L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
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Cho, Qui, Thinh, Bueb, Rit, Thao, Phung,
Dang, sont doués d’un entrain et d’uno
verve inoubliables ; même, pour se rendre
les dieux propices, ils ont placé dans leur
théâtre l'image de Bouddha, le protec-
teur de la guerre, de l’industrie, et des
arts. Souhaitons que Bouddha favorise
cette très intéressante entreprise, et con-
tinue d’attirer au Théâtre Annamite la
foule qui s’y presse depuis le jour de
l’ouverture.
G. Lenôtre.
L’HABITATION HUMAINE
HISTOIRE DE LA MAISON
A TRAVERS LES SIÈCLES"
(Suite)
V
l’habitation dans le monde musulman
ET DANS l’extrême ORIENT
Les Arabes ont conquis tant de pays divers,
ils ont établi leur domination sur une si vaste
étendue que les matériaux employés par eux
dans leurs constructions ne pouvaient être les
mêmes partout. Ils se servirent de la brique, de
la pierre, d’un béton formé de chaux, de sable,
d’argile et de cailloux.
Comme ils retrouvèrent un grand nombre de
monuments dans les régions où ils portèrent
leurs armes et leur foi, ils s’inspirèrent d élé-
ments étrangers; mois ils surent nca-nmoins
donner à Isurs édifices un cachet vrtiiniGnt
personnel.
« L’ogive, de mémo que l’arc outrepassé,
forment, dit M. G. le Bon, deux caractéristi-
ques de l’architecture arabe que l’on rencontre
dans leurs premiers monuments. J’ai trouvé
l’ogive employée concurremment avec le plein
cintre dans les plus anciens monuments arabes
que j’ai eu occasion d’étudier en Europe, en
Asie et en Afrique. La brisure de l’arc à son
sommet, de même que l’étranglement à sa base,
qui s’accentuera dans les monuments posté-
rieurs, sont d’abord très faibles, et il faut quel-
que attention pour les reconnaître. Ils existent
cependant et suffisent à donner à la courbe une
forme très gracieuse. L’ogive s’accentua de
plus, en plus en Égypte, mais le retour de 1 arc
à sa base ne fut jamais très prononcé. En
Espagne, en Afrique, il s’exagéra au contraire
au point de donner à l’ouverture cette forme
particulière que l’on a désignée sous le nom de
fer à cheval ou arc outrepassé, et qui fut la
caractéristique de Fart arabe dans ces deux
contrées à une certaine époque. »
Les minarets varient selon les pays, dans leur
forme comme dans les matériaux de construc-
tion : il y en a de coniques, de carrés, de cylin-
driques, avec des créneaux. Aux Byzantins, ils
empruntent lacoupole, la colonne surmontée du
chapiteau cubique, l’arcade, touten les embellis-
sant par des ornements destinés à dissimuler les
surfaces unies : pendentifs, arabesques, orne-
ments polychromes. La maison particulière est
constituée par une massive construction, que
couronne une terrasse à créneaux aigus; elle ne
prend jour sur la l'ue que par un élégant mou-
charabieh; mais à l’intérieur, sur une vaste
cour décorée de colonnettes et de faïences ver-
nissées, s’ouvrent les baies qui éclairent les
appartements. On y accède par une porte à arc
4. Voir les n°9 13 et suivants.
LES VOITURES ANNAMITES
outrepassé. Le bois et le stuc jouent, avec la
faïence, un grand rôle dans ces constructions,
et tous les murs de support isolés sont reliés
par un système de charpente horizontale. Ajou-
tons que le principal corps de logis comprend
deux parties, dont l’une, le harem, est réservée
aux femmes.
C’est surtout à la Perse et à Byzance que les
Arabes empruntèrent leurs cléments. Sans
remonter jusqu’à l’architecture des Achémé-
nides, il suffira de rappeler ici que l’art de la
Perse, dès l’époque des Sassanides (m0 siècle
après J.-C.), se lait remarquer par la coupole
légèrement conique et l’arc en fer à cheval. Peu
de pierre de taille, sauf dans le socle et les mar-
ches de l’escalier, mais des briques cuites au
soleil ou vernissées, dont l’emploi a permis l’é-
dification de la coupole à une époque où l’on
n’aurait su rien construire de pareil avec la
pierre. L’ornementation persane observe les
règles de proportion, d’ordre géométrique et
de symétrie présentées par l’art arabe, qui les
lui a d’ailleurs empruntés. La décoration par
l’émail est délimitée parles lignes générales qui
suivent le contour du monument; on y remar-
que toujours une couleui dominante formant le
fond, et cette prédominance d’un seul ton sur
tous lés autres explique l’unité d’effet qui carac-
térise la polychromie asiatique. Lorsque l’art
arabe se fut épanoui, la Perse l’accepta à son
tour, mais en le modifiant, en le faisantsien. Du
reste, la situation de la Perse entre l’Orient et
l’extrême Orient devait la soumettre aux
influences les plus diverses, et l’architecture
persane porte jusqu’à l’empreinte de la décora-
tion italienne et du style Pompadour !
