ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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450 L’EXPOSITION DE PARIS Néanmoins, il n’est que trop vrai que la tâche qu’on leur a confiée est au-dessus de leurs for- ces. Est-ce à dire qu’il ne faut pas se servir du « pousse-pousse » ? Non, mais on peut y faire monter les enfants et c’est là pour vos mioches, lecteurs et lectrices, une distraction toute trou- vée. Achille Brissac. LA PREMIÈRE TENTATIVE D’EXPOSITION INTERNATIONALE AU XVe SIÈCLE Cette tentative remonte au xve siècle. C’est une idée française. L’honneur en revient à Louis XI. M. René de Maulde a présenté sur ce sujet à l’institut un mémoire inédit très intéressant pour notre histoire nationale. Dans ses préoccupations et dans ses actes, Louis XI a toujours fait une large place aux questions économiques. Autant par esprit écono- mique que par politique, il rêva l’unitédes poids et mesures, peut-être même de la législation. Il brisa les compagnies permanentes pour secréer une armée de mercenaires étrangers. Lui qui aimait les habits de bure elles vieux chapeaux, on le vit, à la fin de sa vie, arborer tout àcoup des étoiles de soie et d’or. En cela se montrait la coquetterie du vieux monarque, jaloux de son prestige et attentif à voiler sa défaillance, mais aussi leprince soucieux d’encourager l’industrie, le luxe et les arts. Il prit de nombreuses mesures tendant à déve- lopper l’industrie française et à la mettre en état de lutter contre la concurrence flamande et italienne. 11 appela d’Italie d’habiles ouvriers pour apprendre aux ouvriers français l’art de tisser les riches étoffes; il entreprit, à Arras, de ressusciter de toutes pièces, d’un seul coup, un . centre industriel; il fltdemagniflques plantations de mûriers en Touraine etailleurs pour l’élevage du ver à soie. L’Angleterre entretenait avec la Flandre, les Pays-Bas, l’Italie, des relations actives et an- ciennes. Les industries textiles des bords du Rhin trouvaient chez elle un débouché; elle recevait d’Italie, de Lombardie, notamment, des matières premières, surtout des laines brutes. Louis XI crut rencontrer en 1470 une occasion propice pour ouvrir le marché anglais à l’in- dustrie française, et, dans ce but, il conçut un plan des plus singuliers, que nul historien n’a indiqué. Des lettres patentes du 26 juillet 1471 l’exposent avec méthodeetelarté. Résumons-les après M. de Maulde. Ces lettres, très dignes d’attention, renferment la première manifestation d’une idée appelée à une immense extension et à des applications aussi étonnantes que fructueuses en ce qui touche le bien-être des peuples, l’idée d’une Exposition internationale pour les produits industriels. En 1470, Louis XIprofitait de la restauration de Henri VI d’Angleterre par Warwick pour négocier entre les deux couronnes un traité de « treves, seur estât, abstinence de guerre et en- trecours de marchandises », d’une durée de dix ans. Ce traité devait comporter l’établisse- ment entre les deux pays d’un régime de libre échange absolu : aucune taxe, pas même celle de « quaiage », ne pouvait frapper les commer- çants étrangers ni leurs produits. Le roi entre- prit de faire connaître à Londres les produits français sous le couverl.de l’ambassade chargée de la négociation. Il s'entendit avec les chefs de deux grandes maisons de commerce de Tours, Jean de Beaune et Jean Briçonnet, « lors riches et puissans, qui, sur ses instances et ses ordres, voulurent bien condescendre » (mot assez rare dans la chancellerie de Louis XI) à former une collection de produits français, épiceries, draps d’or et de soie, toiles et autres, d’une valeur de 25,000 écus, qui devait entrer en Angleterre sous la garantie de l’immunité accordée à la suite et aux bagages de l’ambas- sade. Il fut expressément défendu, sous peine de rébellion ou de lèse-majesté, de rien vendre, de rien distribuer, à moins d’un ordre spécial du comte de Warwick. En revanche, le roi prenait à sa charge tous les risques et s’en portait garant à l’égard des deux négociants. Ceux-ci devaient simplement « eux esvertuer a ce que les habitans dudit royaume d’Angle- terre cogneussent par efïect que les marchans de France estoient puissans pour les fournir comme les autres nacions ». L’envoi eut lieu dans ces conditions et arriva heureusement en Angleterre. Pourtant, si bien conçu qu’il fût de suite, le projet échoua par des circonstances d’ordre