L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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Q:
L’EXPOSITION DE PARIS
Le charbon, au jour, subit un triage
pour diviser les morceaux selon leur
grosseur, et les séparer des pierre^ en-
traînées. Ce travail se faisait autrefois à
la main par des femmes et des gamins.
Aujourd’hui, le triage mécanique est uni-
versellement adopté. Le lecteur pourra
en voir un modèle remarquable dans la
superbe exposition faite par la Société
des mines de Mariémont, où, du reste,
l’ensemble des installations intérieures
et extérieures de cette belle mine est très
fidèlement représenté. Le triage méca-
nique a lieu au moyen de cribles de diffé-
rentes grosseurs et de tables à secousses
dans lesquelles les morceaux, recevant
une série d’impulsions, prennent une
vitesse d’autant plus grande que leur
poids est plus fort. Enfin on fait subir
aux charbons un lavage pour les séparer
des pierres entraînées, lorsque celles-ci
sont trop nombreuses. Ces lavages ont
pour base la différence de densité de la
houille, plus légère que la pierre ou les
schistes. En donnant un mouvement as-
censionnel à l’eau d’un bac, au milieu
duquel repose sur une claie le mélange à
trier, ce mouvement soulève les morceaux
de houille et les pierres. Les premiers,
plus légers, sont entraînés plus loin, et,
• en retombant, descendent moins vite que
les autres, ce qui établit peu à peu la
stratification pur densité qui réalise le
plus parfait triage.
Pendant bien longtemps les mines ne
pouvaient utiliser d’une façon commer-
ciale que les houilles en morceaux de
grosseur suffisante, la vente des menues
ou fines n’étant jamais rémunératrice
pour elles. Aujourd’hui, une nouvelle
industrie s’est greffée pour ainsi dire sur
la première,, utilisant tous ces déchets
presque invendables : c’est la fabrication
des agglomérés. En mélangeant ces pous-
siers de charbons avec du brai ou du
goudron, matière résineuse et collante, et
en comprimant le mélange à une pression
de trente à quarante atmosphères dans
des moules en métal, on obtient des bri-
quettes ou agglomérés, possédant sous un
très petit volume une quantité considé-
rable de matières combustibles, et dont
l’industrie des chemins de fer se sert
exclusivement pour l’alimentation de ses
foyers de locomotives. C’est surtout dans
le bassin de Saône-et-Loire et dans celui
de la Loire que la fabrication des agglo-
mérés a pris une grande extension.
Si la houille extraite est trop maigre,
c est-à-dire ne contient pas suffisamment
de principes combustibles pour soutenir
la concurrence des houilles plus riches,
les mines ont grand avantage à la réduire
de suite en coke, c’est-à-dire à la sou-
mettre à une distillation en vase clos,
dans de grands fours disposés ad hoc. Il
n’est point actuellement de société impor-
tante qui ne possède ses fours à coke, et
le débouché de cc nouveau combustible
est assuré dans tous les établissements
métallurgiques traitant le minerai de fei'
ou la fonte.
Mais la description de toutes les instal-
lations qui accompagnent en général une
exploitation minière serait interminable.
Nulle cependant n’est plus attachante et
plus instructive, nulle ne peut être plus
rapidement et plus aisément comprise
dans une visite des plans et modèles
exposés, et le but de cette si courte mo-
nographie sera atteint s’il donne au lecteur
le désir de s’aventurer soit dans les pavil-
lons isolés qui bordent l’avenue de La
Bourdonnais, soit dans le coin S.-E. du
Palais des Machines où est réunie la
classe 48.
Les sociétés minières, qui se rendent
bien compte du dévouement de tous leurs
modestes ouvriers, essayent, en compen-
sation de leur métier si ingrat, d’entourer
leur vie de tout le bien-être compatible
avec leur situation sociale, et ce n’est
point un des moindres intérêts de (Expo-
sition que de suivre les progrès réalisés
dans cette voie depuis dix ans par les
plus importantes comme les moindres.
