L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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(N
L’EXPOSITION DE PARIS
n’avait donc recours au renversement de la
vapeur qu’en cas d’extrême nécessité, en pré-
sence d’un accident à prévenir: aussi ne pou-
vait-on jamais remployer dans les conditions
normales du service.
Un ingénieur d’un rare mérite, M. Lechâte-
lier, sut perfectionner le système de la contre-
vapeur de manière à le rendre pratique, et à
éviter les dangers dont ce procédé s’accom-
pagne pour le mécanicien et pour les voitures.
Le moyen employé par M. Lechâtelier consiste
à introduire dans les cylindres, à l’aide d’un
tuyau métallique, une petite quantité d’eau
chaude, empruntée à la chaudière. Cette eau,
entrant, en ébullition, fournit de la vapeur qui,
se mêlant à l’air, vient remplir les cylindres
d’un mélange gazeux, lequel suffit à abaisser
la température intérieure et à prévenir l’alté-
ration des parois. Avec cet artifice mécanique,
les inconvénients que nous énumérons plus
haut disparaissent entièrement.
Le système de la contre-vapeur modifié par
M. Lechâtelier a eu longtemps une grande
vogue sur les voies ferrées françaises. Ou a
vu, sur la ligne de Paris-Lyon-Méditerranée,
1,400 locomotives pourvues du mécanisme
de la contre-vapeur; sur celle du Nord, 200 lo-
comotives; 80 au Chemin de fer de l’Ouest;
85 à la Compagnie du Midi, et 128 à celle de
l’Est.
Cependant la contre-vapeur appliquée à pro-
duire l’arrêt subit du train a dû céder la place
au système des freins continus, dès que cette
invention est devenue suffisamment pratique.
Les freins continus figurent à l’Exposition,
non seulement par des modèles qui permettent
aux visiteurs d’étudier le jeu de chaque pièce,
mais encore par leur installation sur les loco-
moti'vcs et wagons des diverses Compagnies
françaises et étrangères qui, presque toutes
aussi, sont pourvues d’un frein, soit à vide, soit
à air comprimé.
Nous allons passer en revue chacun de ces
appareils.
On appelle freins continus les freins dont
l’action s’exerce tout le long du convoi en
mouvement, isolément et simultanément sur
chaque wagon, tout en restant, néanmoins, dans
la main du mécanicien.
On comprend aisément que si l'on multiplie
les surfaces de pression des sabots contre les
roues, en échelonnant les frottements tout le
long du train, c’est-à-dire sur les roues de
chaque voiture, on doit arriver à avoir une
somme de puissance énorme, et, par suite, une
instantanéité d’arrêt presque complète.
Cependant la pression des sabots contre les
roues ne peut dépasser certaines limites, sous
peine d’échauffement excessif et de détériora-
tion des bandages des roues. La continuité des
freins modernes est, dès lors, le véritable élé-
ment de leur instantanéité. Cette continuité
nécessite une communication entre tous les
véhicules, et un agent de transport capable
d’actionner en même temps les sabots des
roues de chaque voiture sur toute la longueur
du train.
Cette continuité, cette simultanéité d’action
sur toute l’étendue d’un convoi, par la pression
des sabots contre les roues, peut être obtenue
au moyen de l’air comprimé poussant les sabots
contre les roues, ou par le vide produisant le
même effet par la pression qu’occasionne la
pression extérieure de l’air s’exerçant sur un
espace vide d’air.
Dans l’installation de la compagnie Westing-
house, on voit démontés, de manière à les
rendre accessibles à l’œil, tous les organes du
frein à air comprimé, qu’il nous sera facile
d’analyser pour le lecteur.
Voici les dispositions essentielles du frein
Westinghouse, ainsi désigné du nom de son in-
venteur, l’ingénieur américain Westinghouse.
Examinez une des locomotives de la Compa-
gnie du chemin de fer du Nord, dans la gal&rie
de l’Exposition, vous remarquerez, près de la
place du mécanicien, une petite pompe à va-
peur. Cet appareil est destiné à comprimer de
l’air à 5 atmosphères, et à envoyer cet air
comprimé, grâce à un tuyau courant le long
de la locomotive et raccordé au wagon, à de
petits réservoirs qui sont placés sous chaque
voiture.
Quand il veut arrêter le train, le mécanicien
lâche dans l’atmosphère, en tournant un robi-
net, l’air comprimé qui remplit les petits réser-
voirs des voitures. Aussitôt, un organe assez
compliqué, que l’on nomme la triple valve, est
mis en action, et par la diminution de pression
dans chaque réservoir, un piston est pressé, le-
quel, dans son mouvement,presse le sabot contre
la roue, et cela se répète sur toutes les roues du
wagon.
Le dessin qui accompagne cet article fait
comprendre le mouvement général du frein
Westinghouse.
