ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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18 L’EXPOSITION DE PARIS LES ORIGINES ET LE PLAN DE L’EXPOSITION « (Suite et fin.) Comme compensation à leur effort et à leur générosité, l’État abandonne les recettes de l’Exposition à la Société, mais celle-ci renoncera à ses bénéfices une fois ses capitaux remboursés. Ce fonds de garantie de 18 millions do recette ferme, souscrit en cinq mois, sans aucune publicité et en famille, pour ainsi dire, s’éleva à 22 millions. La souscrip- tion n’a pas cto fermée officiellement. Si on se demande comment l’Etat lui- même, encore qu’il ait un devoir de pro- tection et de patronage effectif en d’aussi solennelles circonstances, pouvait se ré- cupérer, on peut répondre qu’il allait créer, par ce fait môme du concours énorme des citoyens et des peuples, un mouvement compensateur et une sur- production de l’impôt public évidente. Quant à la Ville, c’est encore elle qui faisait, sinon la meilleure affaire, du moins la spéculation la moins hasar- deuse. En effet, d’oros et déjà, rien que par les entrées payées par les matériaux à me lire en œuvre, aux barrières de Paris, l’octroi, qui se montre peut-être dans celte circonstance trop intéressé en im- posant à ces matériaux les pleins tarifs, allait amener un accroissement de recettes très considérable et devait, par la suite, recevoir de toutes mains, encore que les produits exposés échappassent à ses perceptions. Ce n’est pas tout : certains précédents que la statistique a enregistrés n’étaient point pour décourager les bienveillants souscripteurs du fonds de garantie. En 1867, l’État avait donné une subvention de 6 millions à l’Exposilion, la Ville avait apporté la même somme, une société de garantie avait souscrit un fonds de 6 millions, et dans de telles conditions, le résultat pour chacun de ceux qui avaient versé avait représenté un bénéfice de 20 à 25 0/0 de la part de souscription. Ajoutons que chaque sociétaire du capital de garantie avait versé 20 francs par part de mille francs, tandis que ccltc fois, à l’heure actuelle, chacun a dû verser 50 francs par mille francs. Une Commission do contrôle et de finances nommée par l’Etat, composée d’autant de membres qu’il y a de millions engagés dans l’œuvre (c’est-à-dire au nombre de 43 membres) allait représen ter les intérêts des trois grands souscripteurs : l’Etat, la Ville et le public. Conséquente avec le but à atteindre et les intérêts à 1. Voir page -10. sauvegarder, cette Commission aurait le droit de fixer le taux des entrées et re- cettes de toute nature dans l’Exposition. Pour le fonds de garantie, les 43 mem- bres étaient tous des hommes ayant do la surface, ou de hautes capacités finan- cières. Au premier rang, un homme sympathique entre tous : le président des Conseils d’administration de la Compagnie des chemins de for de l’Ouest et de la Société Générale, M. Henry Blount, la bienveillance constante et la courtoisie parfaite. Des financiers éprouves, les Chabrière-Arlès, les Cahen d’Anvers, les Germain; AI. Hart, légitimement appelé comme syndic de la Compagnie des agents de change; M. Ilentsch, président du Conseil d’administration du Comptoir d’Escompte, MM. Mallet, Pcrcire, qui représentent de si hauts intérêts ; M. Sien- kiewicz, une spécialité éprouvée du chiffre et des combinaisons financières, directeur de la Banque d’Escompte ; M. Bixio, un nom deux fois populaire en France et en Italie ; M. Albert Christophle, M. Clerc, M. Caubier, M. Dietz-Monnin, M. Leguay, M. Griolet, M. Marinoni, etc. L’argent prêt, il fallait agir; avant d’agir, on conçoit : quelle avait été la conception résultant des travaux de la Commission d’études? La Commission s’était inspirée des doc- trines de l’école de-Leplay, qui, vérita- blement, à une époque où les statues sont prodiguées à qui mériterait à peine un médaillon, devrait à bon droit avoir au moins son buste en bronze impérissable. La philosophie de la conception s’inspire ici de l’ordre naturel des choses. L’homme, dans la nature, a trois instincts primor- diaux, et cherche à les satisfaire. Il veut manger pour vivre, s’habiller, s’abriter ; puis il se délectera, et plus tard, à la période de civilisation, do développement successif et de progrès, il tendra vers l’idéal. De là les trois grandes divisions do l'Exposition : — VAgriculture, nourrice do l’homme, sa ressource première et sa dernière ressource; — VIndustrie, qui répond à la fois aux trois besoins pri- mordiaux et fournira l’aliment, le vête- ment et l’habitation; — les Beaux-Arts, expression de la tendance vers l’idéal. De là aussi une division do tout l’en- semble de l’Exposition en neuf groupes dans lesquels on fera rentrer toutes les spécialités qui s’y rapportent : lro les Œuvres d’art, — 2e VEducation et VEnseignement, — 3e le Mobilier et ses accessoires, — 4e les Tissus, — 5e les In- dustries extractives (raines, forêts, pro- duits chimiques, apprêts, cuirs, peaux, teintures, impressions), — 6e Outillage et procédés des industries métalliques (électricité, transports, carrosserie, char- ronnage, matériel des chemins de fer), — 7° Produits alimentaires, — 8e VAgriculture, la Viticulture, la Pisciculture, —9e F Horticulture. Il va sans dire que, dans le plan, on allait repartir ces divers services au mieux des intérêts pratiques et des conditions de l’art. Mais il importait, avant d’entrer dans le temple de la vie moderne, d’élever comme un portique à l’Exposilion et une noble préface, en montrant au visiteur par quelles transformations successives l’homme a passé depuis les temps les plus reculés dont nous ayons la cons- cience et la preuve par des témoignages qu’on lui mettra sous les yeux. Il verrait comment, aux prises avec la nature, l'être humain l’a peu à peu vaincue et asservie; comment scs organes se sont affinés, son intelligence s’est développée, par quels efforts continus, quel travail incessant, quelle observation aiguë, constante, s’é- levant chaque jour plus haut, et se per- fectionnant sans cosse, il a pu passer de l’état primitif à l’état actuel. Celle, section prendra le nom d’Histoire du Travail, ou, pour parler plus conformément aux programmes : Exposition rétrospective du travail et des sciences anthropolo- giques. Cette démonstration des progrès successifs réalisés peu à peu se fera d’elle-mème par les objets et les choses. L’astronomie, par exemple, nous mon- trera le télescope de Galilée qu’on pourra opposer au plus prodigieux des télescopes modernes, et la mécanique opposera à l’original de la première machine à va- peur de Stephenson au South Kensington (ou au moins à son modèle), la dernière locomotive des Cail et des Schneider. Cette section, très intéressante si elle est réalisée telle que l’ont conçue les pre- mières Commissions d’études, et déve- loppée depuis les six Sous-Commis- sions composées des hommes les plus compétents de France, n’aura rien de vague, parce qu’elle consistera en une Leçon de choses. Il est question de la compléter par des conférences faites dans quelque salle voisine de 1 Exposition du Travail elle-même, par dos conférences où des hommes distingués se donneront la mission d’évoquer celte vision de l’huma- nité en marche vers le progrès. Ne l’eût- on réalisée tangiblement que de 1789 à 1889, cette démonstration est une œuvre louable et digne de la France. L’Exposition s’étendra sur la rive gauche de la Seine, principalement dans le Champ de Mars ; elle occupera encore les berges de la Seine, du pont d’Iéna au pont des Invalides, le quai d’Orsay et l’esplanade des Invalides. Le pont d’Iéna en fera partie, et les jardins du Trocadéro