L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
l’origine, le Creusot a pris part aux tra-
vaux qui se sont produits dans cet ordre
d’idées. Alors que les cuirassements se
faisaient en fonte dure, c’est de ses usines
que sont sorties les coupoles de nos forts
d'Hirson, de Stains et de Giromagny.
Depuis lors et jusqu’à ce jour, il n’a jamais
cessé de se livrer à l’étude de la question.
C’est à ses ingénieurs, par exemple, qu’on
doit le projet des grandes coupoles des-
tinées au fort Boyard et à Cherbourg.
Aujourd’hui M. Schneider construit, entre
autres, pour le gouvernement belge, des
coupoles d’un type simple destinées cha-
cune à recevoir deux canons de 15 centi-
mètres, de 25 ca’ibres. Il convient de
donner ici une analyse sommaire de ce
type intéressant.
Le corps de la coupole consiste en un
cylindre en tôle d’acier de 20 millimètres.
Mesurant 5IU,4O de diamètre intérieur, ce
cylindre est coiffé d’une calotte sphérique
en double tôle d’acier couvre-jointée ; il
comporte ainsi une chambre de tir, de
de hauteur maxima sous plafond,
et dont le plancher est établi sur un croi-
sillon de poutres et cornières.
La tôlerie de la calotte est revêtue
d’un cuirassement de 20 centimètres
d'épaisseur et d’un poids approximatif de
45,000 kilogrammes, lequel cuirassement
peut s’exécuter, aux termes de la com-
mande, soit en fer, soit en acier moulé,
soit en acier forgé dit acier Schneider ou
« métal à blindages 1 ».
La coupole ne dépasse que de 90 centi-
mètres le dessus du glacis dont les lèvres
sont bordées d’une avant-cuirasse en fonte
dure, du poids de 69,000 kilogrammes.
Ainsi constituée dans ses parties essen-
tielles. la coupole repose sur une cou-
ronne de galetsétablie entre deux chemins
de roulement : l’un, mobile, boulonné à la
tôlerie; l’autre, fixe, scellé dans la
maçonnerie. Un système de galets à axe
vertical montés sur des supports fixés au
corps cylindrique assure le parfait cen-
trage de la coupole. Ces galets roulent
sur une circulaire.
Le mouvement de rotation ou orienta-
tion de la coupole se donne à l’aide de
deux mécanismes distincts, logés : l’un,
dans une niche s’ouvrant de plain-pied
avec le plancher de la chambre inférieure ;
l’autre, dans la chambre de tir, sous
la main du pointeur. Le premier sert
à amener rapidement l’armement de la
coupole dans la direction du but à battre ;
1. 11 s’est lait, au polygone du Creusot, d’intéressantes
expériences du résultat desquelles il appert que l’acier
forgé Schneider est un excellent « métal à blindages »;
que ce métal résiste parfaitement à l’action du choc
d’un grand nombre de projectiles aux impacts répartis
sur une surface de dimensions restreintes. Les expé-
riences de Châlons n’ont fait que confirmer le bien
fondé de ces appréciations.
le second permet de parachever le poin-
tage en direction avec une précision
irréprochable, il suffit de quatre hommes
pour virer au treuil ; il ne leur faut que
deux minutes et demie pour faire faire une
révolution complète à cette coupole cui-
rassée qui ne pèse pas moins de 139,500
kilogrammes — non compris les canons.
Montés sur des affûts sans recul du
poids de 3,065 kilogrammes, les deux
canons de 15 centimètres oscillent autour
de leurs bouches dans dos sabords abso-
lument minima, garnis d’un bourrelet
élastique faisant fonction d’obturateur.
Une jaquette, embrassant chaque pièce
à hauteur de ses tourillons, porte deux
coulisseaux qui se meuvent dans des rai-
nures courbes de 5 centimètres de pro-
fondeur, pratiquées dans les flasques de
ralfùt. Appelées à recevoir tout le choc
du recul et à y résister, ces flasques, en
plaques d’acier de 10 centimètres d’é-
paisseur, sont fixées à une plaque do fon-
dation et, de plus, reliées en haut à la
coupole, par le moyen de deux bras en
acier forgé.
De part et d’autre des affûts, s'ouvre
dans le plancher de la chambre de tir
une baie livrant passage à une échelle et
à un monte-charges. Celui-ci consiste en
une petite benne qui, sous Faction d’un
treuil à manivelles, se meut dans un
tube ouvert aux stations de départ et
d’arrivée.
