L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
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metal sous un faible poids, par le peu do
surface qu il permet d’exposer au vont,
enfin par son élasticité qui solidarise
toutes les pièces et permet d’en faire un
ensemble dont toutes les parties sont
susceptibles de travailler à l’extension ou
à la compression et qui, étant toutes cal-
culables, donnent une sécurité complète.
Quant à la préférence que nous avons,
dans notre projet, donnée au fer sur
1 acier, nous avons longtemps hésité ; ce-
pendant, comme dans le cas actuel il est
peu important d’avoir une légèreté par-
ticulière, laquelle, au point de vue de lu
résistance au vent, est plutôt nuisible
qu utile, comme avec ces grandes dimen-
sions la résistance au flambage est, pour
lu plupart des pièces, un élément prédo-
minant, et enfin comme avec l’acier tra-
vaillant à un coefficient plus élevé que Je
fer on aurait des flèches et des vibrations
plus grandes sous l’effet du vont, nous
nous sommes décidé à donner la préfé-
i cnce au fer. Mais cependant ce n’est que
1 étude détaillée et définitive qui, en
tenant compte de la question de la dé-
pense et des cours comparatifs des doux
métaux, fixera sur l’emploi, soit du fer,
soit de 1 acier, et nous réservons notre
choix jusqu’à ce moment.
l'Jilin le métal présente un avantage
particulier : c’est que la construction est
amovihle et qu’il permet, sans frais exces-
sifs, le déplacement de la Tour dans le
cas où, pour une cause quelconque, on
jugerait utile de la transporter en un
point de Paris autre que l’Exposition.
Nous évaluons la dépense do ce dépla-
cement de 6 à 700,000 francs.
hn dehors du métal, nous avons voulu
nous rendre compte de ce que donnerait
1 emploi des maçonneries, et nous avons
étudié deux solutions, l’une dans laquelle
on t oinbinorait la maçonnerie avec le fer,
autre qui comporterait un emploi exclu-
sif de la maçonnerie. Nous dirons de suite
ces deux solutions nous ont paru,
après examen, très inférieures à celle qui
emploie le métal seul, sinon même tout à
tait irréalisables.
En essayant de combiner l’emploi du
er avec la maçonnerie on rencontre tous
es inconvénients d’une solution mixte
dans laquelle entrent des éléments tout à
ait hétérogènes comme élasticité, résis-
tance ou dilatation, et sans insister davan-
age, il nous su [(ira de dire que nous nous
sommes heurté à des difficultés telles
(pi e es ne nous ont pas permis d’arriver
a un projet possible.
I i|i 1 emploi de la maçonnerie seule,
nous ne croyons pas non plus qu’on
an’ive a une possibilité d’exécution, à
moins qu’on ne veuille mettre de côté
toute question de prix.
Voici quelques développements très
sommaires à ce sujet :
La première chose dont il y ait lieu de
se préoccuper est le coefficient de résis-
tance par centimètre carré à adopter.
En effet, ce ne sont pas les considéra-
tions du renversement par l’effet du vent
qui doivent être prédominantes dans
Fétude d’un grand ouvrage en maçonne-
rie, mais surtout celles qui sont relatives
à la résistance même.
En outre il faut faire entrer dans cette
recherche une considération capitale,
sans laquelle on serait tout à fait en er-
reur, si on calculait la hauteur possible
d’un édifice d’après la seule résistance do
la pierre employée à sa construction,
comme s’il était un monolithe, et si l’on
supposait qu’avec du porphyre ou du
granit on pourrait établir pratiquement
une tour plus haute qu’avec une bonne
pierre calcaire.
En effet, si l’on ne veut pas faire de
simples conceptions mathématiques, et si
l’on veut rester dans la réalité des faits,
laquelle consiste dans l’édification d’un
grand ouvrage dans lequel les maté-
riaux travaillent à une très forte charge,
il ne faut pas oublier que ces matériaux
ne seront pas simplement superposés les
uns aux autres par des surfaces plus ou
moins bien dressées. Ils seront inévita-
blement séparés par des lits do mortiers
destinés à assurer la répartition conve-
nable des pressions.
