L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
-187
font appel à toute leur science et à toute
leur adresse.
Une caricature enluminée du même
retrace drolatiqucment l’intérieur d’une
salle.
Vous serez retenu par une lithographie
du xviii0 siècle assez cocasse. Dans un ate-
lier de fourbisseurs,de jeunes godelureaux
font emplettes de lames ; ils les essaient
et les font plier. L’un d’eux mélancolique-
ment on regarde une tandis que son ami,
jetant un regard sur le bras qu’il porte en
écharpe, semble lui dire : « Si tu avais
fait le coup que je t'ai indiipié ! »
Pour en finir avec les estampes, citons
le Maître d'armes sous la Restauration,
ainsi qu’C/n assaut devant Louis XIV
et sa cour, attribué à Cochin.
Deux aquarelles, toutes récentes, du.
peintre-escrimeur Frédéric Régamey,
nous ont fort séduit par l’élégance de leur
dessin et la beauté de leur coloris. L’une
n’est autre que le Brevet do l’Académie
d’armes actuelle, d’un encadrement très
artistique ; la secondô, VEscrime fran-
çaise au diæ-neuvième siècle, qui groupe
autour d’un assaut toutes les personnalités
anciennes ou modernes.
Arrivons aux livres qui ont été si difli-
ciles à trouver, si coûteux à acquérir.
Ils sont magnifiques. Nous en avons
manié quelques-uns. Tout y est hors
do pair, reliure, planches, texte.
Ce sont des ouvrages allemands, espa-
gnols, italiens, de Marezzo; flamands, de
Girard Thibaud, d’Anvers; anglais, d’An-
gelo fils et du chevalier d’Éon, qui auto-
rise « le désarmement en saisissant l’arme
de li main gauche, et le dérobement du
corps en se jetant de côté pour laisser
passer le coup «..Puis des traités français.
Vous admirerez celui de Saint-Didier,
le fondateur de l’escrime française, ou-
vrage ainsi conçu : Traité contenant les
secrets du premier livre sur l'espée
seule, mère de toutes les armes qui
ont nom, etc.; de Philibert de la Touche,
de de Liancourt qui préconisait des coups
à la Jarnac répudiés aujourd’hui; enfin
celui de Guillaume Danet, un ouvrage
capital : L'Art des Armes, qui a préparé
l’école contemporaine et relaté les meil-
leurs principes de l’attaque et de la dé-
fense. La Boëssière, Goinard et Jean-
Louis s’en sont inspirés.
Sur une table, vous apercevrez une
statuette de bronze à cire perdue de
J. Hugues qui nous montre Jean-Louis en
train de donner sa leçon.
Différentes choses nous sont encore
passées sous les yeux. Parmi lesquelles :
les premiers statuts faits en 1567 à la créa-
tion de l’Académie d’Armes, les premiers
règlements avec les signatures auto-
graphes des vingt maîtres, des brevets de
l’époque, encore di'.s adresses, une es-
quisse de Carie Veriiet et une pièce inté-
ressante, l’ordre d’arrestation du Tribunal
révolutionnaire avec seing et cachet por-
tant que les gardiens de la Conciergerie
retiendront le sieur Rousseau, maître
d'armes des enfants de Capet.
Rousseau fut guillotiné quelques jours
après.
Nous avons lu la dernière lettre qu il
écrivit à sa belle-sœur, Mn‘e de Compans,
la célèbre, institutrice.
De quelques parts encore, des portraits
sont attendus.
Le musée d’Agen doit faire parvenir
celui do Lafaugère, et les familles.Grisier,
Pons et Robert ceux de leurs réputés
parents.
Profitons de ce que nous sommes sur
ce terrain de l’escrime pour annoncer que
l’Académie d’Armes organise, pendant la
durée deFExposilion, une série d’assauts
auxquels ont clé conviés nombre des plus
remarquables tireurs étrangers.
Les escrimeurs seront intéressés et
satisfaits.
Pol Marsan.
LES PAVILLONS DE L’AMÉRIQUE
On sait que tous les pays d’Amérique prennent
part à l’Exposition; dès le début, tous s’étaient
montrés favorables à une participation offi-
cielle, et, depuis lors, ce mouvement de sym-
pathie n’a fait que s’accentuer.
En 1878, l’Amérique méridionale et l’Amé-
rique centrale occupaient une surface de
2,000 mètres carrés. Pour 1889, il a fallu trou-
ver des surfaces considérables.
