ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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310 L’EXPOSITION DE PAKIS server desphonogrammes, qui auraient recueilli leurs discours ou leurs chants pour les généra- tions futures. L’Inslitut va s’occuper sans retard d’aménager une sorte de bibliothèque, dans laquelle seront déposés des manchons des- tinés à enregistrer la voix de ses membres : ce ne sera pas un des moindres prodiges de l’ave- nir que celui de faire parler les morts. V.-F. M. LE PAVILLON DE L’URUGUAY L’inauguration du Palais de l’Uruguay, par M. le Président de la République, a clos la série des fêtes inauguratives du Champ de Mars. L’Uruguay a tenu à donner à son Exposilion un cadre digne de son importance. Cette Républi- que a édifié derrière le Palais des Arts libéraux un splendide pavillon aménagé avec le goût le meilleur et une certaine coquetterie. Les pro- duits qui y sont exposés consistent en laines, bois, peaux, cuirs, plantes médicinales, mais surtout en viandes sous toutes formes, salées ou conservées. C’est la caractéristique de celte Exposition : en effet, la principale industrie de l’Uruguay est l’élevage dus bestiaux. Dans les énormes étendues de ce pays paissent d’innombrables troupeaux de bœufs dont l’Eu- rope ne pouvait tirer aucun profit avant que l’illustre chimiste baron J.-V. l.iebig n’eût trouvé le moyen pratique de fabriquer un extrait de viand ; et d’utiliser sous une forme très con- centrée les sucs de viande des bœufs de l’Uru- guay : c’est un grand service rendu à l'humanité! L’extrait de viande Liebig se conserve indé- finiment sous tous les climats, ce qui est une qualité précieuse de ce produit. Nos lecteurs savent, par le long article que noii--. avons consacré déjà à la Compagnie Lie- big. les soins minutieux, avec lesquels il est pré paré à Fray Bentos, dans l’Uruguay. C’est ainsi que nous retrouvons la Compagnie Liebig dans le pavillon de ce pays, parce que c’est à Fray Bentos quese trouvent ses usines pour la fabri- cation du fameux exir iit. Celte exposition, lort bien organisée, occupe une place principale sous le giand Dôme au centre du vaste hall. Elle attire la foule et par- ticulièrement les femmes qui, en bonnes ména- gères, apprécient, comme il convient, les pré- cieuses ressources que l’emploi de 1 Extrait de viande Liebig offre pour obtenir une cuisine exc'Mlenteet fortifiante. Cet extrait sert, en effet, à préparer et à améliorer les potages, les sauces, les coulis, les ragoûts, les légumes, sans avoir à consommer cet insipide bouilli indigeste et peu nourris-ant. Le premier étage du Pavillon de l’Uruguay est occupé par le Pérou et par la République de Colombie. L’Exposition de la Colombie est particulièrement intéressante. Nous y avons remarqué des poteries, des collections d’oiseaux et de plumes et surtout les tableaux d’un peintre bolivien d’un réel talent, MIle Urbana Samaran. L Exposition du Pérou est remarquable par les produits de son sol : le café, le cacao, le quiiiipiina, la gomme et le coca, si connu main- tenant en Europe par ses qualités fortifiantes et fébrifuges. Nous reaotninanrlon« vivement la visite du très curieux Pavillon de l’Uruguay. J. U. LES PAYS ÉTRANGERS A L’EXPOSITION LA SERBIE La Serbie est le premier État monarchique de l’Europe qui ait accepté sans hésiter l invitation du gouvernement français à prendre officielle- ment part à l’Exposition Universelle de 1889. On nomma aussitôt, à Belgrade, une commis- sion de 25 membres chargée de réunir les élé- ments nécessaires à l’œuvre qu’on allait entre- prendre. La direction et la présidence de cette commis- sion furent confiées à M. Jefrem P. Goudovitch, ancien ministre du Commerce, de P Agriculture et des Travaux publics. Et bientôt fut organisée, prête à être offerte aux regards de l’univers entier, une très intéressante représentation des produits nationaux. Pourtant, la tâche était difficile; mais, outre l’activité et la valeur de ses membres, la com- mission avait vu mettre à sa disposition, par le gouvernement serbe, un crédit relativement considérable, 200,000 francs. Pour faciliter les rapports avec la France, on avait confié lesfonclions de commissaire délégué à Paris à M. Armand Gibert, le consul général de Serbie. La Serbie était prête avant le 6 mai, jour de l’inauguration. L’Exposition serbe a, du côté de l’avenue de Suflren, une façade monumentale qui est l’iine des plus réussies parmi celles des nations étrangères. Elle est composée de mosaïque émaillée entourée de champs de marbre. Son style, très caractéristique, est du serbo-byzantin le plus pur. Le dessin en est dû àM. Laborride, architecte de la section. Intérieurement, l’Ex- pos ilion est décorée et aménagée avec beaucoup de goût, et les charmantes