ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE PARIS 291 fore la pièce « brute do forge » pour ramener à des dimensions aussi voisines que possible de celles dont elle doit cire définitivement dotée. Ces opérations de tournage et de forage constituent — prises ensemble — ce qu’on appelle le dégrossissage. Cela fait, il est procédé à la trempe, opération essentielle faite pour donner de l'homogénéité au métal, pour en accroître notablement la « ténacité » et la « dureté ». La trempe effectuée, il n’y a plus qu’à procéder à Xusinage, c’est-à-dire à l’achèvement de la pièce, et cet usinage va s’exécuter dans les nouveaux Ateliers d’artillerie que vient de faire organiser M. Henri Schneider. D’une superficie totale de 3,750 mè tres, le bâtiment principal comporte trois tra- vées distinctes : une, centrale ; deux, la- térales. Dans la première sont groupées, avec un pont roulant mécanique de la force de 60 tonnes, les machines-outils faites pour usiner des canons pouvant peser jusqu’à 120 tonnes et mesurer jusqu’à 15 mètres de longueur. Il y a été réservé, à côté des machines, un espace suffisant au montage des canons, des affûts, des tourelles cuirassées, etc. Des- servie par un pont roulant de 15 tonnes, rune des travées latérales comprend les machines-outils voulues pour l’usinage des bouches à feu de moyen calibre. Dans l’autre latérale, munie de ponts roulants qui se manœuvrent à bras, fonc- tionnent toutes les petites machines dont on se sert pour fabriquer les fermetures de culasse , les accessoires , les tubes lance-torpilles, etc., etc. La force motrice dont dispose l’atelier lui est fournie par une machine verticale de 100 chevaux, recevant sa vapeur de trois chaudières tubulaires, à foyer inté- rieur, installées sous une marquise, en dehors du bâtiment. les éléments d’acier des canons do 28 et de 32, de ce système; — à VItalie, les éléments d’acier du fameux canon de 100 tonnes, système Rosset. Actuellement, M. Schneider fabrique : pour les États-Unis, les éléments d’acier de 2 canons de 30 centimètres et demi; — pour la Chine, 4 canons de 24 centi- mètres, de 36 calibres, plus 4 affûts à pi- vot central et frein hydraulique (système Creusot) en acier moulé avec sellette en fonte; — pour le Japon, quantité d é- léments destinés à l’arsenal impérial d Osaka. Notons enfin la commande, aujourd’hui en cours d’exécution, de quantité de tubes pour canons-revolvers et canons à tir rapide Ilotchkiss. Cela dit, voyons comment il est procédé à la fabrication d’un canon. La matière première, le lingot d’acier sort d'un four Martin Siemens dont le fonctionnement est basé sur le principe de la décarburation d’un bain de fonte moyennant des additions successives de fer pur. Une fois refroidi, le lingot est tiré de sa lingotière et porté à la Forge. Le forgeage a pour objet do conférer à la pièce en préparation une cohésion dont le lingot coulé ne jouit pas unifor- mément de la surface au cœur; d assurer au métal une régularité de structure, une homogénéité qui se traduit par un ac- croissement de ductilité, c’est-à-dire de pouvoir de résistance et d’allonge- ment. Donc le lingot arrive à la Forge. Là, il est introduit dans un « four à réchauffer » d’où on l’extrait ensuite — à température convenable — pour le conduire sous lo marteau-pilon. La première opération de forgeage qu’on lui fait subir sous cet ap- pareil est celle qui, désignée sous la dé- nomination de martelage ou étirage, lui confère une section octogonale. Au cours d’une seconde opération dite étampage et comportant plusieurs chaudes ou réchauf- fages successifs, on donne à la pièce à marteler la forme qu’elle doit définitive- ment affecter avant d’être mise sur le tour. Les chaudes partielles que la pièce a subies durant l’étampage ont eu pour effet d’introduire dans sa masse des inégalités de tension moléculaire — inégalités qu’il importe do faire dis- paraître. On parvient à ce résultat parle recuit, opération qui consiste en un chauffage de la pièce « entière » au rouge cerise, chauffage suivi d'un refroidisse- ment régulier. Le recuit effectué, on tourne et l’on au bleu, et par conséquent dilatée, est enlevée, à son tour, par une grue et des- cendue sur le tube au niveau qui lui est assigné. Qu’advient-il? Du fait de sa con- traction due au refroidissement, la frette pince le métal qu’elle enserre et fait prise sur lui. Une fois en place, le frettage de premier rang est appelé à recevoir un coup de tour destiné à faire disparaître les légers ressauts provenant de quelques diffé- rences d’épaisseur. On règle les dimen- sions extérieures de ce premier renfort d’après celles du diamètre intérieur des frettes de second rang. Celles-ci se met- tent en place comme les frettes du pre- mier. La bouche à feu est ensuite alésée et finie de tqur extérieurement. V ient ensuite le rayage. Ces diverses opérations une fois effec- tuées, on procède au filetage delà culasse et au sectionnement des filets. On parachève enfin le mécanisme de fermeture de culasse et l’on en fait l’ajus- tage au canon. Pour l’accomplissement de tous- ces travaux délicats, les ouvriers de l’atelier d’artillerie ont sous la main toute sorte d’instruments de précision, tels que mètre-étalon avec vernier au 100e, com- pas et broches à molette, lunettes et mandrins, trempés et rectifiés, étoiles mobiles, etc.1. C’est suivant ces principes que les usines du Creusot viennent de faire, pour la Chine, quatre canons de 24 centimè- tres, de 36 calibres, destinés au service de la défense des côtes. Ce tvpe de canon, dont tous les éléments sont en acier forgé, trempé et recuit, a son tube revêtu d’un manchon allant de la tranche de culasse à l’avant de la frette- tourillons. Quant au frettage de volée, il s’étend — sur deux rangs — jusqu’au tiers environ de la longueur totale de la pièce. Ouvragée de 72 rayures à pas variable, I cette pièce est d’un tracé intérieur conçu de façon à imprimer à son projectile — du poids de 165 kilogrammes — soumis à Faction d’une charge de 90 kilogram- mes de poudre brune prismatique, une vitesse initiale de 080 à 700 mètres. Dans ces conditions — et sous l’angle de pointage do 25 degrés — le projectile peut atteindre une portée de 14 à 16 kilomè- tres ’2. ■ I. La fabrication d’un canon de 90 millimètres, de campagne, ne demande pas moins de six mois; celle d’un canon du calibre de 37 à 42 centimètres, environ deux ans. 2. Ce projectile peut aussi percer une plaque en fer forgé de 60 centimètres d’épaisseur, exposée à la tran- che delà bouche, Comment s’opère l’usinage? On commence par terminer — à l’inté- rieur et sur les tranches — les corps de canon, manchon et frottes do premier rang ; puis on confère au tube ses dimen- sions extérieures définitives, réglées d’après le diamètre intérieur desdits manchon ou frottes. Cela fait, on procède au frettage. Une fois tourné aux dimensions voulues, le tube, laissé froid, est établi verticalement la bouche en haut, et les frettes sont portées au four à sole mobile établi dans l’ateliersous le pont roulant de 15 tonnes. Chaque frotte de premier rang chauffée