Le pointage en hauteur s’obtient
moyennant le jeu d’un volant et d’un en-
grenage dont la roue est calée sur l’arbre
du pignon qui engrène avec la crémail-
lère articulée sur la jaquette. Dans une
gaine se meut le contrepoids qui fait
équilibre au canon. L’angle de tir peut
varier de 1 degré au-dessous à 25 degrés
au-dessus de l’horizon; pour passer de
l’une à l’autre de ces limites, il suffit
d’une simple manœuvre qui ne demande
que 35 secondes.
Tel est, rapidement esquissé, le type
do coupole adopté par la Belgique en vue
de l’organisation de ses défenses de la
Meuse. Le gouvernement belge n’hésite
plus que sur le choix du métal. Nous ne
pouvons pas croire qu'il s’arrête à celui
du fer ; en tous cas, le triomphe du 1er ne
saurait être de longue durée.
L’avenir appartient à l’acier Schneider.
Lieutenant-colonel IIennebert.
LES PAYS ÉTRANGERS A L’EXPOSiTION
IÆSPÀGNE
L’Espagne, après s’ètre distinguée par sa
magnifique Exposition universelle de Barcelone,
ne pouvait rester au-dessous de sa brillante
réputation. On sait l’éclat de l’œuvre patriotique
et grandiose dont l’auteur et l’organisateur fut
M. Francisco de P. Ilius y Taulet, le très sym-
pathique et très intelligent maire de Barcelone.
On connaît aussi les difficultés que dut vaincre,
les obstacles que dut surmonter sinon briser
cet homme actif et doué d’une volonté de fer,
la froideur désespérante avec laquelle ses con-
citoyens répondirent longtemps à son généreux
appel. C’est pourtant de Barcelone même, grâce
donc à la poussée antérieure de l’alcade de celte
ville, que partit, pour rayonner ensuite sur les
provinces industrielles de l’Espagne, le mouve-
ment en faveur de la participation à l’Exposi-
tion Universellede 1889.
La marche de l’organisation de ce concours
fut lente, d’autant plus que l’élan fut tardif et
que, malgré ses grandes sympathies, bien con-
nues, du reste, pour la France, le gouvernement
espagnol ne pouvait prendre officiellement part
à cette Exposition, eu égard à la modicité de
ses ressources financières. L’État fit cependant
l impossible pour encourager les Espagnols à
exposer.
Un comité national fut constitué à Madrid,
qui réunit un groupe important d'exposants.
Le Congrès vota un crédit de 500,000 francs.
Postérieurement, à la deputation provincial,
M. Carominas demanda qu’on favorisât par tous
les moyens possibles la participation des indus-
triels catalans à l’Exposition de Paris.
Après quelques malentendus entre les deux
comités, l’esprit national prévalut, l’entente
s’établit, les commissaires à Paris s’occupèrent
des relations internationales.
L’Espagne, enfin, très dignement représentée
au-Champ de Mars, occupe un vaste emplace-
ment parmi les sections étrangères, où elle a
déployé un grand luxe.
Le visiteur émerveillé admire les magnifiques
filés et tissus de la Catalogne; de ravissantes
dentelles disposées avec goût, formant de su-
perbes dessins; des soieries aux couleurs cha-
toyantes; des vins exquis; des bois: des collec-
tions de cigares • enfin, de belles collections de
produits agricoles; une série d’objets manufac-
turés que l’Espagne ne doit qu’à elle-même et
que, jusqu’aujourd’hui, clic avait dû demander
à l’étranger.
L’Espagne artistique n’a pas voulu rester en
arrière, son exposition de peinture est de?
plus brillantes et à la hauteur du renom de la
Péninsule.
Tout y dit l’enthousiasme et l’entrain, tout j
est joie et amitiés profondes, tout y parle dr
concorde, et l'on ne s’étonne nullement que ses
représentants soient des plus sympathiques à
la France. . C. A.
LA ROUMANIE
Lors <le sa visite aux sections étrangères de
l’Exposition Universelle, le Président de la
République française fut l’objet des manifesta-
tions les plus enthousiastes. Mais la réception
de la section roumaine fut tout particulièrement
cordiale.
Le prince Bibesco, entouré du colonel Daly,
de MM. de Blarenberg, le docteur Icovesco,
Solacoglu, adressa à M. Carnot les paroles sui-
vantes :
« Monsieur le Président,
« Au nom du comité national de la Roumanie,
je remercie le chef de l’État français de l’hon.-