poteries qui cou- ronnent les vitrines du pourtour sont bien en évidence, se détachent parfaitement, sur le fond rouge éclatant des tapisseries de Pirot dont les murs sont tendus. La Serbie dispose, dans le Palais central, en bordure sur le vestibule SulTren, d’un emplace- ment cle432 mètres carrés. Cet espace estrestreint, trop petit, et c’est avec peine, malgré tout l’art possible, qu’on est parvenu à y disposer les nombreux objets de toute sorte qui constituent l’Exposition serbe Nous l’avons dit, les éléments de ce concours sont intéressants et très divers. On y trouve, en effet : une collec'ionde mar- bres remarquables de nuances tendres, et quel- ques échantillons de marbre blanc pailleté de mica; une série de bois du pays, puis un ingénieux appareil dont la construction est due à M. Vitlorovitch, et qui s’applique à l’égrappage du raisin destiné à la cuve. On voit encore des céréales, blé, orge, avoine, de très belle qualité, des légumes secs, des pruneaux (dont l’expor- tation annuelle se chiffre à 15 mil lions de francs) ; des vins rouges et blancs, de la bière de Bel- grade. On voit enfin des draps de belle qualité, des dentelles d’une finesse vraiment remarquable, des vêtements nationaux brodns de soie et <le fils d’or du d’argent; une série d’objets usuels; une collection considérable et fort complète d’éeh.mlillons minéralogiques, entre autres des minerais à81 /() de mercure; enfin, une machine à fabriquer des cartouches <le guerre, due à M. Scle^kowilch et venant de l’arsenal de Kra- goujévatz. j On trouve en un mot, à l’Exposition serbe, les traces d’une étude constante, active, et des progrès les plus sensibles. L’homme à l’activité duquel est due la réussite de cette entreprise, nous voulons désigner M. Goudovitch, est un ancien et excellent ami de laFrance. Après avoir fait ses études àl’Uni- versité de Belgrade, il suivit, à Paris, les cours de J École des Mines. C est sous son impulsion qu’ont été construits les chemins de fer serbes-. Il aime son pays par-dessus tout, et son ambi- tion esl de le placer au premier rang des États de la Péninsule Balkanique. C. Albert. la GRANDE GALFRIE CENTRALE La galerie qui, du Dôme central, conduit à la Galerie des Machines, est le plus magnifique vestibule que l’on puisse rêver pour les quatorze galeries latérales où sont exposés les produits de notre industrie nationale. Les architectes lui ont donné, à cause de ses dimensions (hauteur et largeur); le nom de Galerie de trente mètres: mais Je public l'appelle VAllée des portes 'mer- veilleuses, et c’est ce titre qui lui restera. Nous sommes là au cœurmèmedei’Exposition et si nous n’avions pas pour nous seconder dans notre tâche les dessins de nos collaborateurs, nous serions bien empêché d’avoir à décrire de telles magnificences. A droiteet à gauche del’irn- mense baie qui donne accès à ce vaste hall, on a placé, sentinelles glorieuses de l'industrie française, les expositions des manufactures de Sèvres, des Gobelins et de Beauvais. Là, s’étalent les tapisseries de haute lisseet les lapis veloutés de la Savonnerie, dix-sept lenlures composées par M. P. Galland et desLinées à la déemation du salon d’Apollon au palais de l’Élysée; tr< is panneaux allégoriques qu'attend la chambre de Mazarin à la Bibliothèque Nationale. Un chro- niqueur du siècle dernier, après une description des ateliers de la Manufacture royale de tapis- series, notait qu’il élail impossible d’imaginer comment l’art d’imiier le pinceau avec des fils de laine pourrait être porté à un plus hi.ut degré de perfection... Ce chroniqueur s’e.-t trompé: les pièces d’une beaulé grandiose qu’exposent les Gobelins prouvent que l’art de la tapisserie n’a fait que de progresser depuis que Colbert résolut de le mettre sous la protec- tion spéciale du lloi et de l’employer uniquement à son service. Dans un vallon disert et pittoresque des bois de Versailles court un petit cours d’eau qui, sur les pians anciens, est désigné sous le nom de Ruisseau des Gobelins, l a contrée est maré- cageuse et ce nom s’explique: on désignait sous ce nom de Gobelins, au moyen âge, ces démons, lutins ou esprits follets qui hantaient les lieux solitaires et qui, le soir venu, s’amu- saient à égarer les voyageurs attardés en pre- nant la forme d’une petite flamme bleue. Ce ruisseau, qu’on appelle aujourd’hui la Bièvre, était alors renommé pour la qualité de ses eaux : un teinturier s’était établi sur ses bords, et ce voisinage lui avait fait donner le surnom de Jean le Gobelin. La famille des Gobelins était déjà riche et avait renoncé à son indust ie longtemps avant Colbert, et ce n’est qu’en IGG7 que fut rendu l’édit qui procura un état stable à la manufac- ture dont le célèbre Lebrun, premier peintre du Roi, eut la direction.