Le mineur, en descendant chaque matin
dans le trou béant dont il n’est jamais sûr
de reihonter sain et sauf, peut partir sans
souci do ceux qu’il laisse derrière lui. La
crèche ou l’école attendent ses marmots;
si l’un d’eux est malade, médecin et mé-
dicaments lui sont gratuitement fournis;
sa femme, pour ses emplettes de toute
sorte, peut, à très bon compte, s’approvi-
sionner aux magasins généraux de la
Compagnie; enfin, quand il remonte à
trois heures, après avoir dépouillé ses
habits de travail, il a toute liberté, soit
de cultiver le petit jardin dont la Compa-
gnie a entouré la maison qu’elle lui a
donnée, soit do se délasser au cercle, à
l’orphéon, créés et entretenus par la Com-
pagnie. 11 n’eslpas inutile, croyons-nous,
d’insister quelque peu sur ce côté de la
vie du mineur, mal connue de nos popu-
lations citadines, vie faite toute d’indé-
pendance, etcontre les hasards de laquelle
aucun de ceux qui Font embrassée ne vou-
drait échanger la sécurité de tout autre
métier. Nul ne connaît le besoin dans un
pays de mine, partant nul n’est malheu-
reux; car tous ont le mépris du terrible
danger qui plane constamment sur leurs
tètes, danger contre lequel les plus pru-
dentes prévisions ne peuvent jamais met-
tre en garde.
S.
LES FAUTEUILS ROULANTS
Les petits fauteuils roulants ont le plus grand
succès; ils sont certainement plus l'echercbés
qu’en 1878. La vérité est qu’ils sont plus com-
modes et plus confortables qu’aux précédentes
Expositions.
, L’administration s’est montrée exigeante vis-
à-vis des concessionnaires, et ceux-ci se sont
empressés d’apporter toutes les améliorations
demandées.
Ce ne sont plus ces fauteuils bruyants, lourds
et durs que tiraient des hommes, dont on avait
le dos devant soi, pendant toute la promenade;
ce sont des véhicules élégants, bien suspendus,
dont les roues sont entourées de caoutchouc.
Le traîneur est remplacé par un pousseur, ce
qui est infiniment plus agréable.
Ils sont autorisés à circuler partout, dans les
jardins comme dans les galeries, dans les salles
des Beaux-Arts, et au premier étage des Arts
libéraux. Il est vrai que lorsque vous quitterez
le rez-de-chaussée, pour vous faire monter par
deux hommes au premier étage, vous serez
tenu de vous montrer plus généreux à la fin de
l’heure ou de la course. Nous n’affirmerions
pas qu’il n’y a pas quelques fauteuils roulants
aux différents étages de la Tour Eiffel.
Les fauteuils sont aussi fort appréciés lors-
que, après s’ètre attardé le soir dans les cafés de
la rue du Caire ou chez les Lautars roumains,
on est surpris par l’heure de la retraite, et
lorsqu’il faut se hâter pour gagner le vestibule
Rapp avant la fermeture des portes; très
appréciés aussi pour franchir le pont d’iéna et
gagner les jardins du Trocadéro.
Et n’allez pas croire que ces fauteuils n’aient
comme clients que les infirmes, les impotents
ou les vieillards»; ils sont recherchés surtout
par nos mondaines et nos élégantes, qui redou-
tent le gravier des allées, et veulent conserver
leur teint reposé, pour l’heure du festin au
restaurant russe ou chez Tourte).
Il y a, du reste, plus de trois cents de ces
véhicules, ce qui suffit amplement pour les
besoins du public.
Ils ont de sérieux concurrents : sans parler
du chemin de fer Decauville, qui fonctionne
maintenant jusqu’à la galerie des Machines
avec des arrêts bien combinés, il y a les ânes
de la rue du Caire, et les pousse-pousse de la
Cochinchine. Mais les ânes ont le trot et la
mâchoire fort durs, et les âniers ne sont pas
moins têtus; quant aux pousse-pousse, ils ne
peuvent quitter l’Esplanade des Invalides. Ce
sont Jes fauteuils qui tiennent la corde.
L’ÉTRANGER ET L’EXPOSITION
La Tour Eiffel attire, à l’Expositi on. les regards
étonnés de tous les visiteurs, par les teintes
^absolument différentes qu’elle présente suivant
'inclinaison des rayons solaires. On la voit
blanche, comme nickelée, bronzée, rouge, etc.
Elle a réellement cinq couleurs : du pied à la
première plate-forme, elle est couverte d’une
peinture vernissée bronze rouge; l’étage au-
dessus est d’un ton plus clair ; et, de là au som-
met, trois teintes graduées, de moins en moins
foncées, de façon que la coupole est presque
jaune d’or. D’où la variété des reflets.
Mais si l'on ne s’accorde point sur la couleur
de la Tour, il n’y a qu’une voix pour célébrer