(A suivre.) P- Legrand.
Quant aux pousseursou, — plus exac-
tement, — aux traîneurs, puisqu’ils s’attel-
lent aux brancards, ils sont, non pas Anna-
mites, mais Tonkinois.
Paul Bonnetain, à qui il faut forcément
revenir quand l’extrême Orient est sur le
tapis, m'a raconté que la création de ce
véhicule ne remonte pas à plus de cin-
quante ans. Les domestiques d’un résident
hollandais à Kioto, fatigués de porter
dans un fauteuil leur maître impotent,
imaginèrent un jour d’adapter des roues
au siège et de le traîner. Les perfections
vinrent ensuite, mais le djinrickcha était
trouvé.
Ces petites voitures qui, à l’Exposition,
semblent plutôt gentilles que pratiques,
sont au Japon, en Annam, au Tonkin, un
précieux moyen de locomotion avec
lequel on entreprend parfois de longs
voyages.
Les pauvres diables chargés de ce rôle
de bêtes de somme sont, spécialement au
Japon, d'incomparables coureurs qui vont
constamment au galop; ils trottent pour
se reposer. Bonnetain a fait, en un seul
jour, 62 kilomètres clans un djinrickcha
traîné par deux hommes.
Les djinrickchis ne portent pas, dans
rindo-Chine, le coquet uniforme que nous
leur voyons. Ils sont généralement vêtus
de loques, et autrefois ils étaient à peu
près nus, car je ne puis décemment
appeler vêtement le tatouage, — si pit-
toresque, si artistique même qu’il fût, —
dont ils étaient littéralement couverts.
Sur la protestation indignée des Anglais,
on a obligé ces primitifs à s’habiller, et la
pudeui* britannique a été satisfaite.
Frantz Jourdain.
Les voitures annamites de l Esplanade
des Invalides, — les pousse-pousse,
comme on les a déjà baptisées, — font une
rude concurrence aux fauteuils roulants
du Champ de Mars. Oh ! ce n’est pas qu’on
y soit plus confortablement assis, plus
moelleusement suspendu, non, mais,
pensez donc, le nouveau, l’exotisme, un
cabriolet de féerie avec un monstre gri-
maçant peint sur la caisse ! Et puis, la
joie d’être traîné par un bonhomme; cou-
leur de bronze Barbedienne, dont le
chapeau de paille, en forme d abat-jour,
est retenu, sous le menton, par une jugu-
laire d’étoffe tombant sur la poitrine ; par
un bonhomme dont les cheveux sont
relevés en chignon sur la nuque, comme
ceux d’une femme, dont les pieds sont
chaussésde sandales, dont les jambes nues
sortent d’un large et court pantalon que
recouvre un sarrau noir en forme de
blouse !
Les voitures de 1 Esplanade des Inva-
lides, mignonnes, élégantes, pimpantes,
ont été, bien entendu, triées sur le volet
et on ne nous a pas expédié les ignobles
guimbardes qui, — dans le genre,
existent aussi bien là-bas qu’à Paris.
BEAUX-ftRTS
LES ÉCOLES ÉTRANGÈRES
Les Écoles étrangères de peinture
sont réparties au Champ de Mcars dans
plus de cinquante salles et garnissent la
moitié tout entière de l’immense Palais
des Beaux-Arts.
Mais si nombreuse, si imposante qu'elle
soit, cette section étrangère n’efface pas
le souvenir de l’admirable ensemble
qu’offrait l’Exposition de 1878. L’Alle-
magne, l’Autriche et la Russie ne sont
point représentées comme elles l’étaient
alors, l’Italie est en visible décadence,
l'Espagne reste stationnaire, de même la
Belgique. Ce sont les contrées du Nord
qui ont pris la tète du mouvement et qui.
dans cette circonstance, ont, comme on
dit, fait feu des quatre pieds ; c’est la