L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
LE PAVILLON DU BRÉSIL
Le petit Decauville continue à faire
merveille : ce train minuscule dont les
mignonnes machines emportent si allè-
grement par heure trois ou quatre mille
voyageurs émigrant des Invalides à la
Tour Eiffel, ce trait d’union indispensable
entre les pittoresques expositions colo-
niales et les merveilles industrielles et ar-
tistiques du Champ de Mars n a pas seulc-
mentpourbut d’établi rune communication
rapide entre les points extrêmes de I Ex-
position; sa mission est plus humanitaire
et plus bienfaisante; songez-y : il permet
d’éviter le parcours des interminables
galeries de Y Agriculture. C’est là son
principal titre à notre reconnaissance.
Quinze cents mètres de machines agri-
coles, de locomobiles, de batteuses, de
semoirs, de broyeuscs! Quinze cents
autres mètres de fromages, de pains de
beurre, de gerbes, de grains, de bouteilles,
d’espaliers en carton peint, de treilles ar-
tificielles !... Passe encore pour celui qui
possède dans quelque coin fortuné de la
France quelques hectares de pâturage
ou quelques pieds de vigne; une prome-
nade sous ces hangars le fera passer par
toutes les émotions de la grêle et de la
gelée, du charançon et du phylloxéra ; elle
lui donnera toutes Les joies des pcrfec-
tionnementsrêvés ; mais l’humble citadin,
celui que laissent insensible le ronflement
des semeuses à vapeur et l’odeur des
engrais artificiels, que de reconnaissance
ne doit-il pas au wagon qui lui permet de
fuir à toute vapeur cette monotone exhi-
bition?
Aussi, comme il vous entraîne là-bas,
vers les grandes attractions qui vous at-
tendent ! Il court, sous un tunnel de feuil-
lage, lo long dos arbres, ces terribles
arbres, trop rapprochés de la voie, et
dont on vous avertit de vous méfier en
toutes les langues du globe. Ne sortez
ni jambe, ni tête! et cela se répète sur
des affiches appliquées aux palissades,
en anglais, en espagnol, en italien, en
suédois, en russe, en Hamand, voire en
arabe et en roumain... et il n’y en a point
en allemand! Je sais bien que nos voisins
d’outre-Rhin ont la tète dure; ils se van-
tent, assez volontiers d’ailleurs, d’être
polyglottes, et c’est peut-être la raison
pour laquelle on a négligé de leur donner
en leur idiome le charitable avis ci-dessus;
malgré cela, il y a un oubli qu’il faut
réparer : vite une affiche en allemand,
monsieur Decauville... songez aux Alsa-
ciens qui viendront nous voir.
Dans quelques jours, parait-il, le train
nous conduira jusqu’à la galerie des
Machines ; je n’ai pu nie rendre un compte
exact de ce qui retarde ce complément
de parcours; mais puisque, provisoire-
inenl, il a fixé son terminus à la station
du Tnocadéro-Tour-Eiffel, profitons-en
pour nous arrêter au pavillon du Brésil
qui, au mois de juin, a été solennelle-
ment inauguré.
Rien d’exotique dans la silhouette ex-
térieure du palais brésilien. « Les con-
currents seront libres, disait le pro-
gramme du concours, de donner à leur
composition le caractère architectural
qu’ils croiront devoir convenir à un édi-
fice destiné à l’exposition des produits
naturels (11111 empire latin et américain,
particulièrement riche en matières pre-
mières d’origine minérale et végétale... »
Singulier problème, que M. Dauvergne
a résolu à son grand honneur en élevant
un pavillon fort élégant, inspiré de l’ar-
chitecture espagnole, contourné comme
un Trianon de style Louis XV, où se re-
connaît l’emphase architecturale des pays
du soleil.
Une serre charmante où s’épanouit la
ilore du Brésil est reliée an bâtiment par
une véranda légère et ombragée de
plantes grimpantes ; dans un étang voi-
sin, chauffé artificiellement, s’étale, — ou
s’étalera dans quelques jours, car elle est
encore bien modeste, — la Victoria Re-
gia, cette plante aquatique géante qui,
pour la seconde fois, va fleurir en Eu-
rope, la Belgique ayant été la première
à posséder ce phénomène : un minaret,
contourné et gracieux, domine cette pe-
tite colonie brésilienne qui forme un des
décors les plus gais et les plus élégants
de toute l’Exposition.
