ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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L’EXPOSITION DE P/VRIS 307 gènes, car l’État n’a point de concessions gratuites à donner dans cette région, creuser des puits jaillissants qui lui donneront la vie, établir des drains pour l’évacuation des d’arrosage qui com- promettraient l’existence des palmiers on croupissant sous leurs racines, planter les palmiers, tracer les rigoles de distri- bution qui amèneront l’eauà chaque pied, bâtir un bordj où on logera le personnel et où les dattes achèveront de mûrir dans des magasins spéciaux. Nos premiers colons croyaient que le palmier commence à produire vers la sixième année. Il donne, en effet, des fruits, mais ces fruits sont trop petits pour être livrés au commerce. Il n’est vraiment en plein rapport que vers dix ou douze ans. Une plantation de palmiers est donc essentiellement une entreprise de longue haleine et qui exige des capitaux considé- rables. Seulement, une fois ces dépenses faites et cette période improductive passée, le palmier fournit pendant cinquante ou soixante ans, presque sans Irais nouveaux, des récoltes d’une régularité assurée, car il n’est sujet à aucune maladie. Les soins qu’il exige sont peu coûteux. Comme il est dioïque, c’est-à-dire comme les fleurs mâles ne poussent pas sur les mêmes piedsque les fleurs femelles, il faut avoir récours à la fécondation artificielle. Au mois d’avril, des ouvriers grimpent aux arbres et secouent le pollen des fleurs mâles sur les fleurs femelles Vers no- vembre on cueille les dattes. Tout le long de l’année, on arrose. Et c’est à peu pris tout le travail qu’exige le palmier. Nos colons ne sont point d’accord en- core sur le produit net annuel d’un pied de palmier en plein rapport. Au début, on espérait qu’il serait de 10 francs. Il a fallu en rabattre. Aujourd’hui les uns l’estiment en moyenne à 5 francs, et les autres à 3 fr. 50 seulement. En pareil cas, c’est à l’évaluation la plus modérée qu’il convient de se tenir. Le nombre des pal- miers étant de 200 à l’hectare, le revenu net d’un hectare d’oasis en plein rapport serait donc de 700 francs par an. A l’ombre des palmiers se pratiquent des cultures diverses qui relèvent du jar- dinage plutôt que de i’agriculture. Aucune d’elles jusqu’ici n’a paru propie à une exploitation industrielle. La datte est l’unique objet d’exportation du désert. Si l’on veut se donner l’innocent plaisir de présager l’avenir réservé à la culture du palmier par les Européens, on s’aper- çoit qu'il y a dans le problème deux inconnues à résoudre. Une augmentation dans la production des dattes serait-elle soutenue par une augmentation dans la consommation? — Trouvera-t-on dans le Sahara beaucoup de terrains propres à la création de nou- velles oasis? Pour la première question, la réponse n’est pas douteuse. La consommation croit plus rapidement que la produc- tion : on s’en aperçoit au mouvement ascendant des prix dans les oasis. La datte est une nouvelle venue sur la table du monde civilisé, et dans certains pays, en Italie et en Amérique surtout, elle commence à prendre très régulièrement place parmi les desserts ordinaires. En France, nous en semblons prendre le goût moins vite, bien que le principal marché de ce fruit soit Marseille, où le port de Philippeville en expédie à lui seul, dès maintenant, 1,600,000 kilos par an. Pour la seconde question, la réponse no parait pas douteuse non plus. Déjà, autout' d’Ouargla, on s’est mis à imiter ce qui a été fait dans FOued-Rirh. Une douzaine de puits jaillissants ont été creusés sous la direction d'un de nos officiers, M. Lecliâ- telier. Nul doute que ces exemples ne puis- sent être suivis sur un grand nombre de points du Sahara. A Temassariou, minus- cule oasis en pays touareg, visitée par Louis Say et par la première expédition Platters, il existe actuellement un puits artésien, indice d’une nappe artésienne dont nos sondages ramèneraient l'eau sur le sol. Dans la fameuse commission du Trans- saharien où se sont agités tant de rêves chimériques, des orateurs parlaient cons- tamment de créer des lignes d'oasis con- tinues de l’Algérie au Soudan, et l’on montrait des caravanes, en proie