’après l’Exposition univer- selle, on lui trouvera un domicile plus évident et moins ignoré. Dans les pavillons placés aux quatre coins du Palais central sont logés, tant au rez-de-chausséø qu’au premier étage : radministrationpénitentiaire delà Gin anc et do la Nouvelle-Calédonie, une biblio- thèque coloniale très complète ; le génie civil ; les travaux publics; l’instruction publique aux Colonies, etc., etc. C’est là la pièce sérieuse de résistance de l’Exposition coloniale. Statistique, administration, progrès social, produits minéraux, végétaux manufacturés, sont classés, étiquetés, et chacun peut admirer et étudier. Si même les gens sérieux no trouvent pas au Pahiis central de quoi les satisfaire amplement, l’administration prévoyante leur offre de compléter à leur gré leurs éludes dans un bui’eau de ren- seignements qu’ils rencontreront en passant devant le restaurant Créole et le café Bambara. Jules Richard L’ESPLANÀDE des invalides En 1878, l’Esplanade des Invalides n’é- tait qu’une annexe de l’Exposition; elle fut peu fréquentée. Cette foiscen’estplus une rallonge quelcon jue de la grande exhibition du Champ de Mars qu’on y a installée; c’est presque une concurrence. Affectée principalement aux expositions spéciales des Colonies, de la Guerre, de l’instruction publique, des Postes et Télé- graphes, ITsplanade offrira à ses visiteurs des attractions exceptionnelles et, point important, d’un genre tout différent de celles dont la Tour Eiffel est le centre. Pour avoir une idée de ce que sera l’Exposition coloniale, il n’y a qu’à se reporter ausuccès qu’ont toujours obtenu les exhibitions organisées çà et là dans Paris. On s’est toujours empressé autour ! des Hottentots ou des Cynglialais. Que sera-ce lorsqu’on va passer en revue, du même coup, des villages de Tahitiens, de Malgaches, de Sénégalais, d’AIfourous, de Canaques, de Pahouins, d’Annamites et de Tonkinois? Tous ces indigènes vivront là de la vie de leur pays et, en quelques heures, on pourra être complè- tement édifié sur leurs coutumes et leurs exercices favoris. Les habitations si pittoresques de tous ces exotiques bordent la large avenue qui va du quai à rilôtcl des Invalides, et, où s’élèvent de nombreux palais. C’est d’abord le Palais Algérien, de M. Ballu, avec son minaret de vingt- deux mètres de haut, reproduction de ce- lui de la mosquée de Sidi-Abd-er-Rah- rnan. Puis, le Palais Tunisien, œuvre de M. Saladin, dont le pavillon principal reproduit le tombeau de Sidi-ben-Arrous à Tunis. Toute la partie inférieure de ces deux édifices est occupée par des bouti- ques où des ouvriers indigènes exerce- ront leurs industries devant les visiteurs. Au milieu de l’Exposition coloniale proprement dite se dresse le Palais cen- tral des Colonies, belle construction en bois dans laquelle l’architecte, M. Sau- vestre, s’est appliqué à confondre les styles des diverses colonies sans laisser dominer aucun d’eux. Dans ce monument, dont les revêtements de briques colorées sont d’un effet fort original, vont se trou- ver réunies les collections de l’État, les envois des établissements pénitentiaires, les mémoires et publications géographi- ques et statistiques. Résumé de l'architecture khmer dans toute sa force et sa grâce, le Palais du Cambodge affecte la forme de la pagode d’Angkor; pour sa décoration intérieure et extérieure, M. Fabre a relevé ses mo-