ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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238 L’EXPOSITION DE PARIS d’un arrosoir convenablement lesté. Le bateau portant la cloche est lancé sur le lac; Colladon donne le signal de frapper la cloche, et en appro- chant l’oreille de l’arrosoir flottant, il a la satis- faction d’entendre nettement le bruit des coups de cloche. Les amants passionnés des sciences, surtout dans lejeuneâge, comprennent seuls le bonheur que ressentit notre expérimentateur, lorsque, embarqué sur le lac, il entendit, à quelques kilomètres, fonctionner si bien la cloche et l’arrosoir. üès ce moment, la réussite était certaine : le même observateur pourrait dorénavant tenir la montre, voir les signaux lumi- neux annonçant l’instant des coups frappés, puis attendre l’ins- tant de l’arrivée du son, et mou- voir de sa main l’arrêt du chro- nomètre. Nous n’avons pas besoin de dire que l’arrosoir fut vite rem- placé par un appareil spécial, mieux disposé, dont le dessin a été donné dans le tome V des Mé- moires des Savants étrangers de l’Académie des sciences de Paris, et que nous reproduisons d’après ce recueil. Les figures 1 et. 2 représen- tent le bateau expéditeur du son et le bateau récepteur. A l’arrière du bateau expéditeur (fig. 1) est immergée une cloche, que peut faire résonner un marteau. Une poulie, P, sur laquelle s’enroule une corde, permet de faire simul- tanément retentir la cloche et luire l’éclair de l’inflammation du tas de poudre, M, qui sert de signal lumineux. Quand la main de l’opérateur placé dans le bateau abaisse le levier, L, qui pousse le marteau contre la cloche, le mouvement de ce même levier, tirant la corde qui s’enroule sur la poulie, P, et sur le petit cy- lindre de bois, B, abaisse la lance de feu de A vers F, sur lequel est placé un tas de poudre, et la poudre s’allume à ce con- tact. La production du signal lu- mineux et le tintement du coup de cloche sont donc simultanés. L’observateur placé dans le ba- teau récepteur (fig. 2), dès qu’il aperçoit le signal lumineux, note la seconde sur le chronomètre qu’il tient à la main; puis il met l’oreille à l'embouchure supé- rieure du tube acoustique, dont la partie inférieure, immergée sous l’eau, se termine par un pavillon fermé par une plaque métallique T. La vibration de cette plaque sous l’influence de Fonde sonore, transmise par l’eau, produit dans le tube acoustique un son très net. L’observateur note alors la seconde marquée par le chronomètre, et connaissant la distance exacte entre les deux stations, on a la vitesse du son dans l’eau, à la température à laquelle on opère. Par le calcul on ramène celte vitesse à la température convenue, de -|- 8°. M. Colladon fit, avec cet appareil acoustique, plusieurs séries d’expériences sur la vitesse de propagation du son à travers la plus grande largeur du lac Léman, c’est-à-dire entre les villes de Rolle et de Thonon. Nous n’avons pas besoin de dire qu’on opérait de nuit pour bien voir les signaux et n’être point dérangé par la navigation sur le lac. La courbure de la terre entre ces deux rives, éloignées de 13,887 mètres, ne permettait pas aux expérimentateurs de se voir, mais les expériences se faisant de nuit, l’inflammation do 450 grammes de poudre, au moment du choc, donnait à l’horizon un éclair parfaitement dis- tinct. Les repères d'amarre des deux bateaux, fixés à 200 mètres du rivage, étaient distants de 13,487 mètres. A cette distance, les coups frappés s’entendaient avec une netteté remar- quable, même en temps d'orage. Fig. 1. — Bateau expéditeur du son. La moyenne de plusieurs expériences donna 9 secondes 4/10, pour le temps de propagation du son sous l’eau. Dans l’air, le son eût mis 40 secondes 14/100. La vitesse du son dans l’eau pure, à la température de + 8°, fut ainsi xléterminée à 1,435 mètres par seconde, au lieu de 336 mètres dans l’air à + 8°. Le 11 juin 1827, dans la séance publique de l’institut, les deux amis recevaient le grand prix de mécanique. L’École centrale des Arts et Manufactures, cette institution qui rend aujourd’hui de si grands services à l’industrie française et d où sont sor- tis, depuis plus d’un demi-siècle, tant d ingé- nieurs civils, devenus célèbres par de grands travaux, en France et à l’étranger, a été fondée, menée à bonne fin, et dirigée, pendant plusieurs années, par un négociant et quelques professeurs, ou adjoints aux fondateurs. Son origine remonte à 1828. A cette époque, on sentait la nécessité d’une institution nouvelle, analogue à l’École poly- technique, mais ouverte à un plus grand nombre, et dans laquelle la mécanique, la physique et la chimie seraient enseignées en vue des progrès de l’industrie, les cours du Conservatoire des Arts et Métiers étant reconnus insuffisants pour un tel but. Cette insuffisance avait engagé quelques per- sonnes, en particulier J.-B. Dumas, alors pro- fesseur de chimie à l’Athénée, et qui venait de publier le premier volume de son Traité de chimie appliquée aux arts et à T industrie, Péclet, physicien, et Olivier, élève de l’École polytechnique et géomètre de mérite, à s’occuper de la création d’une école d’Arts et Manufactures, qui serait entiè- rement indépendante du gouver- nement. M. Lavallée, riche négociant, qui désirait consacrer son temps et une partie notable de sa for- tune à une entreprise utile à l’industrie française, suivait les cours de J.-B. Dumas, à l’Athé- née. Admirateur des vues élevées que le jeune chimiste exposait avec talent sur le grand avenir de la chimie industrielle, M. La- vallée accepta d’être l’un des fondateurs et le directeur actif de la future École centrale. Une année entière fut consacrée' à étudier les projets, à discuter le nombre et l’organisation des cours, et surtout aux démarches très délicates auprès du gouver- nement, dont l’autorisation était indispensable, et qui se faisait beaucoup prier pour l’accorder. M. Colladon, admis dans ces conférences, avait été désigné comme futur professeur adjoint de physique, et professeur d’un cours spécial sur les machines à vapeur et leurs applications. L’École centrale des Arts et Manufactures s’ouvrit, d’une ma- nière très brillante, en novem- bre 1829. Plusieurs fils de manu- facturiers, et même des manu- facturiers d’un certain âge, vin- rent se présenter comme élèves, ainsi que de nombreux étran- gers. La révolution de 1830 fut plutôt favorable que contraire au développement de l’Ecole cen- trale. En 1831, Goriolis, professeur de mécani- que à cette École, ayant été nommé directeur de l’Ecole polytechnique, dut quitter l’École centrale, et M. Colladon fut appelé à le rem- placer. Plus jeune qu'un grand nombre de ses élèves, M. Colladon en était pourtant respecté et aimé. L’enseignement de la mécanique venait de subir une importante transformation. Aux anciennes notions habituelles de la mécanique rationnelle, c’est-à-dire admettant des corps imaginaires, absolument durs et rigides, sans frottements, etc., Coriolis avait substitué un principe fécond, déduit du principe des vitesses