ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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2S4 L’EXPOSITION-DE PARIS nalité et de la monarchie, l’habile conquérant, le sage politique qui tira sa tribu de l’obscurité pour la rendre forte et puissante; à ses côtés tous ses contemporains, Nezali/ualcoyoll, le roi- poète, et Toteqùihuatzin, représentant la triple alliance de Mexico, Textoco et Tacuba, qui eut une si grande influence sur les conquêtes des rois mexicains. L’autre groupe représente la fin aussi héroï- que que tragique de la monarchie aztèque : Ca- cama, Cuitlahuac, et Cuauhtemoc. Le premier, le roi de Texcoco, vaillant martyr de la défense de Mexico; le second, le héros populaire de la « Noche Triste », le vainqueur de Cortez dans sa retraite à Topotla, et enfin la grande figure an- tique de l’héroïsme national Cuauhtemoc, le dernier empereur de Mexico. Tous ces ornements, symboles ou figures allégoriques ont été tirés authentiquement de l’archéologie mexicaine, dans le but de faire revivre la civilisation nationale dans toute sa pureté. Cette restitution est des plus intéressantes, et lorsque en face de cette masse imposante, qui ne couvre pas moins de deux mille cent mètres carrés, on se met à songer aux sacrifices hu- mains qui se pratiquaient dans ces temples et aux flots de sang qui coulaient sous ces som- bres murailles, on est pris, malgré soi, d’un frisson d’effroi. La commission mexicaine, qui a eu des mil- lions à sa disposition pour assurer la participa- tion de la République, a fait des merveilles à l’intérieur de ce temple. Les murs sont recou- verts de fresques représentant les principales scènes de la vie et de la religion des Aztèques, d’après les documents trouvés dans les fouilles récemment faites. Les portes, les vitrines, les meubles d’exposition ont été composés sur des motifs d’architecture ancienne; l’acajou, qui n’est nulle part aussi beau qu’au Mexique, a surtout été utilisé pour la fabrication de ce mobilier. Des tentures en tissus magnifiques, sur lesquels on a fait des applications d’étoffes et de broderies rappelant les caractères de la langue aztèque, forment portières et tranchent heureusement sur les teintes harmonieuses des fresques. Le cadre que nous nous sommes imposé ne nous permet pas de faire une description com- plète des produits et des collections exposés. Leur classification et leur installation ont été faites avec beaucoup de méthode et de goût, et !~-i visiteurs prennent un plaisir extrême à par- courir ces salles bien éclairées et d’un aménage- ment si pittoresque. Au rez-de-chaussée, on verra des bois mer- veilleux et d’une dimension colossale, des mar- bres et des onyx de teintes charmantes, les mi- nerais, les tabacs, les fibres textiles plus variées qu’en aucun pays, les vanilles, puis toute une collection de vêtements nationaux, en drap, en toile, en cuir souple, brodés d’or, d’argent et de soie, les immenses chapeaux chargés de glands et de tresses, les harnachements, et tout cela porté par des mannequins, hommes et femmes, d’une parfaite reproduction. Au premier étage sont les cuirs, les bois de teinture, les plantes médicinales, les céréales, les vins, les liqueurs, les sucres, les collections de la faune mexicaine; puis des faïences, des poteries très amusantes de dessin et de ton, de la vannerie, des bois laqués et mille autres ob- jets des plus curieux. Une salle spéciale, réser- vée aux beaux-arts, contient une série de fins paysages de M. Velasco : Mexico et son lac, l’arbre de nuit triste sous lequel pleura Cortez désespéré, le village où est né Juarès, la ville où est Porfirio Diaz. N’oublions pas la collection unique de cactus, de yuccas, de figuiers et de plantes grasses que la commission a plantée autour du temple, et signalons surtout les agaves, qui produisent le pulque, la boisson nationale des Mexicains. Le Mexique a fait des sacrifices considérables pour se faire connaître à nous ; nous devons accorder l’attention la plus sérieuse à cette ma- nifestation extraordinaire, dont l’Exposition a été l'occasion pour ce merveilleux pays. BEAUX ARTS LE LAVOIR DE LA HOULE Ce sont bien là les brunes et vigoureuses filles de la plage. Elles sont trois sur l’étroite pierre; deux d’entre elles