ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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Side af 462 Forrige Næste
1^ L’EXPOSITION DE PARIS Le travail du recul est absorbé par deux cylindres hydrauliques, établis sous l’affût. Cette ingénieuse disposition fait que les tiges de freins ne sauraient être atteintes par les projectiles de l’ennemi et qu’on n’a pas à redouter de fuites de liquide. Quatre hommes installés sur la plate- forme donnent le pointage en direction en agissant sur un arbre à manivelles qui, moyennant le jeu d’une vis sans fin, transmet le mouvement au pignon qui engrène avec la couronne dentée de la sellette. L’amplitude du champ de tir est de 360 degrés. Deux des servants de plate-forme suf- fisent à donner le pointage en hauteur en agissant sur un autre arbre à manivelles disposé à l’avant et qui — par l’intermé- diaire d’un engrenage et d’une vis sans fin — transmet le mouvement à un sec- teur denté fixé au canon. Ce pointage peut varier de 7 degrés au-dessous à 25 degrés au-dessus de, l’horizon. Sous ce dernier angle, nous l’avons dit, la portée du projectile peut s’élever à 16 kilomètres. Le Creusot vient de construire un affût pour canon de 32 centimètres, destiné au service des côtes. Cet affût est surtout remarquable en ce que le corps en est d’une seule pièce du poids de 7,968 ki- logrammes. Chaque côté du châssis pèse 1,900 kilogrammes; le lisoir, 3,072; la sellette, 9,780. Ensemble, 43,227 kilo- grammes. Voilà des chiffres qui, assurément, eus- sent fait reculer de stupéfaction nos de- vanciers du commencement de ce siècle. Lieutenant-colonel Hennebert. (A suivre.) LE PAVILLON DES FORÊTS Nous avons donné une vue extérieure du Pavillon des Forêts et nous avons fait une des- cription de cette construction si pittoresque, si originale, si attrayante par sa poétique rus- ticité, et qui fait si grand honneur à l’archi- tecte M. Lucien Leblanc. Aujourd’hui nous reproduisons l’intérieur de ce pavillon. L’administration des Forêts, chargée de l’or- ganisation de cette exposition, a craint sans doute que le public, en voyant ces bois bruts si heureusement utilisés, ces bois taillés si bien présentés et ces objets en bois de toutes essences, ne se dît : « C’est charmant et c’est arrangé avec un goût rare ! C’est une excellente idée de montrer ce que produisent encore les forêts de l’Etat, bien que ces troncs si droits, si ronds, si jolis semblent des jouets auprès des géants qu’exposent le Brésil, le Mexique, la République Argentine et l’Australie. Sans doute, nos forêts sont admirablement ten ues, sillonnées de routes et de sentiers bien propres à faciliter les excur- sions et la chasse; les coupes sont intelligem- ment réglées, et inspecteurs et conservateurs, tout en veillant à ce que l’on replante pour les générations à venir, font de magnifiques collec- tions d’insectes et d’animaux qu’ils donnent aux musées départementaux; niais est-ce là tout ce que fait cette administration, pour la- quelle plusieurs millions figurent annuellement au budget? » L’administration a prévu ces questions et elle a tenu à faire connaître toute son œuvre, œuvre colossale et bienfaisante, qu’elle ne peut rendre plus vaste encore, à cause de l’insuffisance de ces millions inscrits au budget; elle a voulu montrer la lutte qu’elle soutient encore contre la force irrésistible des inondations, domptant des torrents qu'elle transforme en minces ruisseaux, créant des lits nouveaux, consolidant des mon- tagnes qui menaçaient ruine, et tout cela par le reboisement. Des territoires entiers revivent avec la végétation qu’on leur rend; des villages reparaissent là où les populations avaient fui devant les éboulements ou l’envahissement de l’eau; on voit des bois verdoyants sur les croupes, naguère dénudées, des montagnes et collines; on voit des terres cultivées, des ver- gers, des champs là où s’étendaient des déserts inutiles. Et les victoires remportées sont déjà nom- breuses! L’administration des Forêts, qui en est justement fière, nous les expose sous forme de plans en relief, de cartes, de tableaux. Deux petits salons confortablement aménagés invitent le visiteur à s’asseoir devant des tables chargées d’albums, de photographies et de pu- blications diverses. Voici des vues du bassin du torrent de Vaudaine et du torrent de Riou- cbanal ; voici des plans en relief du torrent de j Vachères, prèsd’Embrun, dans les Hautes-Alpes, et des torrents de la Grollaz et de Saint-Antoine; puis des photographies et des aquarelles du torrent d’Arbonne et de celui de Secberon, en Savoie. Ce n’était pas suffisant, et l’on a voulu frapper davantage le public, en lui offrant des vues dio- ramiques qui sont la reproduction exacte et sai- j sissante