L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
1O
produit lui-même, du moins à renvoyer le
visiteur au charmant Pavillon des Com-
pagnies du gaz où celles-ci ont rappelé
tous ses emplois : éclairage, chauffage et
force motrice, et, après avoir donne un
aperçu des anciens appareils, ont réuni
tous les ustensiles et machines les plus
perfectionnés. Citons parmi les nouveautés
une disposition heureuse de bec à flamme
renversée; dans les appartements, une
magnifique cuisine où le gaz règne en
maître absolu, aussi bien pour l’éclairage
que pour la cuisson des aliments; au sous-
sol, une installation très soignée do mo-
teurs à gaz, dont l’emploi s’est répandu
dans ces dernières années par suite de
leur grande facilité d’installation et de
leur simplicité.
Mais ce n’est point seulement par l’é-
lectricité que l'éclairage au gaz est battu
en brèche. Depuis quelque trente ans, un
nouveau produit, le pétrole, a pris un
développement-considérable dans l’éclai-
rage domestique.
L’origine du pétrole est inconnue ; on
suppose qu’il résulte de la décomposition
des plantes marines et des animaux
vivants sur le rivage des mers primitives;
on le trouve en nappes liquides à une
certaine profondeur dans le sol, et son
exploitation a donné naissance à une in-
dustrie de première importance. Le lec-
teur s’en rendra compte par la seule visite
du charmant panorama dans lequel
MM. Deutsch, les grands raffineurs de
pétrole, ont donné un aperçu des deux
principaux centres de production : les
collines verdoyantes et boisées de la
Pensylvanie, d’un côté ; la terre grise et
inculte du Caucase, de l’autre. La repré-
sentation très fidèle des puits de sondage,
des derricks et de ces usines volantes
qui les entourent, présente le plus haut
intérêt.
[/exploitation des sources do pétrole
n’a guère commencé qu’en 1855, en Amé-
rique. La première source mise à jour
fut celle d’Oil Creek; on trouva une
nappe de pétrole à 21 mètres de profon-
deur. Le puits donna au début 1,817 litres.
Ce fut donc àOil-City, à 960 kilomètres de
New-York, que l’exploitation se concentra
en premier lieu. C’était dans une vallée
très pittoresque, où les habitants, pour
ainsi dire nomades, dès qu'un puits ne
donnait plus rien, l’abandonnaient de
suite pour se transporter près des nou-
veaux sondages qui avaient révélé la
présence de la nappe.
Les habitations se construisaient en
14 jours avec des troncs d’arbres. On
travaillait jour et nuit, sans arrêt, dans
une atmosphère que les vapeurs du pé-
trole rendaient épouvantable. Riches
comme pauvres étaient obligés de garder
toujours les mômes vêtements, impré-
gnés de vapeurs de pétrole, et ne les quit-
taient que lorsque ceux-ci devenaient
trop lourds à porter.
Dès qu’on avait rencontré un long son-
dage, il suffisait d’installer les pompes,
et l’extraction commençait. Les bénéfices
retirés de l’exploitation étaient de suite
considérables ; certaines sources ont
donné jusqu’à 10 millions de francs pour
une dépense d’installation do 10,000 fr.
L’extraction, tout en devenant de pins
en plus considérable, n’a guère changé de
caractère. Les procédés et les mœurs sont
restés identiques, bien que le pays soit
profondément modifié.
EnPensylvanie, en 1862, la production
était de 3,600,000 hectolitres; en 1870, <lo
7 millions ; en 1873, de 10 millions, et de
nos jours elle dépasse 15 millions d’hec-
tolitres.
Les sources sont souvent à une grande
profondeur, niais certaines ont une pres-
sion intérieure suffisante pour qu’on
puisse employer à leur extraction le sys-
tème du puits artésien. Ce sont les sources
jaillissantes, et les constructions faites à
l’entour s’appellent des « derricks ».
Dans le Caucase, la majeure partie des
sources sont jaillissantes, et l’extraction,
par cela seul, réduite à la plus grande
simplicité.
Le pétrole, avant d’être livré à la con-
sommation, est distillé et épuré. A la
distillation, on obtient des produits divers :
de 45 à 70 degrés, l’éther de pétrole; de
70 à 120 degrés, l’essence minérale ; de
120 à 180 degrés, l’huile de pétrole pour
l’éclairage, et au-dessus jusqu’à 400 de-
grés, les huiles lourdes, servant à fa-
briquer des graisses pour les machines,
et entre autres la paraffine, d’un usage
si fréquent et dont on tire également des
bougies. Le résidu deladistillationdonne
un coke qui peut être employé pour le
chauffage.
