ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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235 L’EXPOSITION DE PARIS Jadis Xavier de Maistre a fait tout un volume dont on parla beaucoup et qu’on ne lit plus, avec le Voyage autour de ma chambre. Que ne faudrait-il pas écrire pour être complet, en racontant ce « Voyage autour des Pavillons parisiens »? Si l'on ne voulait tout voir, et tout est digne qu’on s’y arrête, on pourrait dire qu’il y a là une série d’expositions particulières, où cha- cun trouvera son compte. Etes-vous enfin enclin aux belles choses de l’art? Voici les originaux des principales œu- vres de sculpture commandées ou acquises depuis la dernière Exposition, ainsi que les esquisses et reproductions des peintures déco- ratives des salles de nos mairies. On sait les admirables résultats qu’ont produits les con- cours pour ces œuvres. Si vous êtes plus touché par les choses scien- tifiques, voilà l’exposition de l’Observatoire de Montsouris. C’est très savant et l’on y trouve également des « curiosités » comme les tableaux comparatifs des observations thermométriques faites dans une chambrée de caserne à Paris, dans la salle des séances du Conseil municipal, sur une fenêtre de l’Hôtel de Ville, dans une chambre d’artisan. Il y a là riiatière à dissertations dont nous vous laissons le soin. Là aussi, au moyen de tableaux, de courbes graphiques, on peut se rendre compte du mouvement des bibliothèques municipales et des bibliothèques scolaires. On constate, avec satisfaction, que non seulement le goût de la lecture se répand, mais encore qu’il s’épure. Des polémiques récentes, des procès même, donnent un grand attrait à l’exposition du Laboratoire municipal, dont le public peut ainsi apprécier les travaux et les procédés. Après avoir examiné les produits expérimentés et les appareils qui servent à l’analyse, on peut consulter avec fruit et intérêt les documents sur les falsifications des matières alimentaires. C’est une question à laquelle nul ne peut rester indifférent. C’est tout un catalogue qu’il faudrait pour énumérer ce qu’a envoyé — et en ne choisissant que les œuvres de premier ordre — le service des Travaux historiques. Citons seulement un atlas comprenant trente plans de Paris à des époques différentes et qui est bien un des plus curieux que l’on puisse feuilleter. Inutile de dire avec quel soin a été organisée l’exposition de l’enseignement primaire de la Ville de Paris. C’est d’abord un spécimen d’école avec son mobilier, bancs, tables, chaires de professeurs et tout le matériel d’enseignement, jusqu’au tableau noir et son chevalet. Aux murs, et ce n’est pas le moins curieux ni ce qui retient le moins, sont appendus les travaux des élèves j ce sont ces travaux d’un ordre plus spécial et plus élevé qui meublent et ornent exclusive- ment les deux salons réservés à l’enseignement professionnel auquel on ne saurait trop s’inté- resser. C’est cet enseignement, en effet, qui a produit les artisans de premier ordre dont les œuvres ont fait l’éclat de l’Exposition univer- selle. La Ville de Paris se devait à elle-même de mettre en relief les sapeurs-pompiers, dont elle est si justement fière. Par son exhibition spé- ciale, le corps de ces sauveteurs a démontré que non seulement il a l’apanage du courage, mais que ses officiers sont aussi des ingénieurs de premier ordre. Là sont rangés tous les engins, depuis l’avertisseur jusqu'aux échelles de sauvetage et les lampes de sûreté. C’est à la fois complet — et rassurant. Nous laissons de côté pour une chronique •spéciale tout ce qui a rapport à i’hygiène et à l’assistance publiques. Rien que les galeries que nous venons d’énumérer en les traversant rapidement sont bien suffisantes pour justifier les éloges que nous décernions en commençant à l’exposition spéciale de la Ville de Paris, dont on peut étudier là l’administration géné- rale dans ses principaux organes. LE PALAIS DES PRODUITS ALIMENTAIRES Jusqu’à présent, dans les Expositions univer- selles ou restreintes, les produits alimentaires avaient été relégués dans des coins perdus, placés sous des tentes élevées à la hâte au sein d’éphémères constructions en planches qui n’avaient aucune prétention à la magnificence: « Voyez, semblait-on dire, quel peu de cas nous faisons de la vile matière ! Nous ne bâtissons pas de palais assez somptueux pour les Beaux- Arts, les Arts libéraux, les industries d’art, mais la victuaille!...pouah! Nous autres, idéalistes, nous ne nous occupons pas de ces misérables concessions accordées à la bête. » Et ces excellents idéalistes banquetaient cha- que soir, en épluchant soigneusement le menu et en dégustant savamment les vins. En 1889, on a changé cela. Comprenant, sans hypocrisie, toute l’importance que l’alimenta- tion peut avoir sur un peuple, aussi bien au point de vue physique qu’intellectuel, hygiéni- que