ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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ce IC "T- L’EXPOSITION DE PARIS L’HABITATION HUMAINE HISTOIRE DE LA MAISON A TRAVERS LES SIÈCLES (Suite.) Au xie siècle, les architectes adoptèrent la voûte, dont l’emploi entraîna une modification radicale des édifices et de leur physionomie.. L’habitation romane atteste une intelligence complète du parti que l’on peut tirer de la pierre et du bois. Les changements survenus dans la vie sociale exercent leur influence sur la disposition même de la maison, qui commence à prendre directement jour sur la rue. Comme dans les églises, nous avons bien un vaste porche s’avançant sur les baies du rez-de- chaussée, mais l’étage supérieur est plus dé- couvert, surtout par ses faces latérales, et du côté de la rue il s’éclaire à l’aide d’un balcon. Les fenêtres géminées tirent leur ornemen- tation de l’arcade qui les enveloppe et du chapiteau des colonnettes qui les séparent. Ces chapiteaux ne présentent encore qu’une orne- mentation géométrique, les sculptures étranges de l’époque étant réservées aux grands édifices religieux. Deux siècles se passent. Les Croisades ont mis en contact l’Occident chrétien et l’Orient musulman, et l’Europe connaît maintenant les arts de PAsie. L’émancipation municipale se développe, et les gens de la commune prodi- guent leur argent pour construire les immenses cathédrales où ils se réunissaient, avant d’avoir pour délibérer ces hôtels de ville au beffroi pittoresque qui symbolisaient leur indépen- dance, les libertés octroyées par le seigneur. Au xine siècle, les architectes ont l’idée d’ap- puyer la voûte d’arêtes sur les arcs à nervure, et ils inventent la croisée d’ogives : l’art ogival ou gothique remplace l’art roman. Et alors ce ne sont pas seulement l’architecture religieuse et l’architecture militaire qui se développent. L’architecture civile fait des progrès assez sérieux pour former une branche spéciale de l’art de bâtir. Dans les rues étroites et tor- tueuses, artisans et bourgeois construisent des demeures élégantes, à façades surmontées de pignons. Le bois est employé pour les étages supérieurs, mais le rez-de-chaussée et le sou- bassement sont construits en pierre. Une petite porte carrée donne accès dans la maison, dont la salle commune est éclairée par une large arcade ogivale que divisent des traverses et des montants moulurés. Les salles de chaque étage prennent jour sur une fenêtre continue. Le pignon est de forme aiguë, et la saillie, suppor- tée par deux pièces de bois recourbées en ogive, abrite la façade. La charpente constitue d’abord l’unique motif de décoration; les poteaux corniers, montants et traverses sont sculptés, peints, ornés parfois de carreaux de faïence ou d’un élégant briquetage. Dans les derniers temps de l’art ogival, au xive siècle, l’ornementation des édifices devient plus régulière, plus élégante, plus gracieuse : la statuaire s’humanise; on sent que l’ogive a donné tout ce dont elle était grosse. Le moyen âge, qui a gravé sa foi dans la pierre, toucheen effet à sa fin, et une transformation sociale se prépare. Or, à des mœurs nouvelles, il faut un milieu nouveau , un art approprié à des exigences auparavant inconnues. Au sombre manoir féodal, qui n’a plus sa raison d’être, succède le château aux larges fenêtres, ouvert de toutes parts au jour et à la lumière, riche- ment et capricieusement orné, le château fait pour le plaisir, au lieu de la bastille faite pour soutenir un siège, bans l’architecture privée, la pierre et la brique supplantent le bois. L’orne- mentation présente une variété de motifs infinie; elle accuse les étages, les fenêtres rectangu- laires et à meneaux. Des cartouches surmontent les linteaux des portes; des têtes gracieuses, des médaillons rompent la monotonie des mou- lures droites; des corniches accentuées couron- nent l’édifice, dont l’un des angles s’agrémente d’une tourelle carrée en encorbellement qui contient l’escalier destiné aux étages supérieurs, mais contribue par son ornementation et sa coupole surmontée d’un épi à l’heureux effet de l’ensemble. Le toit est très haut, mais cette hauteur, qui écraserait la décoration des étages, est comme dissimulée par de grandes fenêtres- lucarnes et ses belles cheminées. On n’a encore rien trouvé de plus gracieux, de plus léger que ce type d’habitation. Pendant que l’art roman naissait et se déve- loppait en Occident, Constantinople était le centre d’une civilisation brillante. L’art byzan- tin est un de ceux que l’on a le plus discuté, que l’on a flétri des épithètes les moins obli- geantes. Ce discrédit n’a heureusement d’autre cause que l’ignorance même de ceux qui l’ont propagé, et les critiques qui ont pris la peine d’étudier sur place les monuments de l’empire néo-grec ont réussi en partie à modifier une opinion que l’on pouvait croire invétérée. La période de formation de l’art byzantin s’étend de Constantin à Justinien. Sous ce dernier