ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 171 quent décidément de politesse, et ils s’en plaignent. On ne prend pas garde que presque tous entendent notre langue, assez pour comprendre des exclamations aussi discourtoises que celles-ci : — Oh! le singe ! — Le monstre ! — Dieu! qu’il est laid! — Où es t son horloge ? On oublie trop que ce sont des hommes et non des animaux exotiques que l’on regarde par-dessus les petites barrières. Ce vilain manque d’égards a plongé quelques-uns des colons noirs dans une inconsolable mélancolie. On m’a montré une petite Polynésienne qui pleurait à chaudes larmes, ses mains sur son visage qu’elle ne voulait pas découvrir. On lui avait j été par-dessus la barri ère une cruelle plaisanterie qu’elle avait comprise. Je la regardais pleurer, un peu honteux d’être blanc, triste de ne pas connaître un mot de sa langue à elle, un mot doux pour panser sa blessure, pour lui demander pardon, de notre lâcheté. Tout compte fait, il y a pourtant dans ce pays-ci encore plus de braves gens que de sots — et les bons nègres finiront par s’en rendre compte s'ils ont de la patience et de l’esprit de justice. Ainsi j’avais pris ces jours-ci pour guide dans ma tournée un employé du ministère des Colonies, un brave petit homme, du bois dont on fait les garçons de bureau, vaniteux de sa redingote à boutons d’ar- gent et de sa situation officielle. II était indigné de l’impolitesse des visi- teurs pour les pauvres encagés. Et voici ce qu'il me conta : Dimanche dernier, ayant découvert dans un coin deux Annamites qui « s’en- nuyaient de chez eux », le brave petit employé s’est fait donner deux laissez- passer, et il les a emmenés diner « en famille » avec sa femme et scs garçons. — On ne se comprenait pas, on ne pou- vait pas seulement se dire ses opinions ; mais ç’a été tout de même une bonne fête. Ces gens-là ne savaient pas comment me remercier, monsieur. Au dessert, il y en a eu un qui a tiré deux godets et un pin- ceau de sa poche, et il nous a peinturluré quelque chose sur une boîte à cigares, une maison, do l’eau et des arbres, son endroit de là-bas probablement. Il a abso- lument voulu me donner sa peinture. 11 disait : « Pour toi. » Et ma femme a répondu : « A un autre dimanche. »Nous avions des voisins de palier qui étaient venus pour les voir. Tout le inonde a été enchanté. Je l’écoutais dire. Je voyais la scène : un cinquième étage, dans quelque maison de faubourg, ce logement de garçon de bureau ; autour de la table, l’hôte, rayon- nant dans saredingote à boutons d’argent, la femme, les fils, les voisins ébaubis, les deux Asiatiques dans leurs robes claires ; et je sentais qu’à ce moment-là, dans ce tte petite chambre, avait battu un peu du cœur généreux ethospitalier delà France. Hugues Le Roux. L’HABITATION HUMAINE HISTOIRE DE LA MAISON A. TRAVERS LES SIÈCLES 1 (Suite) Il vint un temps où l’art arabo-persan exerça son influence sur l’Inde, mais depuis longtemps plusieurs architectures indigènes s’étaient dé- veloppées dans ce pays. A travers la variété d’ornementation qui différencie les .monuments de la vaste péninsule, il est bien difficile, sinon impossible, de relever des caractères com- muns. Cependant M. Garnier a cru devoir donner place à un type hindou. ’ Deux vastes tours assez hautes constituent presque à elles seules l’édifice, car elles ne laissent entre elles qu’un corps de bâtiment extrêmement étroit. Le soubassement a une grande importance, et l’on peut voir sur notre figure qu’il est supé- rieur, en hauteur, à la moitié de la construction. Les tourelles, richement ornées, atténuent l’im- pression de lourdeur que fait éprouver le sou- bassement; elles sont munies de balcons super- posés sur lesquels s’ouvrent les fenêtres. Des deux balcons inférieurs partent des colonnettes qui, par leurs chapiteaux, supportent des bal- cons supérieurs et se continuent par d’autres colonneltes, lesquelles servent d’appui à un entablement élégamment mouliné. Un pignon à contour ogival couronne les tourelles, et à l’in- térieur est une décoration en coquille. A quelque époque qu’appartiennent les monu- ments de l’Inde, les mêmes caractères