Dans ce système, une pression d’air existe en
permanence, et il faut rejeter au dehors cet air
comprimé, pour que les freins agissent. C’est le
conducteur du train qui se tient, dans le fourgon,
qui met les freins en action en tournant simple-
ment un robinet. Pour desserrer les freins, le
mécanicien n’a qu’à remplir de nouveau d’air
comprimé les tuyaux, en tournant, un autre ro-
binet. La pression se rétablit dans la canalisa-
tion et le sabot de friction abandonne la roue.
La figure 1 représente le frein Westinghouse
appliqué à un wagon et la figure 2 le dessous
du même wagon, montrant la disposition des
différents organes du frein automatique.
AE est la conduite générale de l’air com-
primé; G, le petit réservoir placé sous la voi-
ture; II, le cylindre contenant de l’air com-
primé, et parcouru par un piston, qui vient ac-
tionner le sabot à friction et le pousser contre
la roue; F est l’organe appelé triple valve, qui
sert à diriger l’air comprimé dans les différents
petits conduits, comme nous le décrirons tout à
l’heure. E' est le joint de deux véhicules consé-
cutifs, ee le tube en caoutchouc opérant cette
jonction. On voit dans la même figure 1, le ro-
binet D, que manœuvre le garde-frein, et au
moyen duquel celui-ci peut faire agir les freins;
d est le manomètre qui indique la pression do
l’air à l’intérieur de la canalisation.
Quand on admet l’air du réservoir principal
G, fixé sous le wagon, dans le tuyau de con-
duite générale AE, cet air pénètre à travers
la triple valve F, remplit le petit réservoir H,
à une pression égale a celle de la conduite elle-
même. Tant que la pression de la conduite gé-
nérale égale celle des petits réservoirs, les pas-
sages qui font communiquer les triples valves
avec les cylindres à freins H restent fermés,
et, en même temps, les cylindres sont mis en
communication avec l’atmosphère : par suite,
les freins sont desserrés. Quand, au contraire,
la pression dans la conduite générale est brus-
quement réduite, de façon à être inférieure à la
pression dans les réservoirs, les triples valves
changent de position, et établissent la commu-
nication entre lesdits réservoirs et les cylindres
à freins: par suite, les freins sont serrés.
Les tuyaux de la conduite générale sont re-
liés d’une voiture à l’autre au moyen de boyaux
ee, flexibles, de 26 millimètres de diamètre in-
térieur. Un des bouts de ces boyaux porte un
raccord qui le relie à la conduite générale;
l’autre bout porte une pièce d’accouplement en
fonte malléable, munie d’une ouverture latérale
et d’un anneau en caoutchouc formant garni-
ture.
Comme nous l’avons dit, si l’on examine l’a-
vant de l’une des locomotives de la Compagnie
de Paris-Lyon-Méditerranée, on y reconnaît la
petite pompe à comprimer l’air au moyen de
la vapeur empruntée à la chaudière.
Sur la figure 3, on voit cette petite pompe,
ainsi que la distribution de l’air comprimé aux
conduites qui l’amènent sur chaque voiture.
La petite pompe à vapeur A, et une petite
pompe aspirante et foulante, B, à clapets,
constituent l’appareil compresseur. La pompe
aspirante et foulante comprime de l’air dans un
réservoir principal, C, de 300 litres environ de
capacité, installé sous le tablier, près de la pre-
mière roue; elle donne de 20 à 26 coups de
piston par kilomètre parcouru. Un manomètre,
D, indique la pression de l’air dans la conduite
générale des freins. Un modérateur, a, règle
l’arrivée de la vapeur, ainsi que la vitesse de
la petite machine à vapeur, et, par suite, la
pression de l’air dans la conduite générale. Le
tuyau a'a" conduit la vapeur d’échappement à
la boite à fumée de la locomotive.
C’est la Compagnie de l’Ouest qui, à la suite
d’un accident très grave survenu sur une de
ses lignes, adopta la première, en trance, ce
système d’arrêt instantané. /Xujourd’hui, plus
de 300 locomotives et plus de 2,000 wagons en
sontpourvus. En 1880,1a Compagnie du chemin
de fer de Paris-Lyon-Méditerranée l’a établi sur
son réseau presque tout entier.
Il existe aujourd’hui plus de 50,000 freins
Westinghouse fonctionnant sur les chemins de
fer des deux, mondes.
(A suivre.') Louis Figuier.
LAYETTES ET CANONS
Il y a là, sur (Esplanade des Invalides,
une exposition des plus curieuses, orga-
nisée par l’Assistance publique : c’est la
collection des objets qui servent ou ont
autrefois servi au premier âge, et spécia-
lement aux enfants trouvér : layettes, bé-
guins, berceaux, chariots rustiques, fron-
teaux, paniers à nourrissons, boites de
meneurs, biberons de tous les calibres et
de tous les siècles, y compris des biberons
gallo-romains, sabots de bébé, pots à
bouillie et le reste. Sans compter sept à
huit « tours » authentiques, provenant
des anciens hospices; sans compter des
centaines de poupées reproduisant tous
les types d’emmaillotement en usage
dans les diverses régions de la France :
des files de petites momies, les bras collés
au corps, le crâne serré par le double
bonnet ou les bandelettes traditionnelles,