manient le battoir et tordent le linge avec toute la puissance de leurs bras robustes, tandis qu’une autre savonne, accroupie. Près des femmes, un jeune gars est assis, et semble tout préoccupé de maintenir son équilibre. LAYETTES ET CANONS1 L’histoire de nos canons depuis vingt ans tient en deux lignes. C’est celle d’une industrie qui étouffait dans les ateliers officiels, et que la liberté vivifie. Jusqu’à la guerre de 1870, la fabrication des bouches à feu était restée chez nous le monopole de (Etat : il a suffi au pou- voir d’un somnambule qui se piquait d’artillerie, et qui croyait aux mitrail- leuses, pour nous mettre en retard de dix ans et nous coûter doux provinces. La leçon, du moins, a servi. Notre indus- trie privée s’est vue admise à fournir les pièces que les commissions militaires se bornent à soumettre aux épreuves les plus décisives. Et tout aussitôt nos chi- mistes de déterminer le meilleur métal à canon, nos ingénieurs de rechercher les meilleurs procédés de fonte et d’ajustage. Dix établissements métallurgiques do premier ordre ont renouvelé leur outil- lage, établi des marteaux-pilons auprès desquels celui d’Essen n’est qu’un jouet d’enfant. On a travaillé, forgé, foré, affiné, expérimenté, perfectionné sans relâche : les milliards ont suivi les milliards dans la fournaise, et le résultat do cet effort gi- gantesque, le voici : c’est, dans le do- maine du canon, la suprématie certaine. On peut dire que ce résultat était forcé, étant donnés les éléments du problème. N’eût-il pas été stupide et criminel d’agir autrement ? Comprendrait-on que la France n’ait pas consacré depuis dix-huit ans toutes ses énergies latentes à s’armer jusqu’aux dents contre les appétits ain- 1. Voir le n» 31. biants? Il n’en est pas moins singulière- ment heureux et doux de savoir que le but est atteint. Disons tout : l’intérêt national et le be- soin de vivre ne sont pas seuls en jeu dans cette affaire. La soif du gain y tient son rôle. Car les canons sont de nos jours une marchandise très demandée, on pourrait écrire la marchandise idéale, puisque la vente en est assurée, pour peu que le produit soit parfait. Quand une nation mal outillée pour cette fabri- cation spéciale éprouve le besoin de s’armer, elle ne consulte plus ses préfé- rences, ou elle est une bête de ne pas sa- voir les mettre au panier. Elle marche au meilleur canon, aussi sûrement que l’ai- guille aimantée s’oriente vers le nord. Peu lui importe que Krupp où de Bange, Essen ou Saint-Chamond, aient foré et poli lïnestimable engin : elle veut en avoir pour ses millions et ne tolère pas l’idée d’un produit inférieur. Or, nos pièces n’éclatent pas, tandis que les autres éclatent, voilà tout le se- cret. Il est simple et de bon goût, comme celui de nos modistes. D’autre part, notre système do canons a sur tous les autres la supériorité incon- testable des vitesses initiales, de la jus- tesse, de la portée. Que dire de plus, quand on sait qu’au siège d’Alexandrie presque tous les ca- nons de la Hotte anglaise furent mis hors de service pour le seul fait d’avoir servi; que les éclatements de canons Armstrong à bord du Duilio et de canons de Wool- wich à bord du Thunderer ont fait scan- dale; que la flotte italienne a dû refuser, il y a un an, tout un lot de canons Krupp do 40 centimètres dont les tubes ont été reconnus imparfaitement corroyés? C’est ce qui explique l’amusante guerre de plume, de journaux, bro- chures et calomnies que l’usine d’Essen a déchaînée naguère contre les canons de Bange. Il y allait pour elle d’un mo- nopole de fait exercé depuis quinze ans sur toute la terre, et qui a pris fin dé- sormais pour passer à notre industrie. Car c’est à nous que s’adressent déjà l’Espagne et la Serbie, le Mexique et la Roumanie, le Portugal et la Grèce, la Chine, le Japon, Haïti, Costa-Rica, la Norvège, d’autres encore. Ceux-là mêmes qui ne veulent à aucun prix nous demander nos canons sont obligés d’em- prunter nos procédés : l’Angleterre y est, venue après les Etats-Unis ; l’Alle- magne y viendra comme les autres. Sur les terres et sur les mers, l’obturateur plastique triomphe et celte victoire sans effusion de sang est bien faite pour nous réconcilier avec l’artillerie. Aussi bien, en présence de ces pièces