y domi- nent toujours. « Les lignes, dit M. Buyet, se mêlent ets’enchevètrent, l’ornementation s’étend partout; le sentiment de la simplicité, • des ordonnances logiques et claires en est absent. » Dans la sculpture, « peu d’entente de la compo- sition, et, plus le sujet est dramatique, plus la confusion est grande. Si riche et si brillant dans ses caprices que soit l’art hindou, les qua- lités lui manquent qui font les œuvres fortes et vraiment belles. Partout s’y manifeste la même intempérance qu’en littérature : l’imagination hindoue ignore la mesure, elle se répand en créations souvent pleines d’un charme étrange, souvent aussi désordonnées et monstrueuses; les figures et les ornements se multiplient dans leurs édifices avec la même profusion que les comparaisons et les métaphores dans leurs poèmes. » En même temps que la religion se propagea dans l’extrême Orient, l’art de l’Inde donna naissance, au Cambodge, à l’exubérante | architecture khmer. Malgré la propagation du bouddhisme, la Chine conserva son architecture propre. La brique et les bois sont les éléments de construc- tion employés dans tout l’Empire du Milieu. Les Célestes pensent qu’un édifice qui a duré autant que la génération qui l’a construit a satisfait à sa destination, et ils n’éprouvent pas le besoin de recourir à la pierre. M. Paléologue a établi que la formule de l’art chinois, c’est le 1. Voir les n" 43 et suivants. t’ing, c’est-à-dire le toit recourbé, incurvé au milieu et reposant sur des colonnes courtes. On dirait une tente relevée aux angles par des piques. Le Japon a reçu de la Corée l’art hindou avec le bouddhisme, mais c’est dans ses temples qu’on retrouve cette influence. Dans l’habitation privée, la charpente constitue l’ossature et tient la place la plus considérable, comme dans la maison chinoise. Cette préférence s’explique par la fréquence des tremblements de terre auxquels résisteraient difficilement des con- structions en matériaux moins élastiques. Les petites lattes croisées qui remplissent les vides sont tendues de papier huilé, et, à l’intérieur, des feuilles de paravent, mobiles dans des rai- nures, forment les cloisons intérieure et exté- rieure. Le toit, en bambou ou en tuiles, s’élève sur un premier étage desservi par un balcon, dont les supports soutiennent une véranda qui abrite l’entrée de l’habitation. On dirait une jolie volière. Le plancher, élevé d’un demi-mètre environ au-dessus du sol pour préserver de l’humidité, est recouvert de paillassons fixés dans des cadres rectangulaires, et servant à la fois de lit, de siège, de table. L’ameublement est rudimentaire : quelques tableaux en papier, une armoire de très petite dimension, une sorte de réchaud d’hiver, un allume-pipe, des plantes et des bibelots. P. Legrand. L’ASTRONOMIE AU CHAMP DE MARS La reine des sciences ne pouvait man- quer d’être représentée dans ce grand tournoi des œuvres les plus avancées de l’esprit humain. Mais la divine Uranie trône plutôt dans le ciel que sur la terre ; elle se voile, invisible et mystérieuse, dans les hauteurs inaccessibles, et la transcendante science de l’astronomie est plus intellectuelle que matérielle. Il eût été difficile d’assigner une section à l’étude de l’univers. Cette étude embrasse tout et touche à l’humanité tout entière. La navigation, la géographie, la cosmo- graphie, la météorologie, le calendrier, l’histoire, la physique, l’optique, la chi- mie elle-même, depuis que l’analyse spectrale de la lumière des astres a été entreprise, toutes les sciences, en un mot, ont des points de contact avec l’as- tronomie, sont éclairées par elle, et plu- sieurs, des plus importantes, n’eussent même jamais existé chez elle. Ce n’est donc pas dans un groupe, dans une classe, dans une section, dans une caté- gorie spéciale de l’Exposition que nous chercherons la muse du ciel. Nous en rencontrerons un peu partout les inspi- rations. Les étoiles se voient de tous les pays du inonde. Cependant, à tout seigneur, tout hon- neur. Nous la saluerons tout d’abord, si vous le voulez bien, dans la section pho- tographique. En effet, le plus puissant instrument astronomique existant au