L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
L’EXPOSITION COLONIALE
L’Exposition coloniale de 1889 aura
une importance exceptionnelle. Elle doit
occuper sur F Esplanade des Invalides une
surface de 25,000 mètres à prendre sur le
rectangle qui s’étend entre la rue de
l’Université, la rue de Grenelle et la rue
de Constantine. Sur le prolongement, en
se dirigeant vers le quai d’Orsay, seront
installées les Expositions tunisienne et
algérienne.
L’autre rectangle do l’Esplanade des
Invalides doit être occupé par les Exposi-
tions du ministère de la Guerre, du minis-
tère de la Marine, d’hygiène et d’éco-
nomie sociale.
Réaliser une figuration rationnelle et
attrayante à la fois de l’industrie, des
mœurs, de l’aspect extérieur de chacun
de nos groupes de possessions dans les
différentes parties du monde, tel est le
programme que s’est tracé, pour l’Expo-
sition de 1889, l’Administration des Colo-
nies.
Le plan qui répond à l’exécution de ce
programme comprend : 1° Un palais cen-
tral où seront réunies les collections de
l’État, les expositions des travaux publics,
les envois des établissements péniten-
tiaires, ainsi que les travaux géographiques
et statistiques; 2° Une série de pavillons
spéciaux qui seront la reproduction des
constructions les plus caractéristiques des
différents pays et constitueront autant
d’expositions partielles où sera groupé
tout ce qui peut donner la physionomie
vraie ci pittoresque de nos principales
colonies.
La vue à vol d’oiseau que nous publions
permet de se faire une idée très exacte de
l’aspect général de l’Exposition coloniale.
Au centre, le grand Palais des Colonies
avec ses tourelles et pavillons en saillie,
scs toitures élégantes et sa large vérandah
circulaire ; — des revêtements de briques
émaillées aux vives couleurs compléteront
l’originalité et l’éclat de ce monument.
Sur la droite se dresse la pagode d’Ang-
kor (Exposition du Cambodge), dont nous
donnons le dessin détaillé. C’est la repro-
duction fidèle d’un des édifices de cotte
étonnante cité d’Angkor, la merveille de
l’architecture khmer qui peut rivaliser,
dit-on, avec les chefs-d’œuvre de l’archi-
tecture hindoue.
Le palais annamite, placé sur lu gauche
du Palais des Colonies et qui servira à
l’exposition de la Cochinchine, offre lo
contraste d’un art tout différent. Los plans
en ont été dressés à Saigon. Ce sera
l’image très fidèle de ces riches et cu-
rieuses habitations qui nous ont été si
souvent décrites depuis quelques années
par les nombreux visiteurs de l’Extrême-
Orient.
Au premier plan, en avant du palais co-
lonial, à droite et à gauche, s’élèvent la
pagode de Chandernagor (Inde française)
et la pagode tonkinoise.
Une maison créole, dans laquelle sera
établi un restaurant colonial, complète
l’ensemble des constructions les plus im-
portantes.
Puis vient la série des habitations indi-
gènes : le village pahouin (Gabon), le
village apfourou (Congo), le village tahi-
tien, le village canaque, avec sa grande
case de chef d’une forme et d’une déco-
ration si pittoresques ; le village sénéga-
lais, enfin, flanqué de la tour de Saldo, un
des plus beaux modèles des nombreux
blockhaus que le général Faidherbe a
construits pour la défense du pays.
Ces villages, habités par des indigènes
dont quelques-uns exerceront sur place
leur industrie, constitueront un des at-
traits les plus vifs de l’Exposition colo-
niale de 1889.
Sous les quinconces ils trouveront en-
core une case de colon concessionnaire,
un grand bazar agricole, des pavillons de
dégustation.
Enfin, de grandes serres permettront
d’étalcr dans toute sa richesse la flore
coloniale depuis scs plus beaux arbustes
jusqu’à ses fleurs les plus étranges et les
plus délicates.
