ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 215 Ce sentiment très vif de la nature, que cultive avec soin l’école professionnelle de dessin fondée par la chambre syndicale, a produit là des chefs-d’œuvre où la richesse des matériaux est merveilleuse- ment rehaussée par Fart. Dans les colliers, dans les diadèmes, l’emploi des dessins géométriques est à peu près imposé, et nos joailliers, qui ont toujours été si habiles à combiner les grosseurs des pierres, y montrent encore autant d’imagination que d’élégance. Mais ce sont surtout les sujets inspires de la flore naturelle qui me frappent : il me semble que l’heure actuelle marque l’apogée de ce genre et qu’ils y sont incomparables. Le haut prix de la joaillerie la soustrait un peu aux variations de la mode. Si elle est moins rapidement changeante, il y a une mode cependant. On peut noter comme particulier, àl’Expositionde 1889, la longueur des broches exposées cl le nombre dessujets floraux empruntés à la famille des orchidées. La culture de ces plantes aux formes si capricieusement variées s’étant fort développée dans les appartements, la joaillerie s’est emparée des motifs nouveaux qu’elle lui appor- tait. La substitution de la petite joaillerie à la bijouterio dans la clientèle moyenne est plutôt un phénomène économique qu’une mode. Elle provient en effet de la baisse de prix causée par les découvertes des mines de diamants du Cap. On sait que la bijouterie, c’est (Ici or ou de l'argent travail lé, et que la joaillerie, ce sont des pierres précieuses sorties dans de l’argent. La part du travail à payer est beaucoup plus grande dans la bijouterie, et la valeur intrinsèque des matières est beaucoup plus grandi! dans la joaillerie. Aussi, depuis que celle- ci est plus accessible, les acheteurs se portent-ils délibérément de son côté. AI. Martial Bernard constatait déjà dans son rapport sur l’Exposition de 1878 la transformation industrielle qui en est la conséquence. « La bijouterie proprement dite, disait-il, traverse en ce momentane crise qui en arrête les progrès. L'invasion des diamants du Cap en est certainement la cause principale. Le public préfère du diamant qui lui représente une valeur à des bijoux appelés à se démoder d’une année à l’autre ; par suite, les principales maisons de bijouterie ont complètement changé leur fabrication et ont été amenées à faire de la joaillerie . » La bijouterie il’or est restée en souf- france d’une Exposition à I autre ; tout au plus peut-on y signaler comme une nou- veauté la confection des bourses on mailles d’or, dont l’idée première nous vient du Portugal et dont l’usage com- mence à être assez répandu. En revanche, la bijouterie d’argent est aujourd’hui très prospère. L’impératrice de Russie, dans un voyage enAngleterre, s’étantmontrée avec des bijoux d’argent, les dames an- glaises l’imitèrent. De chez elles, la mode passa en France ; elle a fait le tour du monde civilisé à l’heure actuelle. La bijouterie et la joaillerie d’imitation, elles, n’ont point connu d’éclipse. Cer- taines spécialités, comme le doublé d’or, les pierres fausses, les perles d’acier, sont éminemment parisiennes, et, pour le doré, nos industriels soutiennent vail- lamment la concurrence contre l’Angle- terre. L’exposition d’économie sociale leur ayant demandé des renseignements statistiques, ces diverses industries d’imi- tation ont accusé un chiffre d’affaires de soixante millions et un personnel de 25 à 30,000 ouvriers. Une série de vitrines étalent le long des murs une très remarquable collection à laquelle le public, faute d’être averti, ne prête point l’attention qu’elle mérite. Ce sont les apprêts. On appelle apprêts des pièces de bijou obtenues par un dc- coupoir qui leur donne leurs contours et leurs reliefs sansaucun déchet de matière. L’apprèteur livre ces pièces au bijoutier et celui-ci les assemble selon sa fantaisie. Ce procédé économique a puissamment contribué au succès du bijou d’imitation par son bon marché ; il rend des services même à la bijouterie fine. La série exposée témoigne brillamment en faveur du goût et de l’habileté de nos graveurs. La bijouterie d’or à bas litre est une industrie naissante en France. Elle y a été longtemps impossible, la loi ne per- mettant pas l’emploi d’or à un litre infé- rieur aux 750 millièmes. L’Allemagne ayant le bonheur de n’être pas protégée par sa législation, ses bijoutiers pouvaient fabriquer librement à tous les titres qui leur paraissaient bons ; ils en profitaient pour inonder le monde de bijoux d’or à bon marché. Les nôtres, ayant au pied le boulet de notre loi, se désolaient de ne pouvoir les suivre. En 1884, on leur a enfin accordé la tolérance de travailler l'or à bas titre pour l’exportation. Il sem- blait (pie ce dût. être la libération, mais les formalités administratives sont si en- nuyeuses, elles font perdre tant de temps, qu’en fait nos bijoutiers ne sont pas beau- coup plus ingambes que par le passé quand il s’agit de rattraper la concurrence étrangère. Pourquoi les industries en métaux ne seraient-elles pas aussi libres en France qu’en Allemagne ou en Angle- terre ? Ce sont là de ces choses que je ne puis comprendre. Mais je me suis déjà aperçu que, si l’on veut considérer le citoyen français comme un majeur et non comme un enfant auquel on ne sau- rait mettre trop de bourrelets autour do la tête et de lisières sous les bras, on s’expose à passer pour un esprit sub- versif. Paul Bourde. LES COULISSES DE L’EXPOSITION L’Exposition de Paris a fait éclore autant de publications spéciales que l’imagination en peut rêver : guides, albums, panoramas à vol d’oi- seau, brochures indicatrices, vade-mecum, etc. Cette colossale entreprise a nécessairement at- tiré autant de feuilles volantes imprimées sur toutes faces, qu’un phare lumineux attire tous les oiseaux du large. Il semble cependant que toutes ces publi- cations aient été conçues du haut de la Tour Eiffel et l’Exposition, dans presque tous ces guides, est vue panoramiquement. Les Coulisses de l’Exposition, ce volume gracieux qui vient de paraître chez l’éditeur E. Kolb, rue Saint-Joseph(in-80, 3 fr. 50), n’apas suivi cette envolée générale et s’applique au con- traire à dépeindre notre grand concours inter- national. M. Camille Debans, qui a rédigé cet ouvrage sur tous les dessous du Champ de Mars, a apporté le plus grand soin à ne rien omettre qui puisse vivement instruire le lecteur, non par de graves dissertations trop techniques, mais par des exposés clairs, limpides et très amusants. Tous ceux qui seront munis de ce coquet volume pourront aller et venir dans les diffé- rentes parties de l’Exposition avec l’assurance de vieux habitués, ils en posséderont rapidement une connaissance intime et approfondie, ils sauront les origines, les détails inconnus, l’histoire pittoresque des palais et des sections qu’ils auront parcourus. Ce volume contient ia genèse complète de la mémorable Exposition et des fêtes du Centenaire de 89. C’est non seulement un guide complet, mais encore un volume qu’on voudra lire et conserver dans sa bibliothèque ; il intéressera même les personnes qui, retenues loin deParis, ne pourront venir visiter le Champ de Mars et la Tour Eiffel. Ce volume est envoyé franco contre 3 fr. 50 adressés à l’éditeur, soit en mandat, soit en tim- bres-poste. L’EXPOSITION DU CHILI Le gouvernement chilien, que des événements politiques avaient empêché de prendre part à l’Exposition de 1878, a voulu montrer, à noire solennité internationale de 1889, les progrès surprenants qu’a pu faire le Chili sous une sage administration. Ce pays qui, dans sa récente lutte contre le Pérou et la Bolivie, a fait preuve d’une grande énergie et d’une véritable sagesse, s’est montré dans la paix digne de la fortune qui a favorisé ses armes. Le peuple qui, au lendemain de vic- toires aussi éclatantes, ne se laisse pas griser par ses succès et pense avant tout à se sous- traire à la dictature militaire, est appelé à jouer