L’huile de pétrole pure et rectifiée est
blanche et d’une consistance un peu plus
forte que celle de l’eau.
Le pétrole se transporte dans des
réservoirs en tôle montés sur wagons,
ou sur des navires aménagés spécialement
pour leur transport qui J es reçoivent au
sortir même de la source et les amènent
en Europe, où se fait le raffinage.
G. Lemire.
L’ENSEIGNEMENT A ^EXPOSITION
En lisant les comptes rendus des dernières
séances de la Chambre et du Sénat, on voit que
toute l’attention de nos élus — à degrés divers
— a été concentrée sur les questions d’instruc-
tion publique.
Faisons comme eux, en restant dans notre
sphère, en nous cantonnant dans notre domaine
spécial, et allons prendre une « leçon de
choses », comme on dit par delà l’Atlantique, .
en visitant le groupe consacré spécialement à
l’enseignement, et qui occupe une place qui lui
est bien due dans le Palais des Arts libéraux,
au Champ de Mars.
Dans cette instructive promenade, on n’a qu’à
suivre l’ordre logique adopté par les organisa-
teurs, qui, tout d’abord, dans une série de petits
salons latéraux, ont offert à notre examen les
modèles de crèches, écoles maternelles, orphe-
linats, salles d’asile, jardins d’enfants, une
institution trop peu répandue en France, et qui
fonctionne admirablement en Belgique, et no-
tamment à Bruxelles, où nous avons pu de visu
constater les énormes services qu’elle rend à
une population aussi occupée que prolifique.
En ces matières, nous nous occupons volontiers
des petits ; aussi nous intéressons-nous à l’agen-
cement et au matériel d’enseignement de ces
établissements appropriés au développement
physique et moral du bambino jusqu’à son
entrée à l’école.
On peut suivre là tout ce qui a été préparé
pour faire parcourir avec fruit — et sans trop
de fatigue — à l’enfant les étapes successives
qui séparent le baby de l’écolier, l’écolier de
l’homme. On s’est inspiré en toute cette orga-
nisation de l’axiome : Mens sana in corpore
sano « Pour avoir une âme forte, il faut un
corps sain », et cette préoccupation caractéris-
tique de notre pédagogie moderne domine dans
l’installation des établissements scolaires des-
tinés aux cours d’adultes et à l’enseignementpro-
fessionnel, dont nous avons ici des modèles qui
permettent de la suivre en ses moindres détails.
Le même soin a été apporté à nous mettre
sous les yeux des documents permettant d’ap-
précier l’organisation des lycées de garçons et
de jeunes filles — dont on a tant médit, mais
que maintenant les gens de bonne foi pourront
juger en connaissance de cause et sans s’en rap-
porter à un vaudeville plus ou moins réussi. Le
matériel technologique est groupé avec celui de
l’enseignement des arts du dessin, de la musique,
voire les appareils de gymnastique et d’escrime
— section de nos fils, bien entendu.
Mais ceci n’est qu’une sorte de préface et nous
arrivons bientôt à des exhibitions qui nous pré-
sentent le plus complet développement de la
science et de l’enseignement. Ici, avec leurs
agencements de toutes sortes, sont présentés :
les académies, universités, écoles de médecine
et écoles pratiques, écoles techniques et d’appli-
cation , observatoires, musées scientifiques,
amphithéâtres, laboratoires d’enseignement et
de recherches.
Sort-on de là beaucoup plus savant? Eh!
assurément non; mais lorsqu’on a lesens droit
et l’esprit juste, lorsqu’on est de bonne foi, on
se retire avec cette conviction que lorsque la
République nous a demandé des sacrifices pour
l’instruction, on a eu raison de ne point les lui
marchander. Les efforts faits sous le patronage
officiel et dont, dès l’abord, des esprits chagrins
et malintentionnés niaient l’efficacité, ont pro-
duit de féconds résultats, comme on peut s’en
assurer sans quitter cette galerie où l’on peut
admirer — le mot n’a rien d’exagéré — les expo-
sitions particulières dues à l’initiative des insti-
tutions savantes, des sociétés techniques, agri-
coles, commerciales et industrielles.