L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
■4^
CM
sance ; préférez-vous le xiie ou le xviii0 siè-
cle (entre nous, c’est ce dernier qui lait le
mieux en aquarelle) ? Adressez-vous à ces
messieurs: ils sont admirablement assor-
tis. On garantit sur facture l’authenticité 1
des accessoires reproduits ; vous aurez un '
haut de chausses « de l’époque », des ra-
pières et des salades inattaquables. Tous
les documents sont empruntés aux ar-
chives de l’Hotel Drouot. Une telle prove-
nance doit imposer silence aux suspicions
jalouses de la critique.
Quand on a visité les aristocratiques
pavillons élevés par les pastellistes et les
aquarellistes français, on n’a pas vu tout
ce qu’il y a à voir du même genre dans
l’enceinte du Champ de Mars. Le Palais
des Beaux-Arts recèle d’autres œuvres
aussi aptes peut-être à flatter notre incor-
rigible chauvinisme; je les apprécierai
d’un mot : elles sont signées Millet,
Th. Rousseau, Meissonier, J. Jacquemart,
Bracquemont, Raffaëlli ; on peut y join-
dre les ouvrages des jeunes: MM. R. Gil-
bert, Doucet, Eliot, Carrier-Belleuse ;l’es-
pace me manque pour citer bien d’autres
noms qui font encore, belle ligure.
Enfin, ce même palais n’est pas sans
contenir des œuvres de haute valeur, des-
sinées au pastel ou peintes à l’eau par
des artistes de l’étranger dont le talent
est des plus dignes de remarque. L’expo-
sition anglaise, particulièrement intéres-
sante, réunit les noms de M. A. Tadema,
l’éminent artiste hollandais, si bien an-
glicanisé, et de sa fille miss Anna ;
MM. Thomas Collier, Walter Grane, Hunt,
Linton, Aumonie, North, Langley; miss
Armstrong et Clara Montalba; MM. Mar-
shall Wyllie, W. Allan, Cast, Argitt, Gre-
gory, Smythe, et la Belgique a MM.Wau-
tors, Knopff, II. Stacquet et M,,e d’Ane-
tan; les Pays-Bas : MM. Martens, Mauve,
Roelof, Mesdag, Thaulow; la Suède et la
Norvège : MM. Zorn,Heyßrdahl, Larsson,
Sparre et Hagborg; les États-Unis :
MM. Stewart, Alden Weir et Wittemore;
la Suisse est justement fière de M110 Bres-
lau. L’Allemagne, boudeuse, ne nous
montre que Menzel, son grand artiste ;
l’Autriche, Fltalie et l’Espagne sont mal
> représentées; nous leur connaissonsd ex-
■ cellents aquarellistes et d’appréciables
s dessinateurs de pastels, mais ils manquen.
à la fête du Champ de Mars.
Tous les braves artistes dont nous avons
relevé les noms exposent dans leur sec-
tionnationale; ils ne se sontpas préoccupés
de faire bande à part. Je puis leur prédire
que la foule des visiteurs affluera de leur
côté, ils ont autant de talent que leurs
confrères de nos sociétés select, et, pour
aller les admirer, point n’est besoin de se
ganter ni surtout de débourser cinquante
centimes. Alfred de Lostalot.
représentation quc nous donnent les sp6C- :
tateurs, une pièce qui vaut souvent mieux ।
que l’autre, surtout quand elle est contée
par un artiste de cette valeur. Voici de
nouveau M. Ileilbuth: le pinceau à lavis
en main, il conserve tous ses avantages;
le pastel sert moins bien, nous l’avons dit,
sonincontestablo talent. Très intéressantes
également sont les œuvres de M. Friant,
un des bons peintres de l’avenir, et même
du présent; deM. E. Adan, qui assaisonne
d’un grain de sentiment toutes ses pein-
tures. Place aux jeunes ! Saluons M. Fran-
çais. le dernier des peintres qui lise Vir-
gile ; M. llarpignies, héritier du Poussin,
et, à ce titre, un peu triste de ne pouvoir
endosser le costume éclatant et bariolé
de l’aquarelliste moderne.
Dussé-je être lapidé, j’avoue ne prendre
qu’un médiocre plaisir à contempler les
chats de M. Eug. Lambert; je les vois tou-
jours rôder dans les jambes des cardinaux
de M. Vibert ; ils ont trop d’esprit pour de
simples bêtes. Et puis, quel triste pelage !