ma- jeur. Warwick lui porta le premier coup, en exigeant de Briçonnet 17,000 écus de marchan- dise et d’argent, pour faire face à la dépense des secours militaires promis à Louis XI. En même temps, on annonça le retour offensif du roi Edouard : Briçonnet se hâta de faire embarquer le reste de ses marchandises. Surpris par la ra- pidité des événements, les ambassadeurs eux- mêmes n’eurent que le temps de prendre le large pendant la nuit. Des Ostrelins surprirent le convoi et le capturèrent; dans cette attaque, le fils aîné de Jean de Beaune fut tué. Les ambas- sadeurs eurent recours au roi et ils obtinrent une indemnité de 30,000 livres. Le grand conseil, « pour épargner la foulle et charge du peuple marchans et subgietz », alloua une surtaxe sur la vente du sel dans les greniers de Langue d’oc et de Langue d’oïl, laquelle, en trois ans, devait donner 27,000 livres. On imposa sous une aütre forme, pour les 3,000 livres à couvrir, les pays où « les greniers n’avoient pas de cours ». Les familles Briçonnet et de Beaune trouvèrent aussi de larges compensations dans les effets de la faveur toujours croissante du roi. LE NID DE LA TOUR EIFFEL Sur la Tour Eiffel, une hirondelle est descendue dans un rayon de soleil. Sur la Tour Eiffel, une hirondelle noire et blanche a posé son nid. A neuf cents pieds du sol, elle a fait son doux nid qu’elle retrouvera, sans boussole et sans guide, à chaque printemps. À l’Exposition elle portera bonheur, la gentille, hirondelle, comme elle protège, chaumière ou palais, la demeure qu'elle a choisie. Son nid fragile et mignon couronne la plus haute cime du plus haut monument du globe : sur sa tète le nuage qui passe, le soleil qui rayonne ou l’étoile qui brille; autour d’elle, l’infini; au pied du nid aérien, le Champ de Mars avec ses palais féeriques, ses pagodes et ses minarets, ses temples et ses villages, ses bazars et ses cafés, ses pavillons et ses boutiques, ses théâtres et ses galeries, ses ateliers et ses cabarets, ses jardins et ses fon- taines, ses huttes, ses cases, ses tentes, ses maisons, ses carrefours, ses rues, ses caravanes et ses smalas, ses musiques et ses danses, ses types, ses races, ses bonzes, ses bayadères, ses jongleurs et ses guerriers, ses sauvages, ses tribus, ses peuples, ses merveilles : un prodige de mouvement et do vie, un entassement de curiosités, un fourmillement dévisagés étranges et de figures singulières, un vertige d’activité, une orgie de couleurs, un éblouissement de costumes bizarres, des édifices de tous les temps et de tous les pays, des toits verts, des coupoles bleues, des murailles roses, des terrasses illuminées, des faïences fines et des bois sculptés, des flèches et des clochetons, bronzes, marbres, onyx, vérandas co- quettes, moucharabiés discrets, colon- nades peintes et dômes d’or, la palette do l'univers entier épandue sur le Champ de Mars, un miracle d’étonnement! Penchant sa petite tète au bord du nid, l’hirondelle de la Tour Eiffel entendra, au milieu du vent, les carillons des cloches se mêlant aux concerts exotiques et aux musiques barbares, gongs chinois, tam- bours africains, flûtes océaniennes , trompes malgaches, fifres annamites, taroucks sénégaliens, tandis que danse- ront les brunes aimées de Ceylan et de Java, los filles souples et bronzées du Gabon, les créoles indolentes, les beautés lascives et troublantes de Tahiti. Elle entendra, la gentille hirondelle, le bruit confus des foules empressées dans l’enceinte énorme; elle entendra l'univers entier entonnant l'hymne superbe du tra- vail et delà paix, de la science, des arts, du progrès et de la liberté. De son petit nid caressé par la brise et doré par le soleil, point infime et cher dans l’immensité, elle verra les jardins enchantés du Frocadéro, plus beaux que tous ceux de l’Orient, et la Seine coulant comme un ruisseau entre deux rives fan- tastiques, ornées d’édifices inconnus et toutes bariolées de drapeaux éclatants. D un côté, des collines abaissées et des villas pareilles à des jouets d’enfant; de 1 autre, Paris inondé de lumière, mais comme humilié dans sa grandeur amoin- drie. A ses pieds, les cinq parties du monde avec leurs produits, leurs ri- chesses, leurs races et leurs monuments. Et c’est ainsique, dans un jet prodigieux de lumière électrique, la petite hiron- delle de la Tour Eiffel, fière et calme dans son nid aérien, abritera de son aile noire et blanche ses œufs aimés, avec le