ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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Side af 462 Forrige Næste
ciel sur sa tète et le monde à ses pieds. Si un jour la fantaisie lui prend de visiter l’Exposition, la voici descendue, sans crainte ni vertige, de son grand per- choir de fer, rasant, en un clin d’œil, d’une aile capricieuse, l’Asie, l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et l’Océanie, les pagodes de la Chine et du Cambodge, les temples d’Egypte, les palais indiens, les tours mauresques, les minarets sacrés, les chalets tyroliens, les gourbis arabes et les maisons espagnoles. Puis, mêlant son gazouillement léger aux rumeurs formidables du Champ do Mars, elle ira sc désaltérer au bord des fontaines lumi- neuses pour se reposer ensuite sur l’épaule d’une statue colossale ou la bonde monstrueuse du tonneau champenois. On dit, chère hirondelle, qu’allant chercher le diner de tes petits, tu les attaches par la patte avec un bout de fil taillé dans les herbes ou les roseaux, de sorte que, si tes oisillons sortent du nid, ils restent suspendus jusqu’à ton retour, attendant leur délivrance. Choisis un fil bien solide, mère hirondelle, car elle serait terrible pour tes petits une chute de neuf cents pieds ! Sur la Tour Eiffel une hirondelle a posé hardiment son nid, son doux nid qui porte bonheur. Lorsqu’on distribuera les récompenses de l’Exposition, je demanderai pour la bonne et vaillante hirondelle un ruban, un ruban de soie bleue que M. Eiffel atta- cherait à son cou, et qu’elle lui rappor- tera, au prochain printemps. Fulbert-Dumonteil. LES GÉNÉRATEURS ET LES MACHINES MOTRICES Les générateurs de vapeur s’étendent sur un rectangle de 30 mètres de largeur et de 350 mè- tres de longueur, parallèlement à l’École mili- taire, entre le Palais des Machines et l’avenue Lamotte-Piquet. Ils doivent évaporer 49,600 litres d’eau par minute au minimum et fournir 5,500 chevaux- vapeur. Veut-on des chiffres qui permettent de se faire une idée de la valeur de ce simple renseigne- ment ? En voici : A l’Exposition de 1855, la première où il fut donné de voir des machines en mouvement, la force motrice était de 350 chevaux ; à l’Exposi- tion de 1867, elle était de 625 chevaux; à l’Ex- position de -1878, de 2,500. Les machines motrices sont au nombre de trente-deux, fournies par trente et un expo- sants. La vapeur est fournie gratuitement aux propriétaires de ces machines. Le traité passé avec l’administration porte que les machines pourront donner une force égale à 2,360 chevaux-vapeur; 233 chevaux environ sont fournis en plus sous conditions, ce qui porte à près de 2,600 chevaux la force mo- L’EXPOSITION DE PARIS trice disponible sur les arbres de couche du Palais des Machines. La puissance maxima que les trente-deux machines seraient susceptibles de développer est donc supérieure à celle pour laquelle il a été traité, puisque, comme nous l’avons dit plus haut, elles pourraient être appelées à fournir 5,500 chevaux-vapeur. Dans la répartition de la force motrice entre divers exposants, l’Administration s’est laissé guider par le désir de donner satisfaction à tous ceux qui lui ont manifesté l’intention de voir produire un travail utile à leurs machines. La transmission principale du mouvement comprend quatre lignes d’arbres allant d’un bout à l’autre du Palais des Machines et ayant une longueur totale de l,339m,56. Outre cette transmission principale, on a installé dans différentes classes de la galerie des transmissions de moindre importance. Enfin, en dehors du Palais des Machines, les galeries de l’Agriculture sont desservies par une transmission de 206m,66 de longueur. Toutes ces transmissions donnent une lon- gueur totale d’arbres de couche de 1,677 mè- tres. En 185a, la transmission qui donnait le mou- vement aux machines exposées était formée d’un arbre unique, long de 420 mètres. En 1867, l’arbre de transmission avait une longueur totale de 731 mètres. En 1878, on avait établi une double ligne d’arbres de couche dont la longueur totale était de 2,176 mètres. Les canalisations destinées au service des machines motrices