prince, il est constitué dans ses éléments essen- tiels, qui sont les uns originaux, les autres d’origine hellénique. L’œuvre par excellence qu’il a produite, c’est Sainte-Sophie, avec sa hardie coupole et sa somptueuse décoration; mais il ne pouvait entrer dans les vues de M. Garnier de nous donner en réduction ni ce monument religieux ni le grand palais de Con- stantinople. L’honorable architecte a restitué simplement une maison qui,par l’emploi à peu près exclusif de la plate-bande, rappelle la tra- dition grecque. Des piliers massifs à section carrée forment un portique intérieur qui sup- porte une plate-bande sur laquelle viennent s’appuyer des colonnes plus élégantes à chapi- teaux ornementés. La décoration est empruntée à la croix grecque et au monogramme sacré, de forme géométrique. Quant à la coupole ca- ractéristique, elle était réservée aux grands édifices. L’art byzantin fit sentir son influence dans certaines parties de l’Italie, à Venise notam- ment, où la fameuse église de Saint-Marc est néo-grecque par la décoration comme par la construction. Dans l’Europe de l’Est, cette in- fluence fut capitale. En Russie, au xe et au xie siècle, ce sont des artistes de Byzance qui construisent les églises de Novgorod et de Kief. Mais si l’art russe plonge par see racines dans l’art byzantin, il ne le copie pas servilement, il le modifie au contraire suivant les inspirations du génie national. La pierre dure est rare en Russie, et difficilement transportable. Aussi la construction emprunte-t-elle au bois ses éléments principaux. Elle s’élève sur un soubassement en pierre; le rez-de-chaussée est d’aspect rus- tique; au premier étage, des baies régnent sur tout le périmètre, séparées par des potelets mou- lurés, et terminées par des ogives évasées que surmonte une frise à riches ornements. La toi- ture appelle particulièrement l’attention avec | ses ogives dont le profil rappelle les coupoles en bulbe de l’architecture religieuse et qui enca- drent une petite fenêtre carrée; elle comporte une haute cheminée en briques émaillées. On accède au premier étage par un escalier exté- rieur en bois qui aboutit à un élégant pavillon d'angle. Les monuments Scandinaves, dont nous avons à dire quelques mots avant de terminer ce chapitre, révèlent une parenté étroite avec l’art ogival et surtout avec l’art byzantin. Mais il n’y avait pas lieu, à l’Exposition, de donner l'image réduite des grands édifices Scandinaves, puisqu’on veut nous montrer des spécimens d’habitation privée. M. Garnier s’est souvenu que les Suédois et les Norvégiens excellent dans un genre d’architecture qu’ils ont su marquer d’un cachet bien personnel : l’architecture en bois. Au point de vue de la construction comme à celui de la décoration, le bois devient en effet, dans les mains des hommes du Nord, un élément merveilleusement fécond, comme on pourra s’en assurer au Champ de Mars. Le soubassement est en pierre, tout le reste en sapin, et à l’intérieur même, les planches rem- placent les murs de refend. Un escalier latéral conduit au premier étage, d’où le visiteur verra avec intérêt les moulures des abouts et des chevrons, ainsi que les décorations de la faî- tière. (A suivre.') P. Legrand. GRAND CONCOURS DE TIR A PARIS EN 1889 Un concours national de tir sera organisé, sous le patronage de la Ville de Paris, par l’Union des Sociétés de tir de la région de Paris, avec le concours des Sociétés françaises de tir. Pour assurer le fonctionnement de ce con- cours, le Conseil a voté une subvention ferme de 50,000 francs avec une garantie éventuelle de 30,000 autres francs. Cette dernière somme ne sera disponible qu’à la fin des opérations et dans le cas seulement où un déficit serait cons- taté. Le comité d’organisation, qui se compose de vingt-quatre membres, — conseillers généraux, conseillers municipaux, fonctionnaires, officiers, tireurs et représentants de la presse spéciale du tir, — aconstitué son bureau. M. Mérillon, député de la Gironde, a été élu président; M. Jacques de Bouteiller, vice-président. Le directeur du concours sera M. Lermusiaux, président de la société de tir de Clichy. A côté du comité d’organisation fonctionne un comité de contrôle qui s’occupe de la gestion financière. S’il y a déficit, il sera comblé par la garantie de la Ville de Paris; s’il y a bénéfice, l’excédent des recettes sera partagé entre l’Union des Sociétés de tir de France et l’Union des Sociétés de tir de la région de Paris, pour un tiers, avec mission donnée à ces sociétés de con- centrer leurs efforts pour assurer dans l’avenir la périodicité des concours de tir. Le concours de 1889 aura lieu au champ de tir du polygone de Vincennes, mis à la dispo- sition des organisateurs par Tautorité militaire. Il aura une durée de vingt jours, du jeudi 8 au mardi 27 août. Il sera exclusivement limité à l’arme nationale, aux armes de tir à longue portée et aux revolvers de guerre. Le tir aura lieu à 300 mètres pour les fusils et à 30 mètres