ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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178 L’EXPOSITION DE PARIS LE PAVILLON DU BRÉSIL Le petit Decauville continue à faire merveille : ce train minuscule dont les mignonnes machines emportent si allè- grement par heure trois ou quatre mille voyageurs émigrant des Invalides à la Tour Eiffel, ce trait d’union indispensable entre les pittoresques expositions colo- niales et les merveilles industrielles et ar- tistiques du Champ de Mars n a pas seulc- mentpourbut d’établi rune communication rapide entre les points extrêmes de I Ex- position; sa mission est plus humanitaire et plus bienfaisante; songez-y : il permet d’éviter le parcours des interminables galeries de Y Agriculture. C’est là son principal titre à notre reconnaissance. Quinze cents mètres de machines agri- coles, de locomobiles, de batteuses, de semoirs, de broyeuscs! Quinze cents autres mètres de fromages, de pains de beurre, de gerbes, de grains, de bouteilles, d’espaliers en carton peint, de treilles ar- tificielles !... Passe encore pour celui qui possède dans quelque coin fortuné de la France quelques hectares de pâturage ou quelques pieds de vigne; une prome- nade sous ces hangars le fera passer par toutes les émotions de la grêle et de la gelée, du charançon et du phylloxéra ; elle lui donnera toutes Les joies des pcrfec- tionnementsrêvés ; mais l’humble citadin, celui que laissent insensible le ronflement des semeuses à vapeur et l’odeur des engrais artificiels, que de reconnaissance ne doit-il pas au wagon qui lui permet de fuir à toute vapeur cette monotone exhi- bition? Aussi, comme il vous entraîne là-bas, vers les grandes attractions qui vous at- tendent ! Il court, sous un tunnel de feuil- lage, lo long dos arbres, ces terribles arbres, trop rapprochés de la voie, et dont on vous avertit de vous méfier en toutes les langues du globe. Ne sortez ni jambe, ni tête! et cela se répète sur des affiches appliquées aux palissades, en anglais, en espagnol, en italien, en suédois, en russe, en Hamand, voire en arabe et en roumain... et il n’y en a point en allemand! Je sais bien que nos voisins d’outre-Rhin ont la tète dure; ils se van- tent, assez volontiers d’ailleurs, d’être polyglottes, et c’est peut-être la raison pour laquelle on a négligé de leur donner en leur idiome le charitable avis ci-dessus; malgré cela, il y a un oubli qu’il faut réparer : vite une affiche en allemand, monsieur Decauville... songez aux Alsa- ciens qui viendront nous voir. Dans quelques jours, parait-il, le train nous conduira jusqu’à la galerie des Machines ; je n’ai pu nie rendre un compte exact de ce qui retarde ce complément de parcours; mais puisque, provisoire- inenl, il a fixé son terminus à la station du Tnocadéro-Tour-Eiffel, profitons-en pour nous arrêter au pavillon du Brésil qui, au mois de juin, a été solennelle- ment inauguré. Rien d’exotique dans la silhouette ex- térieure du palais brésilien. « Les con- currents seront libres, disait le pro- gramme du concours, de donner à leur composition le caractère architectural qu’ils croiront devoir convenir à un édi- fice destiné à l’exposition des produits naturels (11111 empire latin et américain, particulièrement riche en matières pre- mières d’origine minérale et végétale... » Singulier problème, que M. Dauvergne a résolu à son grand honneur en élevant un pavillon fort élégant, inspiré de l’ar- chitecture espagnole, contourné comme un Trianon de style Louis XV, où se re- connaît l’emphase architecturale des pays du soleil. Une serre charmante où s’épanouit la ilore du Brésil est reliée an bâtiment par une véranda légère et ombragée de plantes grimpantes ; dans un étang voi- sin, chauffé artificiellement, s’étale, — ou s’étalera dans quelques jours, car elle est encore bien