ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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X L’EXPOSITION DE PARIS L’ESCRIME A L’EXPOSITION Ce n’est pas sans raison que l’escrime française, jouit actuellement d’une légi- time réputation. Depuis ces dernières années, le goût s’en est fort répandu et, l’émulation aidant, on a travaillé ferme. Les anciennes traditions établies par Saint-Didier, Danet, La Boëssière, Jean- Louis ont été renouées. Les Bertrand, les Robert, les Grisier, les Pons sont venus. Aujourd’hui Vigeant, Mérignac, Prévost, Rue, donnant un dernier lustre à l’es- crime, en ont fait un art et une science tout à la fois. De par la mode, l'escrime est devenue un sport d’une incontestable utilité. On l’a reconnue officiellement. De grands lycées et certaines écoles du gouvernement avaient déjà leurs salles, leurs professeurs attitrés. Voici que, pour être admis à Saint-Cyr, comme à Poly- technique, comme à l’École navale, il est désormais nécessaire de prouver aux exa- minateurs une somme réelle de connais- sances en escrime. Décemment, l’Exposition, où tous les arts, toutes les industries seront repré- sentés, ne pouvait manquer l’occasion de rappeler une supériorité acquise. Elle présentera toute une collection d’objets bien faits pour intéresser la masse sans cesse grandissante des escrimeurs. C’est sous les auspices du Ministère de la Guerre (section des Arts militaires) que cette exposition spéciale est installée. Dénommée Exposition rétrospective de VAcadémie d'Armes, elle occupe un salon de décoration élégante et sobre. Pour la constituer, on songea, parait- il, tout d’abord à recourir à l’obligeance des amateurs. Trois mille prospectus furent envoyés en vain. Du reste, des exigences particulières avaient été for- mulées, il n’était demandé que ce qui se rapportait théoriquement oupratiquement à la salle. Force fut en haut lieu de s’adresser à deux collectionneurs émérites, MM. Vi- geant et Daressy fils, qui menèrent les choses à bien. C’est à leurs soins que le public sera redevable, de toutes les curio- sités rassemblées en ce musée qu’une faveur nous a mis à même de tranquille- ment visiter. Celte exposition ne contient pas quan- tité d'objets ; l’attrait qui s’en dégage est cependant réel. Elle a ceci pour elle, qu'en quelques instants l’histoire de l’escrime vous passe sous les yeux, qu ainsi vous pourrez en noter toutes les phases et y remarquer la différence entre les diverses écoles fran- çaise, allemande, italienne; car, pour les autres, elles n ont pas montré de mouve- ment. d’initiative propre qui permette de les classer. Des armes, des estampes, des tableaux, des livres sont appendus aux murs ou placés en des vitrines. Il faut à tous ces objets prêter des garanties de sécurité. Si vous le voulez bien, défilons donc devant eux. Voici, sans contredit, l’un des clous, une panoplie curieuse. Elle comporte dix pièces retraçant à elles seules toute l’es- crime. Vous y voyez les rapières de salle d’armes de la fin du xvie siècle et du com- mencement du xvne siècle, avec les bran- ches et la barrette de la garde selon la mode italienne ; le fleuret italien où sous la barrette on engage deux doigts ; le fleu- ret allemand du xvine siècle où l’on n’en met qu’un ; enfin, le fleuret français, en son premier type, sous Louis XIV. Sa pe- tite garde est formée d’une couronne à quatre branches terminée en dessous par un garde-pouce en cuir. La lame est plate et quadrangulaire, courte d’à peine 80 centimètres. Un autre fleuret français, de l’époque de Saint-George, reste à peu près le même que le précédent, à part la garde qui est pleine ou à lunette. Vous considérerez non sans surprise une dague premier Empire dont la