ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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210 L’EXPOSITJON DE PARIS LE GAZ ET LE PÉTROLE La lutte engagée entre les divers éclai- rages, et, notamment, en ces derniers temps, entre la lumière électrique et le gaz, donne un intérêt de plus à l’étude des progrès réalisés sous l’impulsion de la concurrence, par cette dernière industrie. On ne peut s’empêcher de reconnaître qu’elle a dignement soutenu la lutte, et qu’il y a loin dos premiers becs à flamme fuligineuse, installés il y a cinquante ans, à l’éclairage splendide que présentent depuis quelques jours la rue de la Paix et l’avenue de l’Opéra. L’Exposition de 1889 a abandonné ses galeries et ses jardins à l’éclairage élec- trique ; mais elle a réservé au gaz rem- brasement du Trocadéro, de laTour Eiffel et du Dôme central. En outre, un pavil- lon, très bien aménagé et très intéressant, était construit par les Sociétés do gaz réunies, pour montrer toutes les applica- tions domestiques et industrielles aux- quelles se prête ce merveilleux produit. Avant d’entrer dans le détail, il est intéressant de donner une classification générale dés matières employées dans l’éclairage, qui peuvent être et qui sont de trois sortes : solides, liquides et gazeuses. Les matières solides sont les branches de bois résineux encore en usage dans quelques contrées peu civilisées ; les chan- delles, fabriquées avec le suif de bœuf, de mouton ou de bouc, et enfin les bou- gies proprement dites, fabriquées avec la cire d’abeilles, le blanc de baleine et les acides margarique et stéarique. Les matières liquides sont les huiles grasses. En pratique, les plus usitées sont celles d’olive, de colza, de navette, d’œillette ou de pavot. De nos jours, cependant, les huiles grasses sont de plus en plus délaissées et remplacées par les huiles de schiste et de pétrole, dont l’emploi a pris en quelques années une extension consi- dérable, et sur lesquelles nous revien- drons plus loin. La troisième catégorie enfin comprend le gaz, quelle que soit la matière dont il est extrait : résines, houille, acides gras de tontes natures, en un mot, matières organiques, donnant par la distillation des carbures d’hydro- gène, principe essentiel du gaz d'éclai- rage. Le gaz fut découvert en 1798, par Le- bon, et une des premières applications fut l’éclairage de l’hôpital Saint-Louis, en 1813. En 1820, divers quartiers de Paris commencèrent à s’éclairer, et en 1855, six Compagnies gazières se parta- geaient l’éclairage de Paris. C’est à cette époque que fut créée la Compagnie pari- sienne du gaz par la fusion de six so- ciétés concurrentes. Sous son impulsion, la consommation se développe avec une rapidité surprenante : tandis qu’elle n’était encore que do 20 millions de mètres cubes en 1853, elle atteignait 60 millions en 1860, pour dépasser aujourd’hui 200 mil- lions. Le gaz provient, comme nous venons do le dire, de la distillation de la houille ou des huiles. Quoique le pouvoir éclai- rant du gaz d’huile soit plus considérable que celui du gaz de houille, la houille est généralement adoptée en raison de son bas prix. Les houilles employées sont grasses à longues flammes. Lorsque, pour une fête publique, on est obligé de produire rapidement une grande quantité de gaz pour répondre à une exagération momentanée de consomma- tion, on emploie des houilles spéciales anglaises, appelées cannel-coal, très riches en gaz et d’un prix plus élevé. On doit à M. Audouin un appareil très ingé- nieux qui permet, en une heure, de sc rendre compte du rendement d’une houille en gaz et en coke, ainsi que du pouvoir éclairant et de la facilité d’épuration du gaz produit. Los visiteurs en verront à l’Exposition un très beau spécimen. La première opération de la fabrication est la distillation. Autrefois les