modeste, — la Victoria Re- gia, cette plante aquatique géante qui, pour la seconde fois, va fleurir en Eu- rope, la Belgique ayant été la première à posséder ce phénomène : un minaret, contourné et gracieux, domine cette pe- tite colonie brésilienne qui forme un des décors les plus gais et les plus élégants de toute l’Exposition. MM. Alfredo Michel, Eduardo da Silva Prado, Teixeira et Leitao, membres du comité organisateur, ont groupé à l’in- térieur de ce palais en miniature les plus curieux produits du grand empire d’Amé- rique; et celte installation, dirigée avec un goût exquis et un sens artistique très sûr, échappe à l’aridité ordinairement inhérente à ces exhibitions techniques. Il y a là la plus belle collection de bois, — quarante mille essences ! — que puisse rêver un ébéniste ; il y a des monceaux de caoutchouc brut, des cotons, des éponges, des amoncellements de mine- rais d’or, d’argent et de diamant, des produits pharmaceutiques de quoi guérir toutes les maladies, et, pour rendre plus attrayante la visite de ces collections, on y a ajouté des meubles de style ancien, des tableaux et des aquarelles représen- tant les sites les plus pittoresques du Bré- sil, des collections de médailles où se voient les premières monnaies frappées en Amérique par les Hollandais en 1645 : cette curieuse série appartient à M. le comte Cavalcanti; Mme Cavalcanti a prêté elle-même son richissime écrin, qui con- tient pour quatre ou cinq millions de dia- mants et do pierres précieuses. N’ou- blions pas, sinon la plus précieuse, du moins la plus rare de toutes les pierres que l’on puisse voir, c’est-à-dire le fa- meux météorite do Bendago, tombé du ciel en 1784 : c’est une sorte de bloc de minerai de fer et de nickel, affectant la forme d’une énorme tortue sans tète : il pèse soixante-dix mille kilos, ce qui est un joli poids pour une pierre tombée de la lune... ou d'ailleurs. M. Ladislas Netto, le savant directeur du muséum de Rio-Janeiro, a complété de la plus heureuse façon l’exposition brésilienne en installant dans la maison des Aztèques, qui fait partie de l’histoire de l’habitation, un petit musée rétro- spectif, sur lequel nous reviendrons pro- chainement, à propos d’une dernière visite aux constructions de M. Charles Garnier. G. Lenôtre. LES PAYS ÉTRANGERS A L’EXPOSITION STATISTIQUE DES EMPLACEMENTS Il est intéressant de donner, d’une façon pré- cise et définitive, et à titre de document, l’espace respectivement occupé par les sections étran- gères à l’Exposition de 1889. On sait que les exposants de l’intérieur qui ont tenu à prendre part à ces fastes du travail sont réunis en groupes autant que faire s’est pu, — car, outre les galeries spécialement réservées à l’étranger, on a dû lui assigner d’autres emplacements considérables. Dans l’aile spéciale que l’on peut dénommer vraiment Faile de l’étranger, on a accordé : A la Suisse, l,812m9,50; A l’Italie, l,562ra3,50. Les États-Unis y sont les plus importants, avec 3,125 mètres carrés. Viennent à la suite : La Norvège, avec 937ms,50; Le Luxembourg, avec 208 mètres carrés; La Serbie, avec 416“3,55; Le Portugal, avec 521 mètres carrés; L’Espagne, avec l,041ul2,66; Une partie du Japon, avec 642m3,90; Le royaume de Siam, avec 312ra2,30; La Grèce, avec 562'n3,50; La République de Saint-Marin, avec 125 mè- tres carrés ; Deux galeries de 90 mètres de large et d’une longueur de 140 mètres, situées dans le Palais principal, aux extrémités duquel elles sont per- pendiculaires, contiennent des sections étran- gères. Nous avons vu la plus importante en tant que spécialité. Passons à la seconde. Nous y trouvons : La Belgique, avec 3,666,n3,65; Les Pays-Bas, avec 937m3,ô0; La Grande-Bretagne, avec 4,062mS,50; Les colonies anglaises, avec 1,083 mètres carrés ; Les colonies néerlandaises, avec 250 mètres carrés.