La place manquait dans les grands édifices
du Champ de Mars pour satisfaire à toutes les
demandes; il a fallu prendre sur les jardins, et,
en quelque sorte, imposer à chaque pays la
construction d’un pavillon spécial. Loin de s’en
plaindre, les républiques de l’Amérique du Sud
et du Centre-Amérique, le Mexique et le Brésil,
ont vu là une occasion de se distinguer les unes
des autres et de faire mieux ressortir leurs ex-
positions si intéressantes et si variées.
C’est ainsi que près de la Tour Eiffel, en aval
du pont d’Iéna, s’est élevée toute une ville, qui
forme ^Exposition du Nouveau-Monde.
Il y a là des palais, des maisons d’habitation,
des pavillons, des kiosques, des jardins et des
serres remplis de plantes exotiques. Chaque
gouvernement a fait des sacrifices considérables
pour être représenté dignement; il y a eu un
entraînement général et une heureuse rivalité;
c’est à qui fera mieux et plus grand et plus
beau que le voisin. Tout cela représente des
millions, et c’est notre pays, nos architectes,
nos décorateurs, nos constructeurs qui en ont
profité. Merci donc au Nouveau-Monde!
Quelques pays ont eu l’heureuse idée d’élever
des constructions rappelant leur architecture
nationale; tels sont : le Vénézuéla, le Mexique,
l’Equateur et le Nicaragua. D’autres, sans
adopter un style national, ont voulu néanmoins
donner à leur pavillon un caractère spécial et
9nt recherché un genre de décoration suffisam-
ment exotique. Enfin, plusieurs États, comme
la République Argentine, le Brésil, l’Uruguay,
le Chili, la Bolivie, ont surtout, voulu faire
grand.
Nous donnerons successivement une descrip-
tion complète de tous ces édifices. Aujourd’hui,
nous reproduisons les pavillons de la Bolivie,
du Paraguay et de la République Dominicaine.
La Commission dominicaine installe son ex-
position, qui comprend surtout des sucres, des
cafés, des cacaos, du tabac, du coton, des mi-
nerais et des bois rares, dans un petit pavillon
élégant, construit du côté de l’avenue de Suf-
fren, en face du Palais des Arts libéraux. Cette
construction légère, due à l’architecte O. Cour-
tois-Sufflt, répond de la façon la plus heureuse
aux exigences de sa destination et permettra de
faire bien ressortir les collections qui y seront
exposées.
L’édifice du Paraguay se compose de deux
pavillons contigus et d’une tourelle carrée. Les
deux pavillons reproduisent dans leurs colonnes
légères et d’un aspect un peu étrange, mi-pal-
miers, mi-torses, dans les ogives capricieuses
des portes, dans les toitures avancées et décou-
pées, soit des détails empruntés aux églises de
Villa-Rica et d’Ita, soit à d’autres monuments
élevés pendant la domination espagnole. Quant
à la tourelle, dont les principaux détails sont
traités comme de la menuiserie d’art, c’est une
élégante copie du Mirador, qui surmonte au
Paraguay toutes les maisons isolées en rase
campagne.
Ces bâtiments seront démontés et expédiés à
Asuncion, capitale du Paraguay, pour y être
remontés et servir à une exposition de produits
français.
La République de Guatémala, la plus impor-
tante de l’Amérique centrale, a été l’une des
premières à accepter l’invitation du gouverne-
ment français.
Le président Barillas a nommé à Guatémala
une commission d’hommes importants, qui a
travaillé activement pour réunir de très inté-
ressantes collections de tous les produits du
pays.
A Paris, M. Crisanto Médina, ministre de
Guatémala, a fait construire un pavillon d’un
aspect fort élégant, qui se compose d’un rez-de-
chaussée et d’un premier, à doubles terrasses
et vérandas nationales. Cette construction est
en bois verni, avec de jolis tons jaunes et
rouges ; des faïences s’encadrent admirablement
dans ces bois et viennent donner la note fraîche
et gaie à tout l’ensemble.
Ajoutons, pour les gourmets, que la commis-
sion fait installer dans ce pavillon un comptoir
de dégustation où l’on pourra savourer les
cafés et les cacaos de Guatémala.
LES PAYS ÉTRANGERS A L’EXPOSITION
LA GRANDE-BRETAGNE
La section britannique, on le sait, a son
entrée principale du côté de l’avenue Rapp, à
gauche du Palais des Beaux-Arts; de toutes les
sections représentant l’étranger à l’Exposition
universelle, celle dont nous nous occupons
aujourd’hui était la plus complètement aména-
gée, la plus prête, lors des fêtes d’inauguration,
le G mai.
On y pénètre par un large vestibule que
ferme un magnifique paravent style Élisa-