poi- gnée, semblable à celle d’une petite épée, est en cuivre ciselé et garnie de nacre. Ainsi nous savons que la dague n’a pas seulement été une arme du moyen âge. Entre tous ces spécimens figure une dextrochère, simple laine qui servait autrefois d’enseigne aux vingt maîtres de l’Académic. Elle était placée dans une main en fonte qui la tenait verticalement. On nous a fait tenir un fleuret fatigué et tordu. C’est une relique. Le fleuret de Jean-Louis, rien que cela. Dans un cadre, tout à côté, un titre nous a sauté aux yeux, celui-ci : Règles que Von doit observer dans les Acadé- mies de VEspée. Voici quelques-uns de ces articles dont nous n’avons pas besoin de faire ressortir tout le sérieux, toute l’impeccabilité : Ne pas jurer le nom de Dieu. Ne pas dire de paroles ni de chansons indécentes. Ne point badiner, attendu que les suites en sont ordinai- rement fâcheuses. Et pour l’édification de certains tireurs modernes : Ne point railler personne sur le fait des ar- mes. Ne point traîner le bouton à terre. En tirant des armes, lorsqu’on fait tomber le fleu- ret de son adversaire, il faut le ramasser promptement. Il faut que l’escholier prenne sa leçon d’armes sans interruption, attendu qu’elle ne dure à peu près que le temps d’une affaire sérieuse. Un article toujours essentiel : Il est de l’honneur de l’escholier de payer régulièrement le prix convenu. Maintenant nous sommes en présence d’une fort belle gravure en couleur exé- cutée, d’après une première épreuve, à la manière noire de Rowlandson. Elle repré- sente l’assaut duclievalier de Saint-George avec la chevalière d’Éon, en 1792. Le prince de Galles étant juge de camp, Saint-George, ce mulâtre qui fut un mi- racle d’escrime, avec sa tète énergique, au regard expressif, pare prestement, tan- dis que son partenaire, en jupe de soie noire et la croix de Saint-Louis sur la poi- trine, attaque et se fend. On n’ignore pas que ses ajustements féminins cachaient la personnalité d’un attaché d’ambassade, ancien capitaine do dragons, M. d’Éon de Beaumont. A la suite de grands écarts, il dut ainsi se dérober à leurs fatales conséquences. Des portraits se succèdent : ceux en- core des chevaliers de Saint-George et d’Eon de Beaumont; celui de Lafaugère, crâne chauve, lèvres fines, avec, dans l’œil grand ouvert, une expression de calme et de force. On doit à ce tireur les grands déplacements de main et de pointe. Il faisait assez joliment de l’aqua- relle, témoin le portrait de son frère Mar- celin. Voici une miniature montrant Jean- Louis, ce Paganini du fleuret, à l’âge de vingt-cinq ans, puis une lithographie de 1850, portraiturant Bonnet, un de ses meilleurs élèves. Des gravures nous sollicitent. D’abord, ce sont des adresses de maîtres d’armes. Ayant la forme d’une carte de visite, l’une est du célèbre Lebrun. Elle nous apprend que les salles étaient fréquentées le soir comme lieu de diversion, de délas- sement pour l’esprit. Une autre, d’un faire, très adroit, peut être attribuée à Cochin. La troisième mérite d’Atre reproduite pour la précision de ses détails. « Académie pour les armes, tenue par le sieur Prévost, rue des Mauvais-Garçons, la l1,6 porte cochère à gauche en entrant dans la rue de Bussy. « Il demeure rue du Sépulcre, faubourg Saint- Germain, la première porte cochère à gauche en entrant par la rue Turenne, à Paris. » Une petite gravure italienne du xvie siè- cle nous donne des motifs de bijou- terie. Voici, de Rowlandson (fin xvine siècle), une grande scène imprimée on couleur à la manière de Debucourt. C’est encore le chevalier d’Éon de Beaumont, mais celle Ibis il est en homme et il tire contre le célèbre professeur londonien Angelo fils. L’assaut est ardent. Les deux adversaires