MM. Alfredo Michel, Eduardo da Silva
Prado, Teixeira et Leitao, membres du
comité organisateur, ont groupé à l’in-
térieur de ce palais en miniature les plus
curieux produits du grand empire d’Amé-
rique; et celte installation, dirigée avec
un goût exquis et un sens artistique très
sûr, échappe à l’aridité ordinairement
inhérente à ces exhibitions techniques.
Il y a là la plus belle collection de bois,
— quarante mille essences ! — que puisse
rêver un ébéniste ; il y a des monceaux
de caoutchouc brut, des cotons, des
éponges, des amoncellements de mine-
rais d’or, d’argent et de diamant, des
produits pharmaceutiques de quoi guérir
toutes les maladies, et, pour rendre plus
attrayante la visite de ces collections, on
y a ajouté des meubles de style ancien,
des tableaux et des aquarelles représen-
tant les sites les plus pittoresques du Bré-
sil, des collections de médailles où se
voient les premières monnaies frappées
en Amérique par les Hollandais en 1645 :
cette curieuse série appartient à M. le
comte Cavalcanti; Mme Cavalcanti a prêté
elle-même son richissime écrin, qui con-
tient pour quatre ou cinq millions de dia-
mants et do pierres précieuses. N’ou-
blions pas, sinon la plus précieuse, du
moins la plus rare de toutes les pierres
que l’on puisse voir, c’est-à-dire le fa-
meux météorite do Bendago, tombé du
ciel en 1784 : c’est une sorte de bloc de
minerai de fer et de nickel, affectant la
forme d’une énorme tortue sans tète : il
pèse soixante-dix mille kilos, ce qui est
un joli poids pour une pierre tombée de
la lune... ou d'ailleurs.
M. Ladislas Netto, le savant directeur
du muséum de Rio-Janeiro, a complété
de la plus heureuse façon l’exposition
brésilienne en installant dans la maison
des Aztèques, qui fait partie de l’histoire
de l’habitation, un petit musée rétro-
spectif, sur lequel nous reviendrons pro-
chainement, à propos d’une dernière
visite aux constructions de M. Charles
Garnier.
G. Lenôtre.
LES PAYS ÉTRANGERS A L’EXPOSITION
STATISTIQUE DES EMPLACEMENTS
Il est intéressant de donner, d’une façon pré-
cise et définitive, et à titre de document, l’espace
respectivement occupé par les sections étran-
gères à l’Exposition de 1889. On sait que les
exposants de l’intérieur qui ont tenu à prendre
part à ces fastes du travail sont réunis en
groupes autant que faire s’est pu, — car, outre
les galeries spécialement réservées à l’étranger,
on a dû lui assigner d’autres emplacements
considérables.
Dans l’aile spéciale que l’on peut dénommer
vraiment Faile de l’étranger, on a accordé :
A la Suisse, l,812m9,50;
A l’Italie, l,562ra3,50.
Les États-Unis y sont les plus importants,
avec 3,125 mètres carrés.
Viennent à la suite :
La Norvège, avec 937ms,50;
Le Luxembourg, avec 208 mètres carrés;
La Serbie, avec 416“3,55;
Le Portugal, avec 521 mètres carrés;
L’Espagne, avec l,041ul2,66;
Une partie du Japon, avec 642m3,90;
Le royaume de Siam, avec 312ra2,30;
La Grèce, avec 562'n3,50;
La République de Saint-Marin, avec 125 mè-
tres carrés ;
Deux galeries de 90 mètres de large et d’une
longueur de 140 mètres, situées dans le Palais
principal, aux extrémités duquel elles sont per-
pendiculaires, contiennent des sections étran-
gères. Nous avons vu la plus importante en tant
que spécialité.
Passons à la seconde. Nous y trouvons :
La Belgique, avec 3,666,n3,65;
Les Pays-Bas, avec 937m3,ô0;
La Grande-Bretagne, avec 4,062mS,50;
Les colonies anglaises, avec 1,083 mètres
carrés ;
Les colonies néerlandaises, avec 250 mètres
carrés.