Ce programme est, on le voit, très com-
plet. Il a été élaboré sous l’administration
successive de MM. de la Porte, Etienne et
Félix Faure, sous-secrétaires d’État des
Colonies ; c’est aujourd’hui M. de la Porte
qui est appelé à en diriger l’exécution.
Il a pour collaborateurs, dans cotte œuvre
patriotique, une commission exécutive
représentant la commission d’organisa-
tion et présidée par M.' Jacques Hobrard,
sénateur de l’Inde française ; M. Isaac,
sénateur de la Guadeloupe, remplit les
fonctions de rapporteur. L’Administration
est représentée par M. L. Henrique,
commissaire, MM. des Tournelles et Paul
Rcvoil, commissaires-adjoints. Les plans
aujourd’hui officiels et definitifs, approu-
vés par l’Administration et la Commission,
sont dus à M. des Tournelles et à M. Sau-
vestre, ce dernier architecte de la Tour
Eiffel.
Ajoutons que les travaux des diffé-
rentes constructions, ainsi qu’on pourra
en juger par notre gravure de la page 29,
sont poussés avec une grande ardeur et
qu’on peut prévoir le prompt achève-
ment des édifices si divers et si pitto-
resques destinés à cette brillante Expo-
sition coloniale.
PREMIÈRE EXPOSITION A PARIS
EN 1798* ,
(Fin.)
VI
Lo cinquième jour complémentaire do
Fan VI, autrement dit le dernier jour do
l'année, le jury parcourut, comme il avait
été annoncé, les galeries-arcades do F Ex-
position. Ce jury comptait dans scs rangs,
Darcet, le chimiste; Chaptal; Vien, le
peintre; Ferdinand Berthoud, l’habile
horloger; le sculpteur Moitié, tous do
l’institut national; Molard, du Conserva-
toire des arts et métiers; un membre du
Conseil des mines ; un autre de la So-
ciété d’agriculture, et un homme de
lettres, Gallois. Le rapport qu’ils présen-
tèrent et qui avait été, comme nous l’avons
dit, rédigé par Chaptal, exprime les sen-
timents d’orgueil patriotique dont les exa-
minateurs avaient été saisis à la vue de
certains articles exposés par l’industrie
française et qui étaient une révélation, à
savoir : des aciers, des limes, des cris-
taux, des poteries, des toiles peintes, etc.
Il y avait là de quoi, disaient-ils, inspirer
à nos rivaux (les Anglais) « une juste et
inquiète jalousie ». Rien, ajoutait le rap-
porteur, rien dans les fabriques de nos
voisins, n’est comparable aux produits
étonnants sovlis des manufactures natio-
nales, des ateliers de Didot (imprimerie),
de Brcguet (horlogerie), de Dilli et
Guerhard (porcelaines), etc. Ceux dont
nous venons de citer les noms furent,
avec les trois fabricants, Deliarme, Lenoir
et Conté, dont nous avons déjà parlé, et
six autres exposants, c’est-à-dire en tout
douze seulement, désignés par lo jury à
l’estime et à la reconnaissance publiques :
ce fut là, je crois, l’unique récompense
qu’ils reçurent, car on ne leur donna
mémo pas de médailles. Dans les répu-
bliques de l’antiquité, les vainqueurs aux
jeux olympiques recevaient du moins une
couronne de feuillage.
L’Exposition devait finir avec l’année
(tm VI). A la fête du 1er vendémiaire,
(an VH), 22 septembre 1798, qui suivit
immédiatement et qui fut entièrement
conforme, au programme que nous avons
donné plus haut, les noms des lauréats
furent proclamés solennellement, et l'on
obtint que l’Exposition resterait encore
ouverte pendant une dizaine de jours.
Malheureusement,le temps, qui fut maus-
sade et pluvieux, vint contrarier ces
bonnes dispositions; durant les derniers
jours on fut obligé do renoncer aux illu-
minations et aux concerts do la soirée.
A peine les portes de la première des
1. Voir les n" 1 à 3.