L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
299
nos vins par delà les mers. C est donc
dans le but tout à fait désintéressé de
nous faire connaître la boisson ordinaire
de dix millions d’êtres humains qu’ils se
sont imposé celte dépense. Us nous ont
même envoyé un hachiquero de profes-
sion, c’est-à-dire un homme sachant
fabriquer le pulque. Le Français qui vou-
drait essayer do doter son pays de cette
culture nouvelle trouvera ainsi à 1 Expo-
sition tous les renseignements qu’il peut
souhaiter.
Une petite réduction en carton montre
à l’Exposition l’intérieur d’un cellier à
pulque.
Il existe dès maintenant en Provence
et en Algérie, comme sur toutes les côtes
de la Méditerranée, un grand nombre
d'agaves, originaires de l’Amérique ainsi
que les cactus qu’on voit aux memes en-
droits. Sont-ils de la même espèce que le
maguey, je ne saurais le dire! Mais ce qui
n’est pas douteux, c’est que le maguey
réussirait partout où ces organes ont
réussi, car il pousse sur les terres hautes
du Mexique. Et, comme eux, il a cet avan-
tage de so plaire duns los terrains pau-
vres et caillouteux d’où il est difficile de
tirer une autre récolte.
Le malheur est qu’il ne donne sa
récolte qu’au bout de dix ans. Se trou-
vera-t-il quelqu’un cl assez courageux
pour tenter chez nous un essai à si longue
échéance?
Ce n’est en effet qu’au bout de dix ans
que le maguey fleurit, et c’est à ce mo-
ment seulement que la cueillette de I eau
de miel est pratiquée. La fleur, haute de
cinq à six mètres, pousse très vite ; la
plante fait un grand effort de végétation
pour la fournir, et la sève circule dans
ses veines avec une abondance qui tient
du miracle. La découverte des Mexicains
a consisté à capter cette sève au lieu de
la laisser se transformer en fleur. Ils y
parviennent en pilant le bourgeon au
moment où il se forme ; quand la partie
pileß s'ost dessechee, on I enlève ot I ou
a alors au cœur de la plante ce creux en
forme d’intérieur de soupière dont je par-
lais plus haut. La sève s’amasse dedans
et pendant quatre mois on la recueille à
raison de dix à quinzelitres par jour. Après
quoi, la plante épuisée meurt, laissant
une douzaine de drageons que 1 on repi-
que.
En raison de ces particularités, les
exploitations de maguey sont divisées en
dix paris, de manière que chaque année
il y en ait une atteignant la floraison. De
cette façon, la fabrication du pulque ne
s’arrête jamais.
Les feuilles ne sont pas perdues. Elles
donnent des fibres brillantes un peu dures
et cassantes dont on fait des étoffes gros-
sières et des cordes d'une grande solidité ;
on en trouvera de nombreux échantillons
à l’exposition mexicaine. Les Aztèques
savaient déjà en tirer du papier, et celui
qu’on fabrique avec aujourd’hui suivant
des procédés moins primitifs est remar-
quablement résistant et fin.
Dans l’Élat de Jalisco, au lieu de re-
cueillir la sève, on la laisse s’accumuler
dans le tronc de la plante ébourgeonnée,
puis on en extrait par distillation une eau-
de-vie qu’on appelle mezcdl ou tequilla.
Ce dernier nom est celui d’une ville qui
est devenu nom commun comme celui de
Cognac en France et pour les mêmes
raisons. On compte actuellement, dans les
plantations de l’Etat de Jalisco, 60 mil-
lions de pieds de maguey; elles fournis-
sent par an plus de 100,000 barils d eau-
de-vie. Le baril mexicain contient 75 litres
environ.
Les échantillons de mezcal sont égale-
ment nombreux à T Exposition.
Le maguey, peu exigeant pour la qua-
lité des terrains, ne l’est pas davantage
pour les soins de culture. L’entretien d un
millier de pieds revient au Mexique à
nue douzaine de francs par an, location
de lorrain comprise. On laboure et on
bine une fois entre les lignes.
