ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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GM L’EXPOSITION DE PARIS LE KAMPONG JAVANAIS A L’EXPOSITION UNIVERSELLE Les Joueurs de A n g - K l o n g (Orchestre Populaire) allant CHERCHER LES DANSEUSES. Le Comité chargé de l’installation néerlandaise à l’Es- planade des Invalides a suivi scrupuleusement le pro- gramme tacite, mais inexorable, qui semble avoir été imposé à tous dans cette Exposition Universelle, où l’on sent dominer cette soif de vérité qui sera la carac- téristique de la fin du xix' siècle. Les organisateurs n’ont pas cherché à procurer l’il- lusion, plus ou moins parfaite, de l’existence dans File océanienne ; ils ont voulu mieux : ils ont été prendre un coin de ce pays — habitants et habitations — et ils l’ont transplanté en plein Paris. A peine débarquée, la caravane, qui est composée de quarante hommes et de vingt femmes, a dû s’occuper de se construire un gite. Le village ou kampong a été entièrement élevé par les Javanais, livrés à leurs propres ressources et sans autres outils qu’un couperet appelé bendo et une sorte de couteau nommé pissoraoute. Les matériaux employés sont d’ailleurs fort élémen- taires; le bambou et la feuille de palmier font seuls les frais des constructions, qui se tiennent sans boulons, sans équerres, sans clous, sans un millimètre de fer, uniquement par des assemblages et un système très ingénieux de liens en cordes végétales. Entrée du Kampong javanais. S’il n’existait pas, ce bienheureux bambou, les Java- nais l’auraient certainement inventé, car la place tenue par lui dans l’existence de ces braves gens est telle Une Maison sur pilotis. qu’il serait impossible de les priver de cet inappréciable roseau. Les poteaux et la charpente sont en gros bambous; on emploie les moyens bambous pour les murs, les chevrons, les portes, les planchers. Quant aux pelits, ils servent à confectionner les ustensiles de ménage, les outils, les remplissages, les charnières. Jusqu’aux instruments de musique, — les ang-klong — qui sont confectionnés avec les tiges de la précieuse plante. L'effet, d’ailleurs, est loin «l’être désagréable. Quoique les maisonnettes formant le kampong pré- sentent différents spécimens de constructions de l’ar- chipel, elles mesurent à peu près la même hauteur et sont bâties de la même façon. Elles ont une tonalité blonde et une élégance simple d’un charme réel. Nos gravures représentent, entre autres une case éle- vée sur pilotis, au bord d'une rivière, et le Magasin à riz, un des monuments du village. L’aspect général est aussi varié qu'amusant. A l’extrémité du kampong, les kokki — cuisiniers — s’occupent à préparer le repas commun de toute la petite colonie. Ici, une ménagère, assise sur ses talons, raccommode scs hardes. Là, des ouvriers, vêtus d’un pantalon de toile peinte et, hélas ! de l’affreuse jaquette bleu marine que notre pudibonde civilisation leur a imposée, fabriquent, sut le seuil de leur maisonnette, des chapeaux avec de la paille de riz coupée en minces lanières. Plus loin, un couple vénérable qui évoque l’idée d’un M. et d’une Denis exotiques, tellement les visages sont ridés, les mains flétries, les tempes dégarnies, cartonnent, impassibles, en se servant de cartes qui n’ont aucune ressemblance aveç celles de Charles VI et d’Odette. En face, une indigène, répondant au nom de M’Prède, se taille un joli succès, grâce à la façon dont elle enjo- live les innombrables mouchoirs qu’on lui confie. Celle matrone, qui doit bien gagner, entre parenthèse, une quarantaine de francs par jour avec les largesses des visiteurs, est accroupie près d’un fourneau sur lequel mijote de la ciro fondue. De cette mixture, elle emplit nno espèce de minuscule entonnoir emmanché au bout d’un bambou, et, sur l’étoffe, elle trace mille dessins variés — arabesques, fleurs, plantes, animaux fantai- sistes — avec le bec recourbé de l’instrument qui laisse couler un filet de cire mince comme un Irait de crayon. M’ Prède est une étoile au kampong; mais celle étoile pâlit devant les danseuses javanaises qui, d’ailleurs, n’ont pas en ce moment de rivales à l’Exposibon Uni- verselle. Aucun spectacle n’est plus inattendu, ni plus curieux, et nos yeux d'Occidentaux b'.asés sont hypno- tisés par ce troublant kaléidoscope qui gi'ise et fascine