ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS Les escaliers qui réunissent le premier étage au deuxième sont en hélice, sans paliers, et beaucoup plus raides que les précédents : il faut sept à huit minutes pour les gravir et ils peuvent donner passage à 2,000 personnes par heure. Enfin, du deuxième étage à la troisième plate- forme, un autre escalier est installé au milieu de la Tour; il tourne en colimaçon et compte 1,062 marches. Pour arriver à cette hauteur, vous avez dû franchir 1,7719 marches : supposez que vous êtes monté au 89° étage d’une maison colossale. Les personnes qui ne possèdent pas le pied « montagnard » ont à leur disposition sept ascenseurs, d’an fonctionnement très sûr et dont la solidité est de nature à rassurer les plus timorés. Une minute suffit pour atteindre la première plate-forme et cinq minutes suffisent pour franchir les 160 mètres avec une vitesse d’un mètre par seconde en moyenne. Nulle secousse, nul ballottement, nulle trépidation, on éprouve la sensation d’une ascension en ballon captif, lorsque le temps est calme et que le vent ne souffle pas en tempête dans cette dentelle de fer. La cabine parait traverser les mailles rouges d’une immense volière, dans laquelle 1 ascen- sionniste serait emprisonné. La terre semble fuir et les monuments s’abaisser, à mesure que l’on mon te,et l’horizon s’agrandit graduellement. Mais nous sommes déjà parvenus au premier étage, à 57 mètres au-dessus du sol ; la porte de la cabine s’ouvre; arrêtons-nous quelques instants, avant de continuer notre ascension; le spectacle en vaut la peine. Ce premier étage forme un grand carré de 70 mètres de côté et rappelle assez la place prin- cipale d’une grande ville. Le plancher, qui a une surface de 4,200 mètres, est percé à son centre (FurTériorme trou de 200 mètres carrés, par lequel le regard plonge sur la belle fontaine de M. de Saint-Vidal. La galerie intérieure qui limite ce trou permet de voir circuler en rac- courci, sous la Tour, une fourmilière de visiteurs. La galerie couverte extérieure, à arcades dorées, forme un vaste promenoir de 2m,60 de large et de 283 mètres de développement. L’ar- chitecte de la Tour a ménagé dans les arbalé- triers la place nécessaire à quatre grands restau- rants, avec leurs cuisines, réserves, caves, etc... pouvant contenir chacun 300 personnes : restau- rants français, flamand, russe et bar anglo-amé- ricain. Une véritable ville d’eaux suspendue entre ciel et terre. Chaque construction, en bois, très élégante, rappelle par son style l’architecture de la nation à laquelle elle est destinee. Les cuisines et les caves sont en contre-bas, suspendues comme des nids gigantesques aux treillis de fer de kl Tour, et aliiucntGGS par 1 slcctiicité et la vapeur d’eau. Des ascenseurs, pouvant por- ter 3,000 kilogrammes par voyage, servent a monter les provisions, que les maîtres-queux accommodent au goût particulier de leurs clients. Et tout cet aménagement tient si peu de place qu’on s’en aperçoit à peine. Une série de petits chalets, à tentures multicolores, deforme aussi gracieuse qu’originale, où l’on vend du tabac, de la tabletterie, des brochures, des journaux, des gravures et des médailles, sont installés dans les angles. Le plancher possède deux niveaux : les res- taurants et leurs terrasses sont plus élevés d’un mètre que les galeries du pourtour, ce qui permet aux visiteurs de circuler librement sans bots. Tous ces modèles sont parfaits d’exécution dans leurs moindres détails. Les Chantiers et Ateliers de la Loire ont sous vitrines un de leurs succès, le croiseur russe Amiral Kornilow, qui doit conduire le tsar à Copenhague, un beau modèle de torpilleur et d’autres navires de guerre et de commerce. Ils ont eu l’heureuse idée d’enlever à tribord la muraille extérieure du Paraguay, steamer des Chargeurs-Réunis qu ils ont construit, et ainsi I on se rend aisément compte de l’installation intérieure d un grand bâtiment porteur de chargements et d’émigrants. Mais, je le répète, tous ces modèles ne donnent pas une idée de la réalité; ils n’instruisent, et encore clans une limite bien petite, que les gens du métier. L’elïbrt nécessaire pour passer de la réduction à la grandeur réelle est impos- sible. Danslaplupartdes grands bâtiments dont on voit l’image, il entre autant de métal que dans la Tour Eiffel ; on ne s’en douterait pas, à les voir en miniature, pas plus qu’on n’a conscience do la majesté de lu tour en voyant ses réductions. En vérité, il n’y a clans cette classe 65 que des pièces de musée qui iront rejoindre la belle collection réunie au Louvre par le vénérable amiral Paris. Pour avoir une idée des