ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 283 les sociétés minières, à Fenvi, ont exposé les coupes de leurs champs d’exploitation, les plans en relief du sol, et enfin les modèles réduits de leurs installations à la surface. Chaque détail, si fidèlement rendu par ces modèles, évoque à l’esprit la sinistre catastrophe du 3 juillet et les dangers courus à tout instant par ce peu- ple do travailleurs silencieux et résignés qui, à travers la nuit, sous la menace d’un péril pour ainsi dire continu, poursuivent leur tâche obscure et rude. C’est qu’il devient de jour en jour plus difficile et plus âpre, ce vieux métier, au fur et à mesure qu il faut descendre plus bas, pour arracher aux entrailles de la terre ce charbon, si nécessaire mainte- nant ! Que le lecteur, par exemple, s’arrête devant un des plans on relief exposés par les mines de la Loire, il pourra, d’un coup d’œil, saisir l’ensemble des installations qu’exige actuellement une extraction importante. Bien plus, la Compagnie des mines d’Aniche a représenté, d’une façon vivante, l’âme même de toute exploitation, un puits d’extraction avec tous ses appa- reils. Dans ce puits, qui fait communiquer entre eux tous les étages de la mine, jus- qu’à une profondeur atteignant souvent plus de mille mètres, se meut la double cage, servant à transporter les hommes et les matériaux, et à remonter le minerai. Une puissante machine à vapeur installée au jour près de l’entrée du puits, comme l’indique le modèle, met en mouvement un grand tambour situé sur l’axe même du puits, etsur lequel s’enroule ou se déroule, scion que la cage monte ou descend, le câble qui la supporte. C’est la seule communication entre le fond de la mine, c’est-à-dire la nuit, le danger, et les milliers d’existences qui y sont enfouies pour quelques heures, avec le jour, la lumière et tout ce qu’elles aiment et qui leur fait aimer la vie. Aussi quelle respon- sabilité pour le mécanicien, toujours debout, la main sur la manœuvre de détente, l’esprit tendu à reconnaître cha- que sonnerie, chaque signal, qu’une moin- dre confusion peut rendre mortel : c’cst une,manœuvre à faire, des hommes à remonter,, un blessé qu’on ramène, des secours qu’on demande ; à chaque instant la sonnerie tinte, à chaque instant on voit s’engloutir ou émerger la grande corde plate en chanvre, au bout de laquelle est suspendue la cage. La mine, à L’intérieur, est sillonnée à chaque étage par des galeries qui font communiquer les divers chantiers d'atta- que du charbon avec les puits d’extrac- tion; on pourra du reste facilement se rendre compte de leur disposition géné- rale sur les coupes des mines de Mon- trambert si merveilleusement repro- duites. Ces galeries sont creusées soit à travers banc, c’est-à-dire au milieu du minerai, et, dans ce cas, le mineur abat le massif au pic et à la pioche; — soit à travers roche : le pic et la pioche sont alors des .outils insuffisants et il faut avoir recours aux trous de mine. Pour cela on creuse sur le front de taille, au moyen d’une per- foratrice mécanique, mue soit à la main, soit plutôt par l’eau ou l’air comprimé, envoyés de la surface, une série de trous, qu’on remplit ensuite de poudre et où l’on met le feu, après avoir fait évacuer le quartier parles ouvriers. On détache ainsi de grands blocs à la fois, et l’on désagrège suffisamment le reste de la masse sur une certaine profondeur, pour pouvoir ensuite finir le travail par le pic et la pioche. La Société des houillères de Blanzy expose une magnifique perforatrice à air com- primé dont le lecteur pourra aisément saisir le fonctionnement ingénieux. Le mineur une fois à son chantier de travail, il faut le défendre contre deux ennemis : l’asphyxie et l’inondation. C’est à cet effet que sont disposées à côté des machines d’extraction de puissantøs ma- chines d’épuisement, élevant jusqu’au sol les eaux des sources mises à découvert dans les travaux souterrains, et