de quelques-uns de ces grands travaux. Il y a là, au fond du Pavillon des Forêts, trois dioramas, placés en très bonjour, d’une pers- pective savante, qui mettent sous les yeux du public ces entreprises si hardies et si fécondes que dirigent nos forestiers. C’est d’abord le torrent du Bourget, dans les Basses-Alpes, qui, depuis des années, dévastait la vallée de l’Ubaye, et qui est aujourd’hui dompté. On est parvenu à construire une série de barrages dans le but multiple de supprimer l’affouillement au pied des berges, de relever énergiquement le lit, d’amortir la violence des crues par la diminution des pentes et les chutes successives, et enfin d’arrêter le glissement for- midable des berges. Le diorama nous montre ces barrages et les clayonnages vivants, entre lesquels des ouvriers sont en train de planter des résineux, qui tien- dront le sol. La correction du torrent est au- jourd’hui complète; il est transformé en un simple ruisseau de montagne, bordé de quatre cents hectares de forêt en plein rapport; et ce résultat a été obtenu en dix-huit années. Plus loin, c’est le diorama du torrent de Riou- Bourdoux, également dans les Basses-Alpes, célèbre par ses dévastations, et le plus redouta- ble des torrents des Alpes françaises. Il détruisait tout par ses affouillements et ses dépôts de limon et de lave; il menaçait Barcelonnette, près de laquelle il débouche. En 1875, a commencé la lutte contre le Riou-Bourdoux, et aujourd’hui le danger est conjuré. Une jeune forêt, créée de toutes pièces, consolide et recouvre d’une cui- rasse végétale un sol jadis dénudé et essentiel- lement mouvant. Plusieurs communes sont sau- vées et conservent dorénavant leur territoire sans cesse menacé, la sécurité de Barcelonnette est assurée. Le diorama représente le principal de ces barrages qui ont rendu la vie à cette région; c’est une colossale construction en maçonnerie et mortier hydraulique, haute de 8“,50 et longue de 83 mètres, dont le rôle est de retenir tous les matériaux solides que charriait le tor- rent et de ne laisser passer que des eaux claires. Nous voyons les ouvriers chargés de l’entretien de ce barrage, occupés au curage du lit. Le troisième diorama représente la courbe de Péquerre, près Cauterets. Là, il ne s’agissait pas de mater un torrent, mais de retenir une mon- tagne qui menaçait de s’écrouler et compro- mettait l’existence de Cautei’ets ; il y avait des glissements de terrains, et des blocs immenses se précipitaient par bonds sur les pentes ro- cheuses, mitraillant de leurs débris l’établisse- ment de la Raillière ou celui de Mauhourat. On a entrepris la correction de la Combe; on a nettoyé les berges de tous blocs instables; on a revêtu sables plus ou moins pierreux d’une cara- pace végétale formée de plaques de gazon; on a construit des murs de revêtement en pierre sèche sur tous les points où les blocs agglo- mérés présentaient des méats sur lesquels le gazon n’avait pas chance de végéter. On a commencé l’application du programme en 1885, et le problème est aujourd’hui résolu. Ces dioramas, d’une exécution parfaite et d’un effet saisissant, attirent un public émer- veillé. Ils sont précédés de chambres noires, dans lesquelles on a eu l’heureuse idée de faire faire des installations pittoresques. Voici l’inté- rieur d’une baraque pour un agent forestier, en haute montagne : un lit de fer, un mobilier de sapin, une table, deux chaises et un bahut, quelques planches où sont les instruments, les livres et les ustensiles de. ménage; ailleurs, c’est la baraque qui sert de campement à une équipe de douze hommes : deux lits de paille avec leurs couvertures, les pelles, les pioches, les cordes, les bidons, les approvisionnements et vêtements de rechange; enfin, voici un abri, fait de légers branchages et de fougères : c’est la forge de campagne, avec tout son matériel, les enclumes,les soufflets, les marteaux et les pinces. Les visiteurs font de longues stations devant ces spectacles instructifs, qui complètent si par- faitement l’exposition des Forêts. Que le Nouveau-Monde aille méditer, devant ces dévastations réparées à grands frais, sur les dangers du déboisement; qu’il se rende compte des ruines que prépare la disparition des forêts ! Il comprendra qu’il est urgent cTarrèter la des- truction folle de bois qui semblent inépuisables, et qu’il est indispensable d’en régler l’exploi- tation. Dans l’Amérique du Sud, dans l’Améri- que du Nord, au Canada, en Australie, on abat les arbres les plus merveilleux, sans méthode, on incendie des forêts entières pour défricher le sol, pour le cultiver, pour l’ensemencer; les émigrants, nouvellement débarqués, ont hâte de s’enrichir, ils ne se préoccupent point des générations qui leur succéderont.