cornues employées pour la distillation étaient en fonte; aujour- d’hui on se sert de cornues en terre ré- fractaire qui se refroidissent beaucoup plus lentement. Les cornues sont placées, au nombre de huit, en général, dans des fours à récu- pération du système Siemens-Ponsard ou Lencauchez, dans lesquels les gaz de la combustion, après avoir parcouru une série de conduits en briques, disposés en chicane, et leur avoir emprunté toute leur chaleur, viennent se brûler sur la sole où sont disposées les cornues, et s’échappent dans une série de conduits semblables aux premiers, et dans lesquels ils se dépouillent de toute la chaleur inutilisée dans l’opération- L’arrivée et l'échappement des gaz sont alternative- ment inversés de telle sorte que, dans chaque fournée, on recueille la chaleur cédée pendant l’opération précédente au générateur par les gaz à leur sortie. Au début du travail, les cornues sont chauffées lentement et portées progressi- vement au rouge cerise (8 à 900 degrés), température que l’on conserve constante ensuite pendant toute la distillation. La charge de chaque cornue n’esl que. de 120 à 150 kilogrammes de houille, bien que ce poids no corresponde qu’à la moitié environ de ce que pourrait contenir la cor- nue, car la houille augmente à lu distil- lation quelquefois des 2/5esde son volume. La distillation commence dès que l’air a été chassé de la cornue, et dure 4 heures environ. Le produit obtenu est très com- plexe et encore impropre à l’usage : c’est, en effet, un mélange de gaz, de vapeurs ammoniacales et sulfurées, et de goudron. 100 kilogrammes de houille donnent environ 28 à 29 mètres cubes de gaz, 72 kilogrammes de coke, 7 kilogrammes d’eaux ammoniacales et 6 kilogrammes de goudron. A la sortie de la distillation, les pro- duits dégagés passent dans un condenseur où ils se refroidissent et où se séparent les eaux ammoniacales et les goudrons. Ces condenseurs sont composés d’une série de tubes verticaux disposés en jeux d’orgue et dans lesquels les gaz circulent pour se refroidir et se débarrasser des vapeurs entraînées, tandis que le charbon de cornue ou coke, résidu de la distilla- tion, se retire directement des cornues refroidies. Du condenseur, le gaz passe, à l’épura- teur. Ces épurateurs sont des cuves en fonte hermétiquement fermées pendant la marche, et portant à l’intérieur des claies en fer ou en osier recouvertes de sciure de bois, de paille et d’une couche de chaux éteinte pulvérulente de 6 centi- mètres d’épaisseur. Le gaz traverse ces claies de bas en haut, et se débarrasse de l’acide carbonique et d’une partie de l'a- cide sulfhydrique qu’il contient; il faut 2 kilos de chaux pour 100 kilos de houille. Le gaz passe ensuite à travers un mé- lange de sulfate de fer et de chaux, oit il finit do se débarrasser de l’ammoniaque etdel’acide sulfhydriquerestants, et, ainsi épuré, arrive enfin à un compteur de fa- brication et de là au gazomètre. Ce der- nier appareil est réglé au moyen de contre- poids, pour contenir la quantité de gaz (pii doit se consommer en un temps dé- terminé, et donner au gaz la pression voulue. Nous avons dit plus haut que le gaz pouvait se tirer d’autres matières que la houille. Ces procédés ne diffèrent en tout cas qu insensiblement de celui que nous venons de décrire, c’est toujours la distil- lation qui est la base de l’opération. Le gaz U huiles lourdes sert principale- ment à I éclairage des wagons en raison de son pouvoir éclairant plus considérable que celui de [a houille. Le gaz transportable est tiré des schis- tes bitumeux par une distillation lente au sortir de laquelle il est envoyé sous pres- sion dans des gazomètres et de là dans des caisses en tôle. Ce gaz est environ 4 fois plus éclairant que le gaz de houille. Il faut nous borner aujourd’hui, sinon à énumérer les diverses applications du