L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
179
En outre, certaines sections étrangères em-
piètent sur les sections françaises.
Telles : l’Autriche-Hongrie, qui couvre un
espace large de 25 mètres et long de 75, et
occupant toute une travée parallèle à l’avenue
de Suffren, sur le côté droit du Champ de
Mars.
La Roumanie, avec 375 mètres carrés;
L’Égypte, avec 1,125 mètres carrés;
Le Maroc, avec 425mS,75;
Et une partie du Japon, avec 750 mètres
carrés.
Dans le Palais des Machines, les sections
étrangères couvrent encore de nombreux et
vastes emplacements : la Grande-Bretagne y à
obtenu 7,000 mètres carrés; les États-Unis,
3,700; la Belgique, 4,600; la Suisse, 3,000;
l’Italie, l’Alsace-Lorraine et l’Allemagne y pos-
sèdent aussi des expositions plus ou moins
importantes et considérables.
Dans les galeries du quai d’Orsay, enfin, spé-
cialement réservées aux expositions agricoles,
plus de 15,000 mètres carrés sont occupés par
les États-Unis, l’Angleterre, l’Italie, la Russie,
la Norvège, l’Autriche-Hongrie, les Pays-Bas,
le Danemark, le Luxembourg, la Roumanie.
On le voit, la surface totale mise à la dispo-
sition des sections étrangères est, de beaucoup,
supérieure à celle qu’on avait pu leur attribuer
pour l’Exposition de 1878.
Ch. Albert.
LA FÊTE FÉDÉRALE DE GYMNASTIQUE
A VINGENNES
Environ quinze mille gymnastes des pays les
plus divers, aux costumes les plus variés, se
sont rassemblés à Vincennes pour prendre part
à la belle fête célébrée le 10 juin, en présence du
Président de la Hépublique.
Plus de cinq cent cinquante sociétés y ont
pris part, dont quatre cent cinquante de pro-
vince, trois de Paris, cinquante-sept de Bel-
gique, trente-neuf de Suisse, trois de Bohème,
autant du Luxembourg, deux d’Italie, une de
Danemark, une de Hollande, une de Suède, une
de Norvège, etc., etc.
Une foule considérable, bravant les menaces
d’an ciel orageux, s’était rendue à Vincennes
pour assister aux superbes manœuvres qui ont
été exécutées avec une précision, une hardiesse,
une agilité et un ensemble des plus remarqua-
bles. C’était merveille de voir tous ces jeunes
gens faire des sauts périlleux, franchir des obs-
tacles d’une surprenante hauteur, avec une
légèreté et une élégance qu’ont seuls d’ordinaire
les gymnastes de profession.
L’aspect de l’injmense champ de manœuvre
était aussi des plus pittoresques. Trapèzes, an-
neaux, portiques, barres, cordes lisses, le tout
occupé par des gymnastes, accomplissant leurs
exercices, offraient un coup d’œil fort intéres-
sant.
On ne saurait trop admirer l’ensemble avec
lequel un nombre aussi considérable d’individus
accomplissait, sur un simple commandement,
tel ou tel exercice, prenait la même attitude,
faisait le même.geste, et retombait instantané-
ment dans l’immobilité.
Les sociétés étrangères sont venues saluer
M. Carnot qui, après avoir remercié les sociétés
étrangères de leur témoignage de sympathie,
a décerné des récompenses, au milieu des accla-
mations chaleureuses de la foule.
On a beaucoup admiré les groupes suisses,
précédés des drapeaux de différents cantons;
puis une société norvégienne, composée
d’hommes superbes et qui manœuvrent avec
une précision et une vigueur toutes militaires.
Les acclamations ont redoublé sur le passage
des Sokols, ces gymnastes tchèques auxquels il
a fallu un vrai courage pour venir individuelle-
ment à Paris, alors que l’autorisation de s’y
rendre en tant que corporation leur avait été
refusée, et qui, en manifestant ainsi leur sym-
pathie pour la France, ont soulevé dans la
presse allemande un si grand émoi. Aussi ont-
ils été l’objet d’une véritable ovation à Vin-
cennes.