que moral, on a donné à la bête la place qui lui revient. Guenille si l’on veut, ma guenille m’est chère. Les Beaux-Arts ont un palais au Champ de Mars. Les produits alimentaires possèdent aussi le leur, et un vrai palais, vaste, somptueux, monumental. L’architecte chargé des travaux, M. Baubin, dont la modestie naïve fuit le bruit et le cabotinage, mais qui est, en revanche, un des esprits les plus distingués de sa profession, a voulu jeter la poudre d’or de son talent sur l’œuvre qui lui était confiée, et la gastronomie n’aura pas à être jalouse de ses graves voisins. Elle est charmante de bonhomie et de gaieté spirituelle, cette façade de VHostellerie de Gar- gantua. Presque à fleur d’eau, au sous-sol, se trouvent les vins, alignés dans des salles qui conservent la fraîcheur d’une cave. Au premier en regardant la Seine, et au rez-de-chaussée du côté du quai, s’étendent de spacieuses galeries où se sont donné rendez-vous tous les produits alimentaires du monde. Trois halls, un au cen- tre, deux aux ailes, sont accusés extérieurement par d’immenses verrières partant du plancher et surmontées de corniches en forme de fron- tons angulaires qui coupent la longue ligne de l’entablement. Le motif du milieu est flanqué de deux tourelles fort originales qui se terminent par des belvédères ajourés dont l’élégante sil- houette se reflète coquettement dans la rivière. Des balcons de bois trouent, de distance en dis- tance, le murcontrelequel sont, intérieurement, adossées les vitrines. Toute Ja décoration scul- pturale, dans le chéneau, la frise, les chambran- les, les consoles, les gaines formant pilastres, rappelle la divinité de cette cathédrale élevée à la gourmandise. Frantz Jourdain. LA SCIENCE A L’EXPOSITION LES PREMIÈRES FONTAINES LUMINEUSES 1 Sur ces entrefaites, D. Golladon ayant obtenu de son père l’autorisation de se rendre à Paris, pour y suivre les cours, et de se faire accompa- gner par Ch. Sturm, les deux jeunes savants apportèrent à Paris leur mémoire, qui fut déposé au secrétariat de l’institut. Ces six mois passés à Paris furentune époque décisive dans la carrière des deux amis. Ac- cueillis avec une extrême bienveillance par d’illustres physiciens, Ampère, Arago, Fourier, Dulong, C. Becquerel, et par J.-B. Dumas, ils se lièrent avec Coriolis, Liouville, Élie de Beaumont, Fresnel, Savary, etc., et furent admis dans une réunion scientifique de ces savants, où se discutaient plusieurs questions mathématiques et physiques. M. Colladon ayant été autorisé par Ampère à travailler dans le cabinet de physique du Col- lège de France, y fit deux importantes décou- vertes, que nous passerons sous silence, pour arriver tout de suite à ses célèbres expériences sur la vitesse du son dans l’eau. Le mémoire apporté à Paris par Colladon et Sturm, en décembre 1825, sur la compressibilité des liquides, avait été remarqué des savants; mais l’Académie, en raison des expériences troppeu nombreusesconlenuesdans ce mémoire, avait remis le même sujet au concours pour l’année suivante. Sturm étant retenu à Paris par ses leçons, M. Colladon repartit seul pour Genève, en 1823, afin de reprendre les expé- riences de la mesure de la vitesse du son dans l’eau. Le célèbre botaniste Pyramusde Candolle, qui possédait une maison de campagne au bord du lac Léman, offrit à M. Colladon 1 hospitalité dans sa maison, l’aide de son fils Alphonse et celle de son jardinier. Dans une première expérience, faite de nuit, on opéra de la manière suivante : De Candolle fils et un aide, montés sur un bateau, auquel était suspendue une cloche, du poids de 65 kilogrammes, immergée dans l’eau, s’éloi- gnaient àl ou 2 kilomètres. Un marteau à long manche servait à frapper la cloche de l’intérieur du bateau. Sur un autre bateau stationnait Col- ladon et un ami muni d’un chronomètre à arrêt. On envoyait,au moyen d’un signal lumineux, l’or- dre de frapper la cloche, et l’on faisait marcher l’aiguille des secondes du chronomètre. Alors Colladon plongeait la tête dans l’eau, et sa main avisait de l’arrivée du sonie porteur du chrono- mètre placé dans le bateau. Un tel procédé n’était ni commode ni agréable. Chaquesoir, notreexpérimentateur revenait tout mouillé. Après de telles expériences, il ne dor- mait guère, cherchant dans sa tète un meilleur procédé pour écouter sous l’eau. Une nuit, il lui vint l’heureuse idée qu’un récipient métallique plein d’air, muni d’un tube acoustique fermé par le bas, ouvert par le haut et immergé par- tiellement dans l’eau, comme un aéromètre, pourrait recevoir et transmettre les vibrations sonores à l’air du récipient, puis à l’air extérieur et de là à l'oreille, sans qu’il fût pour cela néces- saire de mettre la tête dans l’eau. De bon matin, Colladon réveille son ami, de Candolle fils; il lui communique son projet, et pour son premier appareil provisoire il se sert 1. Voir le n» 29.