Nous avons le vin, nous avons la bière,
nous avons le cidre. Pourquoi n’y aurait-
il pas place sur nos tables pour une qua-
trième boisson, pour le pulque? Et ne
serait-il pas interessant que cette acqui-
sition nouvelle datât de 1 Exposition
de 1889? Le pulque passe pour très
nourrissant, on en lait boire aux nourrices
pour leur donner du lait ; on assure qu’il
rend des forces aux hommes affaiblis, ht
ne fùt-il simplement qu’une boisson saine,
agréable et très bon marché, la conquêlo
n’en vaudrait-elle pas encore la peine '!
Depuis que les chemins de fer oui mis
Mexico à six jours de New-York, on com-
mence à faire une grande consommation
de pulque dans cette dernière ville.
Pourquoi n’y prendrions-nous pas goùl
aussi et n’augmenterions-nous pas par là
la somme de nos ressources et de nos
plaisirs? Ne se trouvera-t-il pas quelques
particuliers, amoureux de nouveautés,
pour tenter l’introduction du maguey en
Franceï A défaut de particuliers, pour-
quoi l’Algérie ne ferait-elle pas quelques
essais de culture? Sans se laisser détour-
ner de la vigne, où elle voit son avenir,
ne pourrait-elle s’occuper aussi du ma-
guey? Elle a tant de landes de cailloux où
les plantes grasses sont seules capables
de subsister! Ces landes sont sans revenus
possibles pour le moment, le maguey
leur en donnerait un.
Paul Bourde.
LES DATES D'OUVERTURE
DES EXPOSITIONS UNIVERSELLES
On sait que l’Exposition de 4889 a été inau-
gurée le lundi 6 mai. Un certain nombre de
journaux ont fait remarquer que, par une
coïncidence assurément fort rare, le 6 mai 1867,
le 6 mai 1878 et le 6 mai 1889 étaient un lundi.
Ce fait perd son caractère de singularité lors-
qu’on considère que, dans l’intervalle de onze
ans qui a séparé les jours considérés, il y a eu
huit années ordinaires comptant trois cent
soixante-cinq jours et trois années bissextiles en
comptant trois cent soixante-six. Or :
(8 X 365) + (3 X 366) == 4018
nombre exactement divisible par 7, condition
suffisante pour que les dates et les jours des
différentes années coïncident.
Celle coïncidence ne se renouvellera pas pour
l’année 1900, car d’après le calendrier grégorien
adopté en France depuis 1582, par letlres pa-
tentes du roi Henri III, l’année 1900 ne sera pas
bissextile. 11 ne s’écoulera donc que 4,017 jours
entre le 6 mai 1889 et le 6 mai 1900 . Ifc 6 mai
1900 sera donc un dimanche.
LE MATERIEL DE GUERRE
DES USINES DU CREUSOT1
La bouche à feu est usinée, mais, avant
de pouvoir être mise en service, il lui laut
subir certaines épreuves de tir qui sont
réglementaires.
Sis à 700 mètres du nouvel atelier, le
polygone de la Villedieu (Creusot) est
relié à celui-ci par une voie ferrée que
pratiquent facilementdes grues roulantes
à vapeur.
La plate-forme sur laquelle on met en
batterie les pièces à essayer est faite de
solides madriers de chêne. A 75 mètres
en avant se trouve une chambre à sable
de 10 mètres de profondeur, destinée à
recevoir les projectiles <[u on doit lancer.
Formé de rails et de madriers de chêne,
le plafond de cette chambre est sommé
d’un remblai de cinq mètres de terres.
De chaque côté de la plate-forme, une
casemate blindée. La casemate de droite
a reçu l’alléctation d'entrepôt des pou-
dres ; celle de gauche, d’abri pour les
observateurs.
A 90 mètres en arrière, une troisième
casemate sous laquelle sont installés les
chronographes Le Boulengé-Brégcr.
Les bouches à feu de place qu'il importe
de soustraire aux effets du feu de l’attaque
se mettent aujourd’hui, en batterie sous
des abris blindés qui ont reçu le nom de
tourelles ou coupoles.
Le jeu de la tourelle tournante est
facile à comprendre. De l’observatoire
1. Voirie numéro 37.
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