ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS OC la hardiesse de ce monstre de fer, invraisem- blable mais admirable, qui symbolise à la fois l’art, le travail et l’industrie au Champ de Mars. Les autres Expositions étaient des labyrinthes, où l’on avait peine à se reconnaître; celle de 1889 est un immense palais, où l’on se retrouve au pied de la Tour Eiffel. Celle-ci a déjà eu le pri- vilège d’attirer à elle tous les peuples de la terre, qui la saluent avec une respectueuse estime, et M. Jules Simon pouvait dire, sans être démenti, dans un banquet international : « Ici, plus de divergences d'opinion ou de natio- nalité. Nous sommes tous citoyens de la Tour Eiffel! » Elle peut prendre, en effet, sa part des témoi- gnages d’unanime sympathie que l’Exposition actuelle a recueillis de la part de tous les peuples, si- non de tous les souverains. Faut-il rappeler la véritable armée d’ingénieurs américains qui sont venus féliciter M. Eiffel? Le général Franklin, com- missaire général des États-Unis, a déclaré que « la France, la plus expansive et la plus généreuse des nations, avait réussi à effec- tuer la plus belle Exposition uni- verselle que le monde eût jamais vue ». M. Helfy, député au Parlement hongrois, disait : « C’est le mé- rite de la France d’être toujours l’institutrice des peuples euro- péens. Elle donne en ce moment encore un exemple salutaire. A l’étonnement général sur la rapi- dité de son réveil, elle répond par son admirable Exposition, avec ces trois mots : « Par le tra- vail » ; oui, par le travail, l’esprit d’ordre et l’amour de la paix. » M. de Camondo, président du Comité italien, constatait « l’im- mense succès de l’œuvre entre- prise », et il ajoutait : « Vous donnez au monde une nouvelle preuve de la vitalité industrielle et artistique de votre beau pays ; vous avez réussi à créer une mer- veille que seule la France pouvait enfanter. » Le vice-président de la Répu- blique Argentine, M. Pellegrini, n’hésitait pas à proclamer que « l’Exposition est la fête de la liberté, du travail et de la liberté Le prince Georges Bibesco, président du Co- mité roumain, s’exprimait ainsi : « C'est une fête pacifique, pleine d’éclat et de grandeur, où l’élégance le dispute à la force, où l’on ne sait qu’admirer le plus de la demeure merveil- leuse préparée par la France pour ses hôtes ou des produits dus au travail, au génie des na- tions. La France assure la paix au monde civi- lisé par cette œuvre de Titan, à laquelle les peuples ont mis la main, forgeant ainsi, clans un effort commun, un souvenir impérissable sur l’enclume de l’immortalité. » Est-il besoin de citer, après ces paroles en- thousiastes, les divers organes de la presse étrangère, qui, oubliant les dissidences et les rivalités internationales, et avec un esprit de justice qui leur fait honneur, constatent l’écla- tant succès de l’Exposition de 1889? humaine ». D’outre-Manche et d’outre-Rhin, de Norvège et de Hongrie, de l’Extrême-Orient et de la Côted’Or, des bords du fleuve Jaune et du fleuve Rouge, des rivages du Nil et de la vallée des Roses, accourent sans interruption d’immenses caravanes de visiteurs de toute nationalité et de toute race. Les steamers transatlantiques apportent chaque jour des voyageurs des Etats-Unis, du Brésil et des Républiques américaines. Tous les genres de locomotion auront été épuisés en cette occurrence : railways, navires, véhicules de toute espèce. On a vu un visiteur venir à cheval du fond de la Russie; un Tchèque faire, en fiacre, le trajet de Vienne à Paris; trois Autrichiens arri- Portrait LES PROJECTEURS DE LA TOUR EIFFEL de M. Eiffel d’après le Punch. ver directement en brouette. L’Exposition aura eu aussi ses côtés fantaisistes et comiques. Pen- dant que les revues illustrées de tous les pays reproduisent la plupart des merveilles du Champ de Mars, de l’Esplanade des Invalides et du Trocadéro, le Punch personnifie spiri- tuellement M. Eiffel en sa Tour. Le crayon du caricaturiste a représenté l’éminent ingénieur, la tête dans les nuages, le corps serré dans les mailles de son colossal arc de triomphe, —sym- bole de la victoire pacifique du génie humain. Cet hommage, délicat et original, ne touchera certainement pas moins M. Eiffel que la déci- sion par laquelle la ville de Dijon a donné son nom à l’une de ses rues, ou que les manifesta- tions chaleureuses des baigneurs d’Evian. Périclès disait avec raison qu’il faut trois armées pour le gouvernement d’un pays : celle qui va sur la terre, celle qui va sur la mer, celle des artistes et des ouvriers, qui élèvent ensemble des monuments impérissables, témoins pour l’avenir de la prospérité du présent. « Chaque art et chaque métier, ajoutait-il, occupe, comme un général, une armée de manœuvres, qui n’ont d’autre talent que l’ou- vrage de leurs bras, ne sont que des outils et des forces au service des chefs d’atelier •. ainsi le travail distribue et répand la fortune univer- selle. » M. Eiffel et les organisateurs de l’Expo- sition se sont inspirés de cette pensée d’un grand homme qui donna son nom à un siècle. Espé- rons que, au rebours de « la Tour de Babel », qui fut la cause de la confusion des langues et de la division des peuples, « la Tour du Cente- naire », en réunissant sous son ombre tous les peuples de l’univers, aidera pour une large part à dissiper les ma- lentendus qui les divisent et à abaisser les frontières qui les sé- parent. V.-F. M. Le public ne va pas au delà de Ja quatrième plate-forme. La troisième forme une table, cou- verte et garnie de châssis mo- biles que l’on ferme parles grands vents, et d’où l’on voit l’horizon à travers les vitres. Là, les quatre soutiens de la Tour se réunissent. La cage carrée où se trouve l’ascensionniste a 16 mètres de côté et peut contenir 800 per- sonnes. Un escalier s’enroule au- tour du point central. La qua- trième plate-forme est à 273 mè- tres, soit 56 mètres plus haut. Montons encore; franchissons dix marches, ouvrons la porte : nous sommes dans une grande salle circulaire,partagée en cham- bres de coupe irrégulière, dont le plancher forme le plafond de la troisième terrasse, et qui suf- firaient pour l’aménagement d’un appartement de 7 à 8 pièces. Une de ces chambres est réservée à M. Eiffel; les autres seront affec- tées à des expériences scienti- fiques. Un balcon octogonal, de 10™,90 sur les gran- des faces, de S”,96 sur les petites, règne autour de ce singulier logis, dominé par de grandes poutres entre-croisées et quatre grands caissons en treillis formant les arceaux rigides — qui cons- tituent le campanile. L’escalier, haut de 14m,20, tourne autour de l’axe du campanile et conduit sur un nouveau plancher circulaire, à balcon, situé à 290m,815, et large de S™,750. Là, le visi- teur se trouve au bas d’un bouton colossal, qui n’est autre chose que le phare électrique, haut de 6 mètres, avec 3 mètres de diamètre, qui inonde Paris, chaque soir, de ses feux trico- lores. Le sommet de la calotte du phare est exactement à 300 niètres du sol. <i333m,50 au- dessus du niveau de la mer : un grand para- tonnerre le surmonte. Mais arrêtons-nous au pied du phare. Sur le balcon, qui domine de 280 mètres le Champ de