et des générateurs ont né- cessité, pour leur pose, la construction de deux importantes galeries souterraines placées dans le sens longitudinal du Palais et ayant l’une 350 mètres, et l’autre 179 mètres de longueur. Ces deux galeries à plein cintre ont des sec- tions différentes : la première a une hauteur de lm,90 et une largeur de 2ra,40; la seconde, lm,70 et 2 mètres. Elles contiennent chacune trois tuyaux, pour l’eau froide, pour la vapeur et pour les eaux de condensation. Des galeries secondaires transversales, éga- lement souterraines, allant des galeries princi- pales aux différents groupes de générateurs, amènent, d’une part, l’eau froide aux chau- dières, d’autre part, la vapeur de la chaudière à un tuyau de vapeur qui est divisé en sections isolées les unes des autres et alimentées chacune par un groupe. D’autres galeries transversales en maçon- nerie et des caniveaux boisés relient les galeries principales aux trente-deux machines motrices. L’alimentation en eau froide et l’évacuation des eaux chaudesdecondensation sont assurées par deux conduites en fonte de 0m,69 placées le long de l’avenue de Sufîren et aboutissant, l’une au réservoir d’eau placé sur le quai d’Or- say, l’autre à la Seine. La longueur des galeries souterraines est de 700 mètres. La longueur totale des égouts est de 3,500 mètres; celle de la canalisation du gaz de 3,000 mètres, et celle des conduites d’eau de près de 15 kilomètres. Veut-on encore des chiffres comparatifs? En 1867, lasurface totale mise àla disposition des exposants des machines était de 42,350 mè- tres; en 1878, elle était de 85.564. A lui seul le Palais des Machines, avec ses galeries annexes, a 420 mètres de longueur et 145 de largeur, soit une superficie de 60,900 CJ5 H- mètres. Et il faut ajouter à ce chiffre ceux que donne la surface des galeries extérieures, où un grand nombre d’autres machines-outils sont installées. LES COLONIAUX A L’ESPLANADE DES INVALIDES Qui ne connaît la charmante et poé- tique légende arabe : Un jeune prince, amoureux des aventures, avait en sa pos- session un tapis doué d’une vertu mer- veilleuse. Il l’étalait sur la natte de sa chambre, s’y étendait paresseusement, et, fermant les yeux, se trouvait trans- porté dans le lieu, quelque éloigné qu’il fut, où mentalement il souhaitait d'aller. Eh bien! tous les Parisiens, Parisiens d’habitude ou de passage, sont, en ce moment, possesseurs de ce pouvoir ma- gique. Le talisman s’est mémo perfec- tionné, et, au lieu de la forme d’un tapis, ce qui serait encombrant, il a revêtu celle d’un ticket d’entrée à l’Exposition. A l’aide de ce petit morceau de papier, vous pénétrez dans le pays dos rêves; vous êtes transporté, suivant votre ca- price, du Caire aux Amériques, du Congo en (fochinchine, de Tunis à Java, de 1’Annam en Algérie; vous rencontrez des Tunisiens à veste claire, des Arabes en longs burnous, des Tonkinois en veste courte, des Javanais en costume d’idoles indoues. — Gare! gare! c’est le coolie an- namite qui passe, en robe bleue cl orange, l’abat-jour de paille fine fixé sur le haut de la tète, et qui court, pieds nus, la bou- che ouverte, traînant dans sa carriole his- toriée de dragons laqués quelque flegma- tique Anglais ou quelque puissante Hol- landaise. — Doum! doum! c’est le gong du village cochincliinois qui sonne l'heure de la soupe au riz ou la ferme turc des portes du campement.— Allah il Allah ! c’est le marabout qui, du haut du mina- ret algérien, entonne la prière du soir.— Tabet, tabet, taraïbè ! ce sont les baya- dèresdeMangcounagoro qui commencent leurs danses serpentines et leur monotone concert. Et le visiteur ébloui, hypnotisé, ahuri, ne sait auquel entendre ni à quoi se fixer. Arrêtons-nous aujourd'hui devant lo Pavillon central des Colonies, que pré- cède une allée bordée de huit sphinx à figure gouailleuse et grimaçante. M. Sau- vestre est l’architecte de ce pavillon, et, en élevant cette construction, il a fait preuve d’un goût exquis et (l une habi- leté peu commune. Les toits arrondis en coupoles découpent sur le ciel leurs arêtes contournées, garnies de tuiles vertes et brunes; d’heureuses réminis-