L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
15
donner à la pile une forme telle que tôus
les efforts tranchants viennent se con-
centrer dans scs arêtes, et ce, en la
réduisant à quatre grands montants
dégagés de tout treillis do contrevente-
ment, et réunis simplement par quelques
ceintures horizontales très espacées.
S’il s’agit d’une pile supportant un
tablier métallique et si l’on ne tient
compte qüe de l’effet du vent sur le
tablier lui-même, lequel est toujours très
considérable par rapport à celui exercé
sur la pile, il suffira, pour pouvoir sup-
primer les barres de contreventement
des faces verticales, de faire passer les
deux axes des arbalétriers par un point
unique placé sur le sommet de cette
pile.
Il est évident, dans ce cas, que l’effort
horizontal du vent pourra se décomposer
directement suivant les axes de ces arba-
létriers et que ceux-ci ne seront soumis à
aucun effort tranchant.
Si, au contraire, il s’agit d’une très
grande pile, telle que notre tour actuelle,
dans laquelle il n’y a plus au sommet la
réaction horizontale du vent sur le tablier.
mais simplement Faction du vent sur la
pile elle-môme, les choses se passent
différemment et il suffit, pour supprimer
l’emploi des barros de treillis, de donner
aux montants une courbure telle que les
tangentes à ces montants, menées en des
points situés à la même hauteur, viennent
toujours se rencontrer au point de passage
de la résultante des actions que le vent
exerce sur la partie do la pile qui se
trouve au-dessus des points considérés.
Enfin, dans le cas où l’on veut tenir
compte, à la fois do l’action du vent sur
le tablier supérieur du viaduc, et de celle
exercée sur la pile elle-même, la courbe
extérieure de la pile se rapproche sensi-
blement de la ligne droite.
Une haute pile do viaduc, telle que
nous la concevons, serait donc ainsi sim-
plement constituée par quatre montants
d’angle, en forme de caissons. Les parois
en seraient évidées afin de diminuer la
surface offerte au vent. — La base, dont
le rapport avec la hauteur serait aussi
grand qu’on le désirerait, permettrait de
•lonncr à la construction toute la stabilité
désirable.
Nous avons étudié dans cet ordre
il idées une grande pile de viaduc de
120 mètres de hauteur et de 40 mètres do
base, aux avantages pratiques de laquelle
nous croyons fermement et que nous
espérons bien avoir un jour l’occasion
d appliquer à tin grand ouvrage,
C est l’ensemble de ces recherches qui
nous a conduits à étudier une tour ou
Pylône, atteignant la hauteur tout à fait
inusitée de 300 mètres.
Voici sommairement la description de '
cotte tour :
L’ossature se compose essentiellement
de quatre montants formant les arêtes
d’une pyramide à faces courbes ; chaque
montant offre une section carrée décrois- i
sant de la base au sommet et forme un
caisson courbe à grands treillis ayant
Ig mètres de côté à la base et 5 mètres
au sommet.
L’écartement des pieds dos montants
est de 100 mètres d’axé en axe; ces mon-
tants reposent sur de solides massifs de
fondations dans lesquels, pour donner un
excès de stabilité, ils viennent s’ancrer.
Au premier étage, c’est-à-dire à
70 mètres environ au-dessus du sol, los i
montants sont réunis par une galerie
vitrée de 15 mètres de largeur faisant le
tour de la construction.
Cette galerie, d’une surface de 4,200mè-
tres carrés y compris les balcons, servirait
de lieu de réunions, soit pour des restau-
rants, soit pour différents services dont
nous parlerons plus loin.
Au deuxième étage est une salle carrée,
également vitrée, de 30 mètres de côté.
Au sommet est installée une coupole
vitrée avec balcon extérieur de 250 métros
carrés, d’où l’on découvrira le magnifique
panorama de 120 kilomètres d’étendue
qui se développera sous les yeux des
spectateurs; on pourra procéder sur celte
terrasse à des observations et à des expé-
riences scientifiques, ou y installer un
foyer électrique destiné à l’éclairage de
l’Exposition.
A la partie inférieure de la tour et clans
chacune des faces est une arche grandiose
de 80 mètres d’ouverture et de 50 mètres
de hauteur qui, par son bandeau large-
ment ajouré et par ses tympans portant
des ornements de colorations diverses,
forme le principal élément de la décora-
tion.
II
Les conditions de résistance et de stabilité
de la tour.
J’arrive maintenant aux conditions de
résistance :
La décomposition des efforts dus au
vent s’établit d’après les principes quo
nous avons posés précédemment.
Supposons, pour un instant, que nous
ayons disposé dans les faces un treillis
simple formant une paroi résistant aux
efforts tranchants du vent dont les compo-
santes horizontales seront :
p/ p/r pw p/w
Pour calculer les cflorts agissant dans
les trois pièces coupées par un plan hori-
zontal quelconque, il suffit de déterminer
La résultante P de toutes les forces exté-
rieures agissant au-dessus de la section,
et de décomposer celte résultante en trois
forces passant par les pièces coupées.
Si la forme du système est telle que,
pour chaque coupe horizontale les deux
arbalétriers prolongés se coupent sur la
force extérieure P, les efforts dans la
barre de treillis seront nuis et l’on pourra
supprimer cette barre.
C’est l’application de ce principe qui
constitue une des particularités de notre
système.
On arrive de celte façon à ce que la
direction de chacun des éléments des
montants s'infléchit suivant une courbe
facile à tracer, et en réalité la courbe
extérieure de la tour reproduit, à une
échelle déterminée, la courbe même des
moments fléchissants dus au vent
L’incertitude qui existe sur les effets
du vent et sur les données à adopter, tant
pour l’intensité même que pour la valeur
des surfaces frappées, nous a conduit à
nous mettre dans des condilions de pru-
dence particulières.
En ce qui concerne l'intensité, nous
avons admis deux hypothèses : l'une qui
suppose que le vent a sur toute la hauteur
de la tour une force constante de 300 kilo-
grammes par mètre carré; l’autre que
celle intensité va on augmentant de la
base, où elle est de 200 kilogrammes,
jusqu'au sommet, où elle atteint 400 kilo-
grammes.
Quant aux surfaces frappées, nous n vi-
vons pas hésité, malgré son apparente
exagération, à admettre l’hypothèse que,
sur la moitié supérieure de la tour, tous
les treillis du caisson étaient remplacés
par des parois pleines; ([Lie sur la partie
intermédiaire, où les vides prennent plus
d’importance, chaque lace antérieure
était comptée à quatre fois la surface réelle
des fors ; au-dessous (galerie du premier
étage et partie supérieure des arcs),
nous comptons la surface antérieure
comme pleine ; enfin, à la base do la tour,
nous comptons les montants comme pleins
et frappés deux fois par le vent.
Ces hypothèses sont plus défavorables
que celles qui sont généralement adoptées
pour les viaducs.
Avec ces surfaces, nous avons fait les
calculs dans l’une et Fautre hypothèse de
répartition de l’intensité du vent, et on
peut voir facilement que les deux poly-
gones funiculaires auxquels on arrive
sont à pou do chose près identiques.
Dans l’hypothèse d’un vent uniforme de
300 kilogrammes sur toute la hauteur,
l’effort horizontal total sur la construction
est dé 3,284 tonnes, ci le centre d’action
est situé à 92“,30 au-dessus de l’appui.
Le moment de renversement est donc do :
! M“ = 3.284 X 92m,30 = 303.113 tonnes mètres.