L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
C’est cette deuxième série d’opérations
qui défile à (Exposition sous les yeux
du visiteur. Les pâtes fournies à l’indus-
triel sont de nature et de texture diffé-
rentes; on les mélange, selon la qualité
du papier que l’on a en vue, en les broyant,
dans do grandes cuves remplies d’eau,
entre les dents tranchantes de cylindres
déchiqueteurs. On ajoute, pendant le
travail, de la colle, du kaolin et, si l’on
veut obtenir des papiers teintés, la tein-
ture nécessaire. C’est par cette première
élaboration que débute le travail des
machines, à l’Exposition.
La pâte ainsi mélangée est envoyée
dans de grands réservoirs où elle repose,
et d’où des pompes ou des élévateurs à
godet l’entraînent, pour la conduire dans
un alimentateur à niveau constant, destiné
à fournir aux machines à papier, de la
façon la plus régulière, la quantité de
pâte qui leur est nécessaire. C’est là, en
effet, le point délicat de la fabrication,
et sur lequel on ne saurait trop veiller.
La pâte liquide vient de Falimentateur
se verser sur un tamis spécial qui retient
toutes les impuretés, puis se déposer sur
une toile métallique à mailles extrême-
ment serrées, où elle s’égoutte peu à peu.
Lorsqu’elle a atteint une consistance
suffisante, elle est entraînée sur un drap
sans fin qui la fait successivement passer
entre une série de cylindres, de diamètres
différents, chauffés à l’intérieur, à l’aide
de la vapeur, et qui la compriment, en
la séchant et en glaçant sa surface. Au
bout d’un certain nombre de ces lamina-
ges, le papier sort à l’extrémité complè-
tement terminé.
Tous les genres de papier peuvent être
ainsi obtenus sur la même machine, soit
en variant les compositions de la pâte, soit
en changeant la distance des cylindres,
— et pai- conséquent l’épaisseur de la
tranche comprimée. Dans ce cas, il faut,
en même temps, modifier la vitesse de la
machine, qui doit être d’autant plus
réduite que le papier qu’on désire est
plus épais et, par conséquent, plus diffi-
cile à sécher.
Voilà le papier en quelques minutes
fabriqué sous nos yeux. Inclinons un peu
à gauche et, en un clin d’œil, le voici
imprimé an recto comme au verso.
O antiques procédés de Gutenberg, que
vous êtes loin do nous !
Il n’est lecteur qui ne connaisse une
vieille estampe célèbre représentant un
atelier d imprimeur au xvie siècle. L’ar-
tisan, penché sur son composteur, lire
une à une de leurs cases les lettres,
cl les range dans leurs formes, tandis
que sa femme tamponne des formes déjà
remplies, pour encrer les caractères, et
qu’un ouvrier agit sur le levier de la
presse poui’ imprimer la page précédente.
Tel il était, cet atelier, au début, lorsque
Gutenberg et son ami Schœffer impri-
maient leur première Bible à Strasbourg;
tel il est resté jusqu’au commencement
du siècle, c’est-à-dire jusqu’à la décou-
verte de la presse à cylindre.
C’est à un Anglais, Nicholson, qu’est
due cette invention, et ce fut le Times
qui, en 1814, en fit la première applica-
tion et on assura le succès. Son principe
s’est constamment maintenu depuis cette
époque, sauf quelques perfectionnements
de détail.
Dans cette machine, le papier ne
s’imprime que d’un seul côté. On enroule
la feuille de papier sur un cylindre en
fonte lisse, en l’assujettissant par des
ressorts, et Ton fixe sur une plaque de
marbre le cliché à reproduire. On engage
ensuite le cliché sous le cylindre qui, en
tournant autour de son axe, grâce à la
pression exercée par l’insertion violente
du marbre, présente lentement et pro-
gressivement toute la surface de la feuille
devant les caractères en saillie du cliché.
La plaque de marbre est animée d’un
mouvement alternatif et, après l’impres-
sion, vient reprendre sa place, tandis que
la feuille imprimée sort d’elle-même de
la machine.