Les spirituels et faciles dessins, relevés
d’aquarelle et de gouache, que M. Détaillé
expose, auront leur succès accoutumé ;
on fera fête également à M. Le Blant.dont
les dessins n'ont pas besoin d’être aqua-
relles pour prendre toute leur valeur. On
dit tout ce que l’on veut et surtout tout
ce que l’on peut avec quelques traits de
plume ou de crayon. Voyez les croquis
faits d’après natureparM. Cazin, ne sont-
ils pas aussi suggestifs que ses peintures les
mieux réussies? D’ailleurs il s’agit ici d’un
artiste demeuré presque seul aujourd’hui
d’une espèce perdue, celle des «peintres
en chambre ». M. Cazin ne peint pas
d’après nature, il se contente d’aller flâner
dans la campagne et d’y prendre des notes
sur son carnet: notations figurées de
formes et de mouvements de terrains,
programmes de colorations devant con-
courir à une transcription des harmonies
entrevues. Avec cela et beaucoup de talent,
on rentre dans son atelier et l’on y fabrique
des toiles qui semblent plus nature que
colles des peintres do morceau. M. Cazin
réalise ainsi des paysages intellectuels qui
ne sont nulle part, mais dont la cervelle
de tous les rêvasseurs fut hantée quelque
beau soir ; on s’explique son succès, par
ce fait indéniable que le besoin d’idéal se
faisait vivement sentir dans la peinture
contemporaine.
Avant de terminer celte rapide prome-
nade dans la galerie do laSocicté des Aqua-
rellistes français, je dois une mention à
des artistes dont l’esthétique esttoutautre,
ce qui ne les empêche pas d'avoir du ta-
lent. Jeveuxparler deMM. Maurice Leloir,
A. Mario et Delort, peintres assermentés
de scènes aimables, empruntées aux
siècles passés. Voulez-vous de la Renais-
LE PAVILLON DE L’URUGUAY
La République de l’Uruguay, constituée en
État indépendant depuis le 18 juillet 1830, est
un des États les plus intéressants du continent
Sud-Américain. L’Européen s’y attache à cause
de la douceur de son climat qui est celui des
latitudes tempérées, de la fertilité de son sol, du
caractère hospitalier et ouvert de ses habitants,
des institutions libérales qui la régissent. Dans
toute la République, le climat est doux et par-
ticulièrement sain. La principale industrie du
pays consiste dans l’éjevage des bêtes à cornes,
des bêtes à laine, des chevaux et mules, dont
la reproduction est prodigieuse. Le sol de la
République contient d’immenses richesses en
métaux précieux, or, argent, cuivre, fer, etc., en
pierres, agate, cristal de roche, ardoises, pier-
res calcaires, marbres de diverses couleurs qui
pourraient avantageusement entrer en concur-
rence avec les marbres d’Italie et des Pyrénées.
On comptait en 1888 un chiffre de 750,000 ha-
bitants pour la population totale de la Répu-
blique. La République de l’Uruguay entretient
des relations commerciales importantes avec
les principaux marchés d’Europe et du con-
tinent Sud-Américain. Son commerce extérieur
est représenté par la variété d’articles qui s’im-
portent pour la consommation et par les pro-
duits, cuirs, laines, peaux de mouton, viande
sèche et céréales, qui s’exportent à l’étranger.
A une demi-lieue de la ville Indépendencia, à la
pointe connue sous le nom de Fray-Bentos, dé-
partement du Rio-Negro, s’élève le grand éta-
blissement, fabrique d extrait de viande, sys-
tème Liebig, qui forme un important noyau de
population.
L’extrait Liebig, connu dans le monde entier,
est d’un usage général dans les hôpitaux, dans
les casernes, etc. A l’Exposition de Paris de 1867,
M. Giebert obtint pour son extractum carnis les
plus hautes récompenses. Cet important établis-
sement est sans contredit le premier du Rio de
la Plata et de l’Amérique du Sud. L’Uruguay
compte quatre lignes de chemins de fer, d’autres
en voie d’être livrées au service, d’autres en
construction. Le directeur du bureau de sta-
tistique, M. Honoré Roustan, dans un intéres-
sant ouvrage : La République de l’Uruguay à
l’Exposition, a résumé en quelques lignes
l’histoire si mouvementée de l’Uruguay. C’est la
Société rurale de Montevideo qui a été chargée
d’organiser le pavillon représentant la Répu-
blique à l’Exposition. Successivement le gou-
vernement désigna MM. J.-P. Farini, un des prin-
cipaux commerçants de Montevideo; D. Ayar-
• ragaray, vice-président de la Banque nationale;
Americo Carassale; Hordenana, Àrtagavéylia,
Lafone Quevedo, Léon Strauss, l’intelligent et
actif organisateur du pavillon, Pineyro, Ro-
1 driguez Larreta, Becu, Lhermitte, Herosa, et
; autres membres du comité. M. le colonel Diaz,
le sympathique ministre de l’Uruguay, qui re-
présente depuis dix ans son pays en France, a
été nommé commissaire général. Cette exposi-
tion fait le plus grand honneur à ses organisa-
teurs et a été inaugurée par M. Carnot, Pré-
sident de la République, le 29 juin dernier, en
présence d’une grande partie du corps diploma-
tique et de toute la colonie uruguayenne résidant
à Paris. Parmi les principaux exposants nous
remarquons MM. Marexiano hermanos (chaus-
sures et sellerie), Lanza hermanos(cuirs tannés),
Lafone Quevedo (peaux de loups de mer), Com-
pagnie Liebig (viandes conservées), D1' Lusuiela
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