engins dont se sort la marine militaire, c’est à l’Esplanade des Invalides qu’il faut aller et à la section de la métal- lurgiß. Là, des masses enonnos, blin- dages, affûts, projectiles, des carions de tout calibre; là, tous les visiteurs restent stupéfaits de cet effort immense de l’in- telligence humaine pour produire les engins de guerre les plus puissants et les plus meurtriers. Et quand on les examine, quand on se rend compte de 1 énormité du travail accumulé pour tant d’outils de destruction, n’est-on pas en droit de déplorer quêtant <1 argent, tant de science soient dépensés pour s’entre-tuer, cent ans après la Déclaration des droits de l’homme! Mais il ne parait guère, aux progrès incessants que fait l’art de so détruire, que les pays civilisés n’aient de préoccupations que pour les bienfaits de la paix. E. Weyl. --------- GE QU’ON VOIT DE LA TOUR EIFFEL En sept minutes, on peut gravir les 360 mar- ches d’un mètre de large des escaliers du pre- mier étage de la Tour Eiffel. Ces escaliers très doux, ménagés dans les piles, sont coupés de nombreux paliers, qui feraient croire que l’on monte trois fois de suite au cinquième étage d’une maison parisienne. gêner les consommateurs ou les contemplateurs installés dans les salles de restaurants. Douze escaliers facilitent le passage de l’un à l’autre de ces niveaux. Aussi le promenoir regorge-t-il de curieux et sa population flottante est-elle considérable; on a calculé que, lorsque la 'Four est saturée de visiteurs, ce premier étage con- tient six mille personnes qui y séjournent en moyenne une heure, quelques-unes la journée entière. Des galeries, d’ailleurs, le panorama est mer- veilleux. Paris apparaît dans toute sa splen- deur, semblable à une cité sans limites. Devant nous, le Trocadéro et ses tours, déjà rapetissés; des lignes de lentes roses servent d’encadre- ment à ses pelouses d’un vert tendre; au milieu des massifs d’une teinte plus sombre, les tou- relles du Temple, les pavillons des Forêts et de l’IIorticullure japonaise. A droite, l’Arc de Triomphe et le dôme de l’église Saint-Augustin, surgissant de la masse des constructions qui cachent les rues et les avenues les plus vastes. La butte Montmartre dresse sa croupe grisâtre dans le lointain, au dessus de Saint-Vincent-de- Paul et de l’Opéra, dont l’Apollon étincelle, et du Palais de l'industrie, avec sa vaste toiture vitrée qui offre l’apparence d’une mer tran- quille. Puis les coteaux de Ménilmontant, les deux flèches de Sainte-Clotilde, les tours tron- quées deNotre-Dameet celles de Saint-Sulpice et, plus à droite encore, les dômes du Panthéon et du Val-de-Grâce et les pavillons de l’Observa- toire, ressemblant à de gigantesques œufs d’au- truches renversés. Du milieu de 1 entassement des toits émergent la passerelle à banderoles de l’Alma et le dôme pointu des Invalides, dont la carapace dorée éclate sous les rayons du soleil couchant. Plus près de nous, au même niveau, le grand dôme monumental de soixante mètres qui couronne le Palais des Industries diverses, et, de chaque côté, les Palais des Beaux-Arts et des Arts libéraux, avec leurs coupoles de 54 mètres, aux émaux bleu turquoise et topaze. Quel cadre pour le jardin central, où, au milicudcs oriflammes, des arbustes et dos fleurs, entre deux lignes de vélums roses et blancs, les pelouses étalent leur vert d’émeraude, autour des fontaines dont les puissantes gerbes s’émiettent en l’air en fine poussière d’eau ! Vers la Seine, l’izba russe couverte en chaume qui semble aplatie sur le sol, el le chalet sué- dois, au bord de la minuscule pièce d’eau où s’ébattent comme des mouches aquatiques les canards mandarins ; sur les bords du fleuve, les bâtisses diverses de l’Ilistoire de l’habitation, le Panorama transatlantique et les beaux pavil- lons de 1’Ali mentalion et du Gaz. Au pied de la Tour, le pavillon de la. Republicjue Argentine, avec son dôme raye de blßu et ses « cabochons » rouges, bleus et verts ; la gare vitrée du chemin de fer Decauville, le Théâtre international, le palais des Incas qui ressemble à un colossal bloc de granit, les pavillons du Vénézuéla et de Bolivie avec leurs tourelles et leurs cloche- tons à raies brunes sur fond blanchâtre. Un peu plus loin, les casernes et le cirque espagnol, et, au delà de Grenelle, les hauteurs d’Issy, de Clamart, pareils à des nuages, se profilent à peine à l’horizon brumeux dans une poussière d’or. Sur toutes ces surfaces éclatantes, aux mille couleurs, le soleil fait jaillir des étincelles : on n’aperçoit au loin que des lignes d’or et d’ar- gent, des perspectives d’azur et d’émeraude. L’effet est saisissant, et les trois caractères