La stabilité de l’ouvrage exige donc
que ce mortier no s’écrase pas; aussi ce
qu’il faut faire entrer en ligne de compte
pour l’exécution d’une telle maçonnerie,
c’est la limite do l’écrasement du mortier,
bien plutôt que colle de la pierre, laquelle,
considérée seule, conduirait à des appa-
rences de possibilité d’exécution tout à
fait trompeuses, et a fait croire comme
limite pratique à des hauteurs tout à fait
fantastiques.
La condition nécessaire est que les
matériaux employés soient plus résistants
que le mortier, leur excédent de résistance
ne servant qu’à donner un excédent do
sécurité qui échappe à l’évaluation.
Or, les ouvrages classiques indiquent
pour les mortiers en ciment dos résis-
tances niaxima de 150 à 200 kilogrammes
par centimètre carré.
En adoptant comme limite pratique le
‘/io de cette résistance, ainsi qu’il est
admis habituellement, une maçonnerie
en pierre de taille ne devrait pas suppor-
ter une charge do plus de 15 à 20 kilo-
grammes par centimètre carré. Tout à fait
exceptionnellement, et en allant au delà
de la limite de sécurité habituelle, en
entrant en quelque sorte dans la zone
dangereuse, on pourrait aller jusqu’à
25 kilogrammes. La limite de 30 kilo-
grammes est difficilement acceptable
pour l’ensemble d’un grand ouvrage; en
tout cas c’est une limite tout à fait extrême.
Navier cite les édifices dans lesquels la
charge est la plus considérable ; ce sont
les suivants :
Piliers du dôme des Invalides, à Paris....... likgrjß
— de Saint-Pierre de Borne................ 16 ,36
— de Saint-Paul de Londres................ 17 ,36
Colonnes Saint-Paul-hors-les-Murs, à Rome. 19 ,76
Piliers de la tour de l’église St-Merri, à Paris.. 29 ,40
— du dôme du Panthéon, à Paris............ 29 ,44
Il ajoute bien un chiffre de 45 kilo-
grammes pour l’église de la Toussaint à
Angers, mais cet exemple ne semble
guère probant puisque cette église est en
ruines.
Il résulte de ce tableau que la limite
de la résistance des constructions jugées
les plus hardies est, comme nous le
disions, de 15 à 20 kilogrammes par
centimètre carré, et s’élève dans deux
d’entre eux à 30 kilogrammes.
Le fer ou l’acier nous semble donc la
seule matière capable de mener à la solu-
tion du problème. Du reste, l’antiquité,
le moyen âge et la renaissance ont poussé
l’emploi de la pierre à ses extrêmes
limites de hardiesse, et il no semble guère
possible d’aller beaucoup plus loin que
nos devanciers avec les mêmes matériaux,
— d’autant plus que l’art de la construc-
tion n’a pas fait de bien notables progrès
dans ce sens depuis bien longtemps
déjà.
L’édifice — tel que nous le projetons
avec sa hauteur inusitée — exige donc
rationnellement une matière sinon nou-
velle, mais au moins que l’industrie
n’avait pas mise à la portée des ingé-
nieurs et des architectes qui nous ont
précédé. Celte matière, c’est le fer ou
l’acier, par l’emploi desquels les plus
difficiles problèmes de construction so
résolvent si simplement, avec lesquels
nous construisons couramment soit des
charpentes, soit des ponts d’une portée
qui aurait paru autrefois tout à fait irréa-
lisable.
Reste la forme do l’édifice.
Celle que nous soumettons pour notre
Tour pourrait peut-être recevoir certaines
modifications avantageuses que l’étude
indiquerait; mais, dès à présent, il nous
parait qu’elle présente une saisissante
expression de force et de grandeur, en
même temps que d’appropriation au but
poursuivi.
Los montants, avant do se réunir à ce
sommet si élevé, semblent jaillir du sol,
et s’ètre en quelque sorte moulés sous
Faction même du vent.
Evidemment toute forme est discutable,
celle-ci comme toute autre, mais cepen-
dant nous sommes heureux de pouvoir