LES INDUSTRIES A L’EXPOSITION
LA PAPETERIE. - L’IMPRIMERIE
Le journal, le roman, le théâtre, sont
los trois plus grands attraits de la popu-
lation parisienne, ou, pour mieux dire,
de tout citadin. Il n’est ouvrier, se ren-
dant chaque matin à son travail, qui ne
parcoure tout d’abord son journal favori,
et ne savoure, pour cinq centimes, la
phraséologie redondante du rédacteur en
chef, dans ses apostrophes au gouverne-
ment et aux infâmes classes dirigeantes ;
il n’est jeune trottin, accourant en retard
chez sa patronne, qui ne se soit déjà
abreuvé avec délices de son feuilleton,
impatient do savoir si la duchesse a pu
reconnaître, dans la jeune mendiante
abandonnée, la fille, fruit d’un amour
coupable, qui lui fut volée vingt ans au-
paravant; il n’est gamin, enfin, qui, à la
dernière scène du cinquième acte dans
un théâtre du boulevard du Crime, ne
trépigne d’aise au moment où l’assassin,
dévoilé, expie dans un juste supplice les
forfaits que, depuis quatre heures d’hor-
loge, il a froidement perpétrés sous ses
yeux. Dans toutes ses formes, la saine
littérature triomphe ; et le public, avide,
cherche à pénétrer les moindres mystères
de son enfantement, pour remonter jus-
qu’à la source des plaisirs et des émotions
qui lui sont chers. A ce titre, les bureaux
du journal, les coins et recoins de l’im-
primerie, l’intéressent comme les coulis-
ses du théâtre.
Voyez, eneffet, quels groupes compacts
se forment, dans le Palais des Machines,
devant l’exposition de MM. Darblay ou de
Naeyer, pour suivre avec le plus grand
intérêt les diverses phases de la fabrica-
tion du papier; ou autour des presses
Marinoni, pour arracher, à peine dérou-
lées, les feuilles encore humides qu’on
distribue gratuitement. Quelle attention !
Quelle passion! Et comme le Figaro a été
bien inspiré d’offrir, comme principal
attrait aux visiteurs de la deuxième plate-
forme, sur la Tour Eiffel, l’image en rac-
courci des sous-sols du journalisme!
Si cet envahissement de la presse dans
nos mœurs, dans notre vio quotidienne,
peut prêter matière à critiques de la part
de quelques frondeurs, ce n’est à coup
sûr pas parmi les fabricants de papier.
Grâce à lui, en effet, leur industrie,
qui, au commencement du siècle, en était
encore aux anciens procédés manuels,
suffisants pour la faible consommation
qu’elle alimentait, est devenue rapide-
ment une dos plus importantes, transfor-
mée, d’un coup de baguette, par la révo-
lution opérée dans le journalisme, en 1836,
par Emile de Girardin. A Faclivité inin-
terrompue de ces presses livrant chaque
matin des centaines de mille feuilles, où
la même nouvelle annoncée,, commentée,
triturée sous des points de vue différents,
passe défigurée de l’une à l’autre, il a
fallu fournir régulièrement des masses
incalculables de papier de tout format,
— ce que ne pouvaient réaliser les anciens
moyens de fabrication, — et dans des
conditions de prix et de célérité que les
procédés mécaniques pouvaient seuls
atteindre. On compte aujourd'hui plus de
trois mille machines installées en Europe,
livrant leur pâture quotidienne aux huit
mille journaux du continent, dont la prose
déborde maintenant les quatre pages ré-
glementaires, pour se répandre en supplé-
ments littéraires, financiers ou satiriques.
Deux superbes spécimens des nouvelles
machines à papier sont exposés par
MM. Darblay et de Naeyer, presque en
face l’un de l’autre, dans le Palais dos
Machines.
Comme le principe de la fabrication du
papier est resté sensiblement le même
depuis l’origine, il suffira de décrire une
de ces deux installations pour donner une
idée exacte des procédés de cette indus-
trie.
La pâte à papier s’obtient, de temps
immémorial, par le traitement des chif-
fons, du chanvre, du lin ou des fibres
végétales, qui contiennent, à l’état pur,
la base mémo de la pâte, — la cellulose,
— et qu’on débarrasse des autres corps
en les traitant par do la chaux ou de la
sonde. Les vieux chiffons se faisant rares
actuellement, l’industrie de la papeterie
ne traite plus pour ainsi dire que les fibres
végétales qu’elle tire de tous les bois : le
hêtre, le frêne, l’acacia; ou des plantes
comme le maïs, la ramie, et même la
carotte.
La cellulose ainsi extraite, épurée,
triturée et blanchie, est livrée sous la
l'orme de cartons ou de feuilles aux indus-
triels, qui lui font subir la suite des pré-
parations destinées à la convertir en
papier.