Le cliché, avant son arrivée en contact
avec la feuille de papier, passe sous plu-
sieurs rouleaux portant l’encre d’impri-
merie. Ces rouleaux sont eux-mêmes
lissés au préalable par d’autres rouleaux,
pour que l’encre se trouve répartie égale-
ment sur toute leur surface, et ne puisse
produire dans l’impression aucune bavure.
Le nombre des machines de ce genre
est considérable; elles suffisent toutes
les fois qu’on n’a besoin que d’un faible
tirage des clichés, et pour toutes les
impressions autres que celles des grands
journaux.
Ce sont ces machines également qu’on
utilise pour la lithographie. Mais, dans
ce cas, le cliché, au lieu d’être composé
de caractères métalliques juxtaposés dans
des formes, est une pierre sur laquelle on
a gravé à l’acide les traits que l’on veut
reproduire. La pression entre le cylindre
et le cliché doit donc être d’autant plus
considérable que c’est le papier qui rem-
plit pour ainsi dire le creux si fin laissé
par l’acide, à l’endroit du trait, et qu’on
a légèrement enduit d’encre d’imprimerie.
Mais la presse à cylindre présente
l'inconvénient de n’imprimer que sur un
des côtés du papier, et, par conséquent,
de nécessiter à chaque page une double
opération qu’il était intéressant de sim-
plifier. C’est ce dernier progrès qu’a
réalisé la presse rotative dont M. Mari-
noni, le principal constructeur et l’inven-
teur, expose un superbe modèle dans la
Galerie des Machines.
Disons tout d’abord que la presse
rotative n’a pu s’employer que grâce à
un procédé, passé en usage courant dans
les imprimeries, pour la conservation
des pages composées.
Le nombre des lettres ou caractères
d’un atelier étant forcément limité, il
fallait autrefois, dès qu’on s’était servi
d’une composition, la démolir pour en
constituer une autre avec les caractères
de la première; et si, par la suite, on en
voulait un second tirage, composer à
nouveau. Pour vaincre cette difficulté,
on a imaginé, une fois la page composée,
d’en prendre le moule avec de la gélatine
préparée d’une certaine façon. On obtient
ainsi une reproduction en creux de tous
les caractères; reproduction d’une net-
teté remarquable, dès que le moule se
solidifie. On peut ainsi conserver indéfi-
niment le cliché fixé, et, si l’on en veut
une seconde édition, il suffit de couler,
dans ce moule, un mélange fusible de
plomb et d’antimoine, mélange exacte-
ment semblable à celui qui constitue le
métal dos caractères d’imprimerie, pour
obtenir instantanément, toute composée,
en une plaque métallique, la page entière
de l’ancienne.
C’est en partant de la même idée qu’a
été imaginée la presse rotative. L’alimen-
tation de cette machine est continue; le
papier placé en rouleau devant les
cylindres s’engage, comme nous allons
l’expliquer, d’une façon régulière entre
eux, ainsi qu’une barre de fer entre les
cylindres du laminoir, et sort imprimé
sur ses deux faces à l’autre extrémité do
la machine.
Les cylindres sont au nombre de quatre :
deux portent sur leur surface les clichés ;
les deux autres sont des cylindres recou-
verts de drap pour soutenir le papier
contre le cylindre imprimeur, et faciliter
l’impression des caractères. Chaque cy-
lindre do drap constitue donc un en-
semble avec le cylindre imprimeur. La
feuille de papier passe d’abord entre la
première paire pour s’imprimer sur une
face, puis entre la deuxième paire, mais
en présentant au second cylindre impri-
meur son autre face.
Les dispositions dos lettres sur la sur-
face des cylindres se font de la manière
suivante : On compose le cliché à plat,
puis on en prend le moule en creux avec
la gélatine. Ce moule est ensuite cintré
suivant une courbure égale à celle du
cylindre, et Ton coule, comme nous
l’avons dit plus haut, un nouveau cliché
métallique. Ce cliché présente la même
courbure que le moule ; on l’applique sur
le cylindre, et l’on garnit ainsi toute la