aujour- d’hui à lu soif dans les étendues stériles du désert, voyageant désormais à l’ombre des palmiers. En présence de ce que nos compatriotes accomplissent dans l'Oued- Rirh, on se prend à douter maintenant que ces rêves soient tout à fait des chi- mères. A considérerleprojetà notre point de vue pratique, le Sahara estime erreur du Créateur; quel miracle de l’industrie humaine si elle corrigeait cette erreur, ne fùt-ce que partiellement ! Et voyez comme les plus grandes choses peuvent tenir à de petites causes : il suffira peut-être pour cela que le dessert de dattes devienne à la mode. On mangera beaucoup de dattes; pour manger beaucoup de dattes, on plantera beaucoup de palmiers; pour planter beaucoup de palmiers, on recher- chera tous les terrains où ils peuvent croître, et le Sahara deviendra verdoyant. Nous ne verrons pas cette transforma- tion; mais, si jamais elle s’opère, vous ! aurez, du moins, pu en voir le point de départ à (Exposition de 1889. Paul Bouhde. LES AUDITIONS DU PHONOGRAPHE DANS LA GALERIE DES MACHINES Une des grandes attractions de la Galerie des Machines est l’exposition de M. Edison, qui occupe deux pavillons entiers, l’un consacré à l’éclairage électrique, l’autre au phonographe, devenu un instrument pratique. Sur une table sont déposés, avec le phonogra- phe, des manchons de cire très mince, pouvant enregistrer chacun plus de mille mots et les reproduire avec une grande puissance et une grande netteté, - et des appareils transmetteurs composés d’un tube en caoutchouc se divisant à son extrémité en deux branches inunies d’am- poules de verre, que l’auditeur introduit dans ses oreilles. Des groupes de visiteurs sont assis autour de la table; d’autres groupes, debout entre des barrières, attendent leur tour, pour aller entendre le phonographe s’exprimer dans tous les dialectes connus. Lorsqu’on veut parler dans le phonographe, on revêt d’un manchon de cire — et non plus d’étain —le cylindre métallique qui glisse sur une rainure graduée; on fixe un petit cornet acoustique sur le diaphragme, membrane de métal très peu épaisse, mise en mouvement par un mécanisme très simple qu’actionne une pile électrique. On met l’appareil en action ; le man- chon tourne rapidement; la membrane, im- pressionnée par les sons, vibre, et l’aiguille dont elle est munie à sa partie inférieure trace sur la cire des séries de points et de traits im- perceptibles. Quand, au contraire, on désire recueillir les sons émis à distance par plusieurs personnes, des chanteurs ou des instrumentistes, on emploie non plus un cornet acoustique, mais un en- tonnoirproportionné à la masse desons àemma- gasiner, et le tube en caoutchouc dont nous avons parlé sert de transmetteur entre le pho- nographe et l’auditeur. On place sur le cylindre métallique un des manchons de cire qui ont enregistré les sons: l’appareil est mis en mouvement, et l’aiguille, repassant dans les trous et les traits tracés sur le manchon au fur et à mesure de la réception des sons, les transmet au diaphragme, qui les répercute : c’est l’opération inverse de la précédente, et l’appareil répète « le phono- gramme » autant de fois qu’on le désire. Grâce aux perfectionnements apportés par Edison, ce jouet de la veille est devenu un véri- table appareil commercial. Le phonographe reproduit aujourd’hui fidè- lement la voix humaine, prononce nettement les diphtongues les plus difficiles, répète tous les bruits, même la musique d’un orchestre. On peut transmettre sa voix par la poste, au moyen du phonogramme. Nous avons entendu, à l’Exposition, des ro- mances chantées plusieurs semaines auparavant dans l’atelier de l’illustre inventeur, et la voix de la cantatrice, ainsi emmagasinée pendant un mois, n’avait rien perdu de sa fraîcheur et de son émotion communicative. Cet instrument merveilleux parle ainsi toutes les langues. Le prince Taïeb-bey lui a adressé la parole en arabe, et Mistral en provençal : le phonographe a répété leur conversation avec toutes les inflexions de voix et l’accent de chacun de ses interlocuteurs. M. Edison, regret- tant qu’on ne pût se faire une idée de la voix et des intonations de nos hommes célèbres, ora- teurs, savants ou musiciens, a eu l’idée de con-