ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 462 Forrige Næste
P3 L’EXPOSITION DE PARIS — « Prenez garde aux arbres ! » On lit cela en russe, en espagnol, en anglais et même en hébreu ! mais en allemand, on n'en voit pas. Est ce une bonne farce afin que les Allemands non prévenus s’éborgnent aux branches? Est-ce un oubli? Serait-ce, mais je ne veux pas le croire, un mauvais petit procédé indigne de la France ? Tenez, encore! Sortant d’une de ces baraques de thé où de drolatiques Chinois vendent des flacons antimigraine, n’avez-vous pas éprouvé, à la vue de certains pavillons étrangers — celui de Grèce, par exemple ! — ce sursaut que pro- voquent en nous les grands noms historiques ? La façade est ou parait de marbre blanc. Le mot Grèce s’y incruste en lettres d’or : c’est simple et éloquent. Mais voilà que vous aper- cevez gravé au dessous : Sophocle! Thémis- Le Pavillon Chinois au Champ de Mars. tocle ! Miltiade ! Euripide, etc. Autant de noms très anciens qui sonnent comme les coups tapés sur la grosse caisse de la réclame posthume; et voilà le diable de petit sourire obstiné qui vous reprend ! Est-ce tout? Non, vous l’avez encore aux lèvres, quand, entrant en Perse, prêt à y voir des choses merveilleuses, vous vous trouvez nez à nez avec des costumes du pays, qualifiés de leurs noms sur étiquettes et habillant quoi ? d’affreux mannequins de Godchau ou da Pont- Neuf, auxquels on a collé des moustaches de Tartares! Et le sourire vous suit; il vous poursuivrait, Dieu me pardonne ! jusqu’au pied même de la Tour Eiffel. Mais qu’est-ce que ceU prouve? Rien. C’est une impression d’un jour, que la nuit efface : une impression parisienne, bonne enfant, et qui, pour gouailleuse qu’elle semble, ne laisse pas que d’être cordiale et sympathique. Revient-on le lendemain? On ne pense plus qu’à explorêr curieusement, sérieusement. Et quand on s’y est mis, on en a pour longtemps. Car l’Exposition est tout un monde, et 1 on pour- rait y venir, tous les jours jusqu’à la fin, qu on y trouverait chaque fois quelque chose d utile et de beau à apprendre et à admirer. Paul Margueritte.