ces ma- chines soufflantes qui envoient à l’inté- rieur de la mine de l’air sous pression, air auquel on fait suivre, au moyen de cloisons ménagées sur tout le pourtour des gale- ries, un chemin déterminé de telle sorte qu’il traverse tous les chantiers occupés. Il suffit souvent de remplacer la machine soufflante par un puits, faisant office de cheminée, et appelant l’air intérieur, tandis que par un autre puits l’air exté- rieur pénètre pour le remplacer. Mais, quelques dispositions que l’on prenne pour l’aération des galeries, c’est sur ce point que l’attention des ingénieurs doit toujours être appelée, car c’est le seul remède qu’on possède contre le terrible ennemi toujours latent : le grisou. Le grisou est un gaz délétère, provenant delà combustion imparfaite delà houille, I et qui se trouve dans tous les endroits où, par suite de conditions minéralogiques particulières, le gisement a été soumis, à un moment quelconque depuis sa forma- tion, à une température très élevée. Il n’a pas d’odeur, et n’est dangereux que lors- qu’il est mélangé, dans une proportion déterminée, avec I air. En petite quantité, il est en effet inof- fensîf; en trop grande, il l’est aussi, car il empêche toute combustion, et éteint les flammes. Ce n’est que lorsqu’il est mélangé à l’air dans laproportion de 10 0/0 environ qu’il forme un mélange détonant d’une puissance désastreuse, dès qu’il est en contact avec une flamme. Il n’est point de précautions que l’on doive négliger contre la traîtrise d'un tel adversaire, et la plus importante, après l’aération continue des galeries, est d’em- pêcher en tous cas le grisou formé de pouvoir s’enflammer, en supprimant tout feu nu dans l’intérieur de la mine. Malheu- reusement le mineur, familiarisé avec le danger qu’il côtoie à toute heure, en arrive bien vite à négliger les précautions les plus élémentaires. Sa lampe éclaire- t-elle moins bien, il en dévisse la protec- tion en toile métallique qui l’obscurcit, mais écarte tout danger. Si l’on cadenasse cette toile, il fait sauter la serrure. Les mesures les plus sévères prises dans son intérêt sont bien vite déjouées par son insouciance et son mépris du danger, qui le poussent jusqu'à battre le briquet et fumer sa pipe au milieu même d’un front de taille grisouteux. A ce sujet, le lecteur examinera sans doute avec un douloureux intérêt la lampe de sûreté exposée par la Société des houillères de Saint-Étienne, et employée par tous ces malheureux mineurs qui viennent, par une fatalité inouïe, de trouver la mort au fond du puits Verpilleux. Dans cette lampe, pour empêcher abso- lument le mineur de dévisser la toile pro- tectrice, la fermeture est faite par un verrou en fer dispose de telle sorto (pie ce ne soit que par l’atlraction d’un aimant de forme particulière qu’on puisse la déplacer, et par conséquent ouvrir la lampe. Pour certaines mines où le grisou se dégage d’une façon permanente, mais en faible quantité, et où, par conséquent, son accumulation seule est dangereuse, une vieille coutume s’est perpétuée : elle consiste, à chaque reprise de travail, à envoyer à l’avance un homme, appelé le pénitent, vêtu de vêtements incombus- tibles, protégé contre l’asphyxie, etchargé de purgßr Ißs galerißs du grisou accumulé dans la nuit, en l’enflammant avant qu’il ait atteint des proportions dangereuses. On arrive d’autant plus facilement à cß résultat que le grisou, plus léger que l’air, se loge toujours au plafond des galeries. Le charbon extrait est envoyé au jour, tandis que l’excavation forméepar la place qu’il occupait est remplieavecduremblai, ou soutenue par des boisages. Ce sont généralement deux équipes différentes, dont l’une succède à l’autre dans son tra- vail, qui s’occupent de l’extraction et du boisage. Pendant tout le temps du travail de cette seconde équipe, la cage d’extrac- tion, dans chaque puits, amène a